L’an dernier, Byton avait affiché ses ambitions au CES de Las Vegas en présentant un concept-car, un SUV 100% électrique avec lequel elle rêvait de marcher sur les traces de Tesla et de devenir l’un des acteurs majeurs du monde de l’automobile de demain. Ayant son siège en Chine à Nanjing mais son centre principal de conception et de design basé à Munich tandis que son centre de recherche sur la conduite autonome est implanté en Californie, cette startup revient cette année avec toujours les mêmes ambitions en présentant la M-Byte, une voiture de série dérivée du concept-carde 2018, quelle compte commercialiser d’ici la fin de l’année. Si ce modèle semble tenir les promesses entrevues l’an dernier, les exemples de Tesla qui a eu bien du mal à produire sa Model 3 à grande échelle, mais aussi de Faraday dont les rêves de grandeur se sont transformés en cauchemar au point d’être aujourd’hui au bord de la faillite, montrent que Byton devra encore franchir de nombreux obstacles avant d’atteindre ses objectifs ambitieux.
Une voiture de série fidèle au concept-car
En attendant de voir la M-Byte réellement circuler dans les rues de Chine tout d’abord, puis aux Etats-Unis et en Europe, le modèle présentée quelques heures avant l’ouverture officielle du CES 2019, semble fidèle au prototype exposé l’an dernier, au moins du point de vue du design puisque la présentation a privilégié cet élément ainsi que l’intérieur du véhicule plutôt que ses caractéristiques techniques comme sa motorisation électrique ou son autonomie. Pour Daniel Jacob, Vice-Président Design de la marque, le modèle en cours de production est même d’un niveau supérieur, en termes d’innovations technologiques, au concept-car de 2018. La M-Byte intègre déjà la 5G vers laquelle la connectivité va bientôt basculer et est également prête pour une conduite autonome de niveau 3 grâce à une bonne dose d’intelligence artificielle qui autorise aussi une grande personnalisation à bord.
Un écran de 48 pouces qui en impose
Tout comme le prototype, la M-Byte est toujours marquée par son écran géant de 48 pouces qui occupe toute la planche de bord. Un écran fourni par l’équipementier français Faurecia qui travaille beaucoup sur le cockpit du futur et développe de nombreuses solutions qui font aussi l’objet d’une présentation sur son stand à Las Vegas. L’écran incurvé conçu pour la M-Bytes courre sur toute la largeur du pare-brise, sur une vingtaine de centimètres de hauteur. Il fait office de tableau de bord, mais aussi de smartphone, d’écran GPS ou de télévision. Il peut être commandé par deux autres écrans tactiles, l’un au milieu du volant et l’autre situé entre les deux sièges. Alexa, l’assistant virtuel d’Amazon est aussi de la partie pour contrôler toutes les fonctions de la voix. Des fonctions très nombreuses car la plateforme « Byton Life » permet d’accéder à du contenu de divertissement en ligne, avec des films, des séries et de la musique. Par ailleurs, une caméra sera rivée sur le visage du conducteur ce qui, couplé à de l’intelligence artificielle, permettra de l’alerter sur son comportement au volant, notamment en cas d’endormissement.
Une arrivée prévue fin 2019 en Chine, pour 2020 en Europe
Pour la commercialisation de ses modèles, Byton donne la priorité au marché chinois sur lequel la M-Byte devrait être disponible d’ici la fin de l’année. Un showroom doit même ouvrir dès le 15 janvier à Shanghai. Un point de vente qui mêlera innovations digitales et physiques pour offrir une nouvelle expérience client. Par ailleurs, une application sera également disponible pour les précommandes. Elle permettra notamment de visualiser l’intérieur et l’extérieur du véhicule et de le préconfigurer grâce à la réalité augmentée. Après la Chine, Byton compte ensuite s’attaquer en 2020 aux marchés américain et européen. Avec son usine de Nankin qui sera dimensionnée pour produire 300 000 véhicules/an, les dirigeants de la marque visent un assez large public et la M-Bytes devrait être proposé à un prix avoisinant les 45 000 dollars, soit près de 40 000 euros. Réalisés à partir de la même plateforme dédiée à l’ensemble de ses véhicules électriques, deux autres modèles sont par ailleurs déjà annoncés par Byton. La K-Bytes, une berline électrique et autonome dont le constructeur a déjà présenté un concept-car doit être lancée commercialement en 2021. Le patronyme du troisième, qui devrait être un monospace, est encore inconnu mais sa sortie est déjà programmée pour 2023.
Une dernière étape à franchir
Même si elle dispose du soutien de grands groupes comme Bosch, Faurecia, Amazon ou Baidu (le géant de l’internet chinois), Byton aura besoin de lever des fonds pour parvenir à atteindre ses objectifs. Jusqu’ici, elle est déjà parvenue à lever près de 850 millions de dollars, dont 500 millions en juin dernier, mais un troisième tour de table s’avère d’ores et déjà nécessaire et ses dirigeants espèrent pouvoir le boucler à la fin du premier semestre 2019. S’ils y parviennent, il leur faudra aussi réussir la production en masse de leurs véhicules dont l’exemple de Tesla a montré que cela n’était pas une mince affaire pour un nouvel entrant sur le marché automobile. Ses deux fondateurs Carsten Breitfeld et Daniel Kirchert, deux anciens de BMW, misent sur leur expérience du secteur et restent confiants quant à leur capacité à transformer leur vision en réalité. Aujourd’hui Byton est à la croisée des chemins et l’année 2019 sera sans doute décisive pour voir si elle est en passe de s’imposer comme un acteur majeur de l’automobile. Le CES de Las Vegas 2020 nous apportera probablement une réponse sur le succès ou l’échec de ce pari.
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