Depuis quelques mois, les discussions autour de la recharge rapide en France, comme en Europe, finissent invariablement, ou presque, par déboucher sur le réseau ultrarapide européen Ionity. La raison ? Une attente très forte pour un maillage accessible à tous les électromobiliens, selon une recette éprouvée par Tesla : disponibilité quasiment sans faille de chargeurs très rapides regroupés à plusieurs par station (entre 3 et 8 à ce jour), et une couverture suffisante pour parcourir tout le territoire sans se faire peur ! De quoi oublier la crainte d’une panne ou d’une file d’attente à la borne. Et ce, pour un tarif forfaitaire de 8 euros par recharge, quelle que soit la durée de l’opération, et dans toute l’Europe.
Consortium de constructeurs allemands
Si le réseau Ionity suscite autant d’intérêt, c’est en raison de capitaux solides qui ont été engagés dans un programme qui semble coller pas trop mal à sa feuille de route jusque-là. Derrière lui, un consortium qui rassemble en particulier 4 groupes de constructeurs : BMW, Ford, Daimler et Volkswagen. Ce dernier, qui, rappelons-le, compte Audi et Porsche, s’active aux 4 coins de la planète pour développer réellement ses ventes de véhicules électriques, en commençant par prendre une place majeure sur le marché chinois. Volkswagen rebondit selon la meilleure formule et redore efficacement son image en s’inscrivant parmi les leaders de la mobilité durable. Ca marche, et ça paie ! Et Ionity bénéficie de ce souffle. Sans fermer les yeux sur quelques petits couacs remontés ici ou là, bon nombre d’utilisateurs français ont déjà communiqué leur satisfaction après avoir utilisé ces nouveaux chargeurs ultrarapides.
Pas de CHAdeMO
Seul véritable point négatif à ce réseau, et pas des moindres : l’absence de connecteurs CHAdeMO. L’évocation de ce point soulève régulièrement des commentaires indiquant que les chargeurs Ionity en seraient bien équipés. Ce serait une excellente nouvelle, et nous remercions ceux qui constateraient cela de nous adresser des visuels levant alors définitivement le doute. Les témoignages que nous recevons des habituels grands voyageurs en véhicules électriques sont formels : les utilisateurs de Nissan Leaf, Kia Soul EV, Mitsubishi i-MiEV, Citroën C-Zero, Peugeot iOn et autres modèles de voitures électriques équipés du même connecteur rapide ne pourront pas exploiter ce maillage. N’oublions pas que les groupes BMW, Ford, Daimler et Volkswagen ne produisent en Europe que des véhicules électriques dotés pour la recharge rapide Combo CCS, la seule à être finalement proposée sur le réseau Ionity. Pour comparaison, en son temps, Nissan avait fait l’effort d’implanter des bornes tri-standard ! En outre, dans une page Web intitulé « One Europe, one Plug » (Une Europe, une prise), Ionity justifie son choix de se limiter à un seul standard de recharge.
Maillage européen
A terme, les chargeurs Ionity seront capables de recharger les batteries des voitures électriques jusqu’à une puissance de 350 kW sur une plage relativement courte afin de protéger les cellules. Le plein d’électricité prendrait à peine plus de temps que de remplir un réservoir de carburant. En attendant l’arrivée des véhicules équipés en conséquence, l’opération s’effectue généralement à 80-150 kW, selon les choix faits par les constructeurs en automobiles électriques. Ce qu’apprécient aussi les grands voyageurs en VE, c’est de trouver des stations à la présentation identique à l’extérieur des frontières de l’Hexagone. Ainsi en Allemagne, Autriche, Belgique, Espagne, Italie, Norvège, Suisse, Suède, au Danemark et au Portugal. Un autre point commun avec le maillage Tesla. En 2020, ce sont 400 stations Ionity, dont 80 en France, qui devraient être en service, soit l’intégralité du réseau… ou de son premier déploiement, si d’autres suivent. Les sites d’implantation ont été choisis pour créer des corridors électriques fiables sur les grands axes européens. Un exemple à suivre si l’on veut réellement développer la mobilité électrique à longue distance. Les professionnels en déplacements lointain et les familles s’élançant sur les routes des vacances ne peuvent éternellement vivre dans la crainte de la panne d’énergie à cause d’une borne défaillante isolée. Ils aspirent à pouvoir faire le plein en électricité aussi sûrement qu’en carburant. En équation : Plusieurs pompes <> Plusieurs bornes.
Etat des lieux en temps réel
Ionity propose de suivre la progression de son réseau depuis cette page Web. A l’heure à laquelle nous rédigeons le présent article, elle indique que 113 stations sont déjà en service et 53 en cours de construction. Il y a 4 mois, ces chiffres étaient respectivement à peine supérieurs à 50 et 40. En outre, on apprend qu’il faut environ 81 jours en moyenne pour ouvrir une nouvelle station. Dessous les compteurs, la liste de tous les sites qui en sont au moins au stade des travaux, avec le nombre de jours ou de mois écoulés depuis le début des opérations. Elle permet de compter le nombre de stations pour la France : 18 ouvertes dans 11 départements (Eure-et-Loir, Haute-Garonne, Indre-et-Loire, Maine-et-Loire, Marne, Savoie, Haute-Savoie, Somme, Tarn-et-Garonne, Var, Haute-Vienne), et autant en construction dans 13 départements (Ain, Alpes-Maritimes, Côte-d’Or, Drome, Jura, Pas-de-Calais, Rhône, Saône-et-Loire, Sarthe, Haute-Savoie, Seine-et-Marne, Var, Vienne). Début février dernier, elles étaient au nombre de 5 en service et 12 en construction.
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