Avec la peur d’être contaminés par le coronavirus, ceux qui ont à se déplacer rejettent de plus en plus les transports en commun où les masques de protection pourraient devenir obligatoires pour une période de plusieurs mois. A Paris, par exemple, seulement 10% des déplacements sont actuellement réalisés en bus, métro, RER ou tramway. Plusieurs grandes villes, parmi lesquelles Montpellier, Lyon, Grenoble et Paris, craignent un report sur la voiture individuelle. Et plus question de covoiturage : même les regroupements à plusieurs personnes d’une même famille dans un même véhicule sont déconseillés. Voilà pourquoi de plus en plus de municipalités réfléchissent à favoriser les déplacements à pied, vélo et autres engins de petite mobilité, électriques ou non. Conseiller régional d’Ile-de-France, président du Club des villes et territoires cyclables, et écologiste depuis une vingtaine d’années, Pierre Serne vient de recevoir pour mission de coordonner toutes les initiatives des collectivités qui vont en ce sens.
Des aménagements temporaires…
« A la demande d’Elisabeth Borne, ministre de la Transition écologique et solidaire, le Club des villes et territoires cyclables est chargé de recueillir toutes manifestations d’intérêt et initiatives des collectivités volontaires pouvant rapidement être expérimentées en matière d’aménagements cyclables temporaires, en coordination avec les services de l’Etat et les acteurs associatifs en faveur du vélo », indique dans un communiqué l’organisme dirigé par Pierre Serne. Il s’agit de favoriser la distanciation sociale préconisée actuellement comme un des gestes barrières pour stopper ou ralentir la progression du coronavirus. Ce que souhaitent à travers cette action les politiques bien engagés à développer la mobilité durable, c’est que les efforts entrepris à ce niveau pendant la période de confinement se pérennisent.
…à une mobilité douce durable
Puisque l’actuelle pandémie vient de raviver aux yeux de tous les dangers des risques systémiques – dont le dérèglement climatique fait aussi partie – engendrés par une société mondiale interconnectée, autant en profiter pour en faire un levier capable de nous débarrasser de mauvaises habitudes qui font courir notre civilisation à sa perte. Marche, vélo, trottinette, monoroue, et même scooter électrique apparaissent comme les formes de mobilité à privilégier et développer dès lors que les transports en commun ne se montrent pas satisfaisants ou même simplement suffisamment séduisants. Pour que la mobilité douce se détache nettement, elle doit devenir prioritaire sur l’automobile, prioritaire dans une mesure raisonnable sur la sauvegarde du patrimoine, prioritaire dans les budgets, prioritaire dans les communications et réalisations officielles, etc. Les constructeurs et revendeurs de ces engins seront-ils prêts à faire face à une demande plus importante que prévue il y a quelques mois ? Une réponse positive, notamment des professionnels du « Made in Europe », sera l’une des clés de la réussite de ce programme bien plus ambitieux qu’il ne le laisse paraître.
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