En à peine 1 an, les habitudes de déplacements ont été chamboulées à Paris. Les Bluecar d’Autolib’ ont disparu et les stations sont parfois totalement désertées ; entre un vélo et un scooter partagé glissent en silence souvent plus d’une dizaine de trottinettes électriques vers une même ou différentes destinations.
Symbole parisien
Le service Autolib’ a constitué un véritable tournant dans la mobilité à Paris. Son rôle a été d’une importance capitale pour faire accélérer la prise de conscience des Franciliens et visiteurs sur l’impact de leurs déplacements. On s’était habitué à voir circuler, ou en attente dans le millier de stations, quelque 4.000 Bolloré Bluecar grises. D’abord symbole d’une avancée majeur prise par Paris sur les autres métropoles mondiales, cette flotte d’engins bien visibles finissait par faire peine à voir en constatant l’état de plus en plus douteux des véhicules. Avec l’arrêt du service, les places et bornes de recharge réservées aux adhérents sont le plus souvent désertes. Mais aussi parfois occupées, au mieux, par des voitures électriques et hybrides rechargeables en cours de ravitaillement en énergie, les câbles branchés étant alors enroulés autour des bornes, afin de ne pas traîner à terre.
Discret autopartage
Si les Bluecar ont disparu, l’autopartage existe toujours à Paris. Mais il se fait beaucoup plus discret. Les voitures qui se remarquent le plus sont les Citroën C-Zero rouge métallisé du service Free2Move, avec des stickers bien visibles qui permettent de les identifier facilement. On y trouve également des Peugeot iOn blanches. Avec un flocage qui les assimilent davantage à une flotte d’entreprise, les Renault Zoé et Twizy de Moov’in se rencontrent aussi facilement dans les rue de Paris. Les moins identifiables, dans une circulation qui compte nombre de Smart, sont celles de Car2Go. Une offre multiple donc, que complètent d’autres formules et d’autres prestataires, toujours avec une relative discrétion. L’autopartage se voit moins, mais il apparaît mieux intégré, plus mature.
Vélib’
Avant Autolib’, Vélib’ représentait déjà la volonté d’une grande ville de favoriser une mobilité individuelle moins polluante et moins mobilisatrice d’espace dans les rues. Les stations et vélos du service qui a changé de main en 2017, passant de JCDecaux à Smoove, sont toujours bien présents dans les rues de Paris. Mais le modèle s’essouffle, pour différentes raisons. Avec une reprise chaotique, de fidèles utilisateurs se sont tournés vers d’autres solutions. Par exemple, en accompagnant le développement, et parfois leur disparition, de services concurrents (Gobee.Bike, Ofo, Mobike, Oribiky, Donkey, etc.), qui ont l’avantage souvent de pratiquer le free-floating (dépôt de l’engin à destination, sans avoir à chercher une station), avec, pour effet de bord indésirable, des vélos géocalisables plus souvent vandalisés. Dans quelques mois, Vélib’ devra faire face à Uber qui, via sa nouvelle société Jump, proposera ses propres modèles.
Trottinettes
Coup et Cityscoot sont les 2 acteurs les plus visibles à Paris pour le partage de scooters électriques. Toutefois leurs engins sont désormais distancés par une véritable marée de trottinettes électriques. Lime, Bird, Bold, Wind, Tier, Flash, Hive, Voi, Dott, et à nouveau Jump : Tels sont les 10 opérateurs qui ont à ce jour déposé ces petits engins sur les trottoirs parisiens. Un exploit, puisque les premiers exemplaires de trottinettes électriques partagées ont débarqué il y a moins d’un an, en juin 2018. Il est amusant de constater comment ces engins sont exploités. En plus des déplacements pour se rendre individuellement au bureau, à l’université en un quelconque autre lieu ou à un rendez-vous, ils font aussi le bonheur des amoureux et des groupes d’amis ou de touristes qui visitent ensemble la Capitale. Il n’est pas rare de voir une colonne de plus de 10 personnes qui se suivent sur des trottinettes aux couleurs de l’un ou l’autre des opérateurs, dans un silence que ne perturbent que des rires ou des appels pour changer de direction. Sur de grandes avenues, les espaces délimités entre des arbres et/ou des éléments de mobilier urbain forment des stations éphémères ou régulières pour chacun des services. Franciliens et touristes n’ont plus qu’à faire leur choix, parfois sur une couleur préférée ou une impression personnelle de robustesse.
Dans les transports en commun
Si les vélos, électriques ou non, s’entassent parfois en nombre dans les TER aux heures de pointe, en revanche, à Paris, c’est bien encore la trottinette branchée qui prend le métro ou le RER. Moins encombrante, elle suit son utilisateur aussi bien qu’une valise grâce à une poignée. Là, ce sont souvent des engins achetés par des habitués qui s’en servent pour leurs trajets domicile-travail, plutôt que des exemplaires loués plus ou moins ponctuellement. Ce qui constitue un nouveau signe d’évolution de la mobilité à Paris. Même si, globalement, les services partagés de véhicules se développent, avec de grandes disparités selon les types, d’anciens adeptes déçus, mais qui ont goûté au plaisir d’une mobilité plus vertueuse, en reviennent à la possession de leur engin utilisé quotidiennement, qui prend de plus en plus la silhouette d’une trottinette électrique pratique et efficace.
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