Les Journées AVEM de l’électro-mobilité se sont déroulées les 26 et 27 septembre à Cagnes-sur-Mer. L’édition 2019 était placée sous le signe des défis actuels et futurs que les différents acteurs de la mobilité électrique doivent relever pour que celle-ci atteigne son plein essor et apporte une contribution majeure à la lutte contre le réchauffement climatique. Les échanges durant ces deux jours furent particulièrement riches et nous rendrons compte des principaux temps forts en deux articles, journée par journée. Hôte de la manifestation, c’est le Maire de Cagnes-sur-Mer, Louis Nègre, qui ouvrit les débats. Spécialiste du sujet, l’auteur du « Livre Vert sur les infrastructures de recharge » se félicita du chemin parcouru depuis la publication de son rapport et de voir que tous les constructeurs automobiles ont pris aujourd’hui le parti de l’électro-mobilité alors qu’on en doutait il y a quelques années. Pour lui, il s’agit d’une voie essentielle pour lutter contre la pollution générer par les moteurs thermiques, responsable de 48 000 morts/an en France. Raison de plus pour accélérer le mouvement, en particulier sur le déploiement de bornes de recharge.
L’AVERE dresse le bilan du déploiement des infrastructures de charge
Alors que pratiquement tout le monde est aujourd’hui convaincu que la mobilité électrique constitue une solution non seulement pour la décarbonation des transports mais également pour la qualité de vie dans nos villes, le Président de l’AVERE France estime que l’heure n’est plus à la question du pourquoi, mais du comment accélérer. Joseph Beretta a livré à l’assistance les derniers chiffres sur le déploiement des bornes en France. On compte aujourd’hui 240 000 points de charge dont 28 000 sont accessibles au public. Si certaines régions sont encore en retard, les zones blanches ont pratiquement disparues alors qu’elles étaient encore nombreuses il y a trois ans. Des progrès notables mais insuffisants pour atteindre les objectifs fixés dans le plan stratégique de filière qui vise, à l’horizon 2022, 100 000 points de charge et 1 million de véhicules électriques ou hybrides rechargeables. Un coup d’accélérateur est donc nécessaire en veillant tout particulièrement à la qualité de service des réseaux de bornes ouvertes au public ainsi qu’à l’harmonisation de l’information donnée aux consommateurs, en particulier sur les tarifs. Ceci est particulièrement vrai pour les déplacements en itinérance qui doivent être favorisés par la multiplication de bornes de charge rapide et ultra-rapide, à condition qu’elles soient bien positionnées et que leur tarification soit claire.
L’Union européenne en soutien de la mobilité électrique
Depuis plusieurs années, l’Union européenne apporte un soutien actif au développement de la mobilité électrique et en particulier au déploiement de réseaux de bornes de charge rapide. Le Conseiller du Directeur de la DG Move, a même révélé que le budget consacré aux réseaux de Transport et d’Energie était l’un des plus importants de l’Union européenne. Helmut Morsi a retracé l’historique des différentes aides accordées qui, après s’être focalisées sur l’innovation et le financement de projets pilotes, se concentrent désormais sur des projets plus aboutis avec l’objectif de faciliter le passage au marché. Un passage qui nécessite une bonne compréhension des besoins des clients. Si les budgets pour favoriser le développement de la mobilité durable devraient augmenter de manière significative dans les prochaines années puisque la Présidente de la future Commission européenne, Ursula von der Leyen, a fait de la lutte contre le réchauffement climatique l’une des grandes priorités de son mandat, l’Europe va tout de même demander au secteur privé de s’impliquer davantage dans le financement des projets aidés. Des projets qui concerneront notamment le déploiement d’infrastructures de charge ultra-rapide, le développement d’une industrie européenne dans le domaine des batteries de véhicules électriques, mais aussi d’autres carburants alternatifs comme l’hydrogène.
La stratégie des constructeurs face aux nouvelles normes L’Union européenne favorise également de développement de la mobilité électrique avec sa réglementation. Ainsi, les nouvelles normes applicables dès 2022 imposant, sous peines de lourdes amendes, des réductions drastiques des émissions de CO2 de l’ensemble des véhicules vendus par un constructeur ont obligé toutes les marques à se lancer dans la production de véhicules électriques. Dans la table ronde consacrée aux défis industriels, Laurent Meillaud, journaliste spécialisé dans l’automobile et les nouvelles technologies, a donné les grandes lignes de l’évolution de la stratégie des constructeurs avant qu’une représentante de Toyota l’illustre de manière concrète en présentant l’évolution de la politique de la marque japonaise. Responsable des affaires gouvernementales et industrielles chez Toyota Motor Europe, Sophie Glémet a ainsi indiqué que si le constructeur qui a longtemps misé sur l »hybride n’avait pas l’intention d’abandonné cette technologie hybride qui est aujourd’hui plébiscitée par ses clients, il a par contre décidé d’accélérer de 5 ans son programme de production de véhicules zéro émission avec pour objectif en 2025 de produire 1 million de ce type de véhicules, qu’ils soient électriques à batteries ou à hydrogène. Les Jeux Olympiques de Tokyo en 2020 puis de Paris en 2024, pour lesquels Toyota est partenaire, constitueront une belle vitrine technologique pour les nouveaux véhicules électriques et hydrogène de la marque.
L’Hydrogène comme solution alternative Après les défis industriels, les défis technologiques firent l’objet d’une nouvelle table ronde avec une technologie au cœur des débats : l’hydrogène. Une solution qui peut être une alternative pour aller vers une mobilité propre. Elle est déjà une réalité pour la flotte de taxis parisiens Hype qui va encore se renforcer avec 600 Toyota Mirai dès l’an prochain, mais aussi sur certaines lignes de bus comme à Pau ou encore pour le transport ferroviaire. Helmut Morsi a d’ailleurs indiqué que l’Union européenne souhaitait accompagner le développement de cette technologie sur laquelle la France est en avance notamment avec un grand projet mené dans la Région Auvergne-Rhône-Alpes avec le soutien de l’Europe. EDF a également de grandes ambitions dans ce domaine où elle s’intéresse principalement à la production d’hydrogène décarbonée. Une production qu’elle souhaite réaliser au plus près des territoires au sein desquels elle entend également mener des expérimentations d’usages. Ainsi, Patrick Guibbolini, Directeur du Développement Territorial, présenta deux projets menés avec la Métropole Nice Côte d’Azur. Le premier vise à utiliser l’hydrogène pour une ligne complète de bus ainsi que pour une flotte de véhicules s’occupant de la voirie ou de l’enlèvement des ordures ménagères. Le second concerne le Marché d’intérêt National avec l’implantation d’une station de recharge hydrogène pour alimenter des véhicules de livraisons des fruits et légumes, mais aussi des engins techniques qui pourraient basculer à l’hydrogène.
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