Depuis lundi 19 novembre 2018, l’affaire Carlos Ghosn ne cesse d’alimenter les médias. Coupable ou pas ? Quels sont exactement les faits qui sont reprochés à celui qui est connu comme l’un des acteurs les plus crédibles de la mobilité branchée ? Il n’est pas du ressort de l’Avem de répondre à ces questions qui conservent encore des contours assez flous. En revanche, l’impact, sur le développement des voitures électriques, de l’évincement de celui qui siégeait encore il y a quelques jours aux plus hautes fonctions chez Nissan, Renault et Mitsubishi, est à suivre de près.
Coup de frein sur la Leaf
Parmi ceux qui s’intéressent à la mobilité électrique, qu’ils soient des professionnels ou des automobilistes, nombreux sont-ils à attendre la prochaine version de la Nissan Leaf, équipée d’une batterie de 60 kWh de capacité. Elle devait être dévoilée au salon automobile de Los Angeles qui s’ouvre vendredi prochain 30 novembre 2018, jusqu’au 9 décembre. La mise en détention de Carlos Ghosn serait à l’origine du recul de cette présentation, pour que « l’annonce de ce produit très important reçoive la couverture médiatique qu’il mérite », justifie le constructeur. Une position peut-être risquée quand le modèle actuel est perçu comme un maillon de transition, et que la concurrence coréenne commercialise déjà des voitures électriques avec plus de 400 kilomètres réels d’autonomie.
Quel avenir pour l’alliance ?
En différents coins de la planète on s’interroge sur l’après Carlos Ghosn, en particulier pour diriger Nissan et Renault. Les participations financières croisées qui les allient sont, dans un contexte stable, un gage de bonnes relations. C’était en tout cas ce qui était perçu jusque-là. A l’heure où la succession doit se faire de façon brutale, il apparaît assez clairement que chacun des 2 groupes éprouverait des difficultés à valider pour l’Alliance une candidature proposée par l’autre. Une question de culture et de rôle à tenir. Renault a sans doute sauvé Nissan à une époque, mais aujourd’hui c’est ce dernier qui pèse le plus lourd dans la balance !
Impact sur la mobilité électrique
Quel est l’impact sur la mobilité électrique globale de l’éviction de Carlos Ghosn ? Il est peu probable que cette affaire donne un coup de frein brusque à court terme. Sur le moyen terme ou le long terme, tout dépendra de l’implication des nouvelles instances dirigeantes des groupes de l’alliance. Il est quasi assuré que les programmes en faveur des modèles électriques conserveront leurs orientations actuelles. En revanche, Carlos Ghosn bénéficiait internationalement d’un véritable crédit lorsqu’il évoquait le développement de la mobilité branchée. Quel autre dirigeant d’une entreprise de construction généraliste en automobile pourrait prétendre prendre sa suite à ce niveau ? Qui pour capter autant, sur le sujet, l’écoute de gouvernements à travers le monde ? C’est là que l’impact négatif de l’éviction de Carlos Ghosn risque d’être le plus important, donnant plus de place au discours d’un Carlos Tavares qui jouait déjà le rôle du père Fouettard sur la mobilité électrique. A ce jeu, la Chine pourrait bien devenir la grande gagnante, au final, de la situation !
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