Le développement à Paris des locations libre-service de trottinettes en free floating crée de nouveaux emplois, proposés plus particulièrement aux étudiants. De la petite annonce à la réalité sur le terrain, différents médias se sont emparé du sujet, en donnant parfois la parole aux principaux intéressés.
L’annonce
C’est bien connu, les étudiants forment un bataillon de bonnes volontés à employer de façon précaire à différentes tâches plus ou moins ingrates. Un phénomène chaque fois amplifié par les différentes vagues commerciales qui déferlent principalement des Etats-Unis. Après les épuisantes missions au sein des temples de la restauration rapide, une nouvelle mode en jobs pour étudiants vient de débarquer à Paris. « Gagnez de l’argent en nous aidant à changer la manière dont les gens se déplacent en ville ! », promet un des opérateurs parisiens de locations libre-service de trottinettes en free floating. L’annonce publiée dans un magazine destiné aux étudiants évoque un nouveau métier, à pratiquer en freelance, celui de « Juicer » ! Un terme pour qualifier « ceux qui mettent du ‘jus’ dans nos trottinettes », commente le pseudo employeur qui, en parallèle, indique sur son site Web : « Collectez et rechargez les trottinettes. Dégagez des revenus complémentaires simplement ! Il vous suffit d’avoir un véhicule et des prises électriques disponibles pour être payé à chaque trottinette rechargée ».
100 à 200 euros par jour ?
« Vous collecterez les trottinettes pour les recharger chez vous avant de les redéployer ensuite dans la ville, dans un secteur géographique délimité. Non seulement vous participerez à l’aventure d’une startup qui croît à grande vitesse, mais vous aurez ainsi l’opportunité de vous assurer un revenu substantiel pour vous-même », certifie l’annonce qui chiffre dans une fourchette de 100 à 200 euros les revenus que l’activité peut potentiellement dégager par jour. Dans le détail, il s’agit de : « localiser, collecter et déployer les trottinettes dans la ville ; répertorier et signaler à nos équipes les trottinettes endommagées ou qui ne fonctionnent pas ; travailler à votre rythme et selon vos besoins ». Profil attendu des candidats : « Vous possédez un véhicule pour collecter et transporter les trottinettes : plus celui-ci sera grand, plus vous pourrez transporter de trottinettes ; Vous possédez un smartphone (iOS ou Android) ; Vous êtes titulaire d’un permis de conduire en cours de validité ; Vous êtes âgé(e) de 18 ans au moins ; Rejoignez-nous maintenant, c’est simple et rapide ! ».
Des questions se posent
En découvrant cette annonce, on ne peut que se poser quelques légitimes questions, quand on sait que quelques opérateurs de location libre-service de deux-roues en free floating ont fait le choix de former une équipe salariée maison pour la recharge, qui collecte et redépose les engins via des utilitaires électriques. Concernant les opérateurs qui font appel à des étudiants sous statut indépendant : Quid de l’impact environnemental réel du service au final ? Combien d’étudiants disposent d’un véhicule à Paris ? Combien vivent dans des logements suffisamment vastes et pourvus de prises en nombre satisfaisant pour dégager de 100 à 200 euros de revenu par jour ?
Entre 5 et 20 euros par trottinette
Dans un article intitulé « Alerte job chelou : rechargeur de trottinettes électriques », L’ADN dénonce les frictions que l’activité fait naître, reproduisant un témoignage venu d’outre-Atlantique où un jeune a vu son véhicule se faire endommager par un concurrent en colère de s’être fait coiffé au poteau dans sa recherche de trottinettes à recharger. Selon la difficulté de localisation des engins, l’opération, qui comprend la recharge au domicile, peut rapporter entre 5 et 20 dollars (4,38 et 17,53 euros) chez Bird. En septembre dernier, le site BFM TV informait des tarifs pour la France accordés par Lime : « entre 5 et 20 euros selon le niveau d’urgence et la difficulté pour retrouver ces trottinettes », avec un maximum de 12 exemplaires à reconditionner par jour.
Témoignages
Fin août 2018, Le Parisien donnait la parole à un « juicer » qui pratique ce nouveau métier afin d’arrondir ses fins de mois. En effectuant 4 à 5 missions par semaine, et en récupérant 5 à 6 trottinettes à chaque sortie, il gagne entre 500 et 600 euros par mois, charges déduites. Très organisé, il souligne en point négatif le fait d’être obligé de se lever tôt le matin (5h30) pour redéposer les engins avant 7 heures, sous peine d’être radié. Moins positif le témoignage recueilli par Ouest-France auprès d’un étudiant en pharmacie qui évoque lui aussi « la guerre » pour ramasser les petits véhicules. Il fait part de sa déception au sujet de la décision prise par Bird de baisser la rémunération minimum pour s’occuper des exemplaires les plus faciles à reconditionner, même si le plafond est relevé pour ceux les plus difficiles à localiser. Egalement, à mettre au passif, selon lui : passer de plus en plus de temps pour espérer gagner plus de 50 euros par sortie (il commence à 18 heures), et les modèles vandalisés pour lesquels il se déplace mais qui ne lui rapporteront rien. Sa conclusion apparaît bien négative : « On se tue la santé, pour ce qu’on fait c’est tellement peu ». Des témoignages similaires ou bien plus positifs ? N’hésitez pas à les déposer dans les commentaires à la suite du présent article.
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