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Premières commandes pour le SeaBubbles hydrogène Rédigé par EMMANUEL MAUMON le 20 Mai 2020 à 00:00 0 commentaires

La version hydrogène des SeaBubbles, ces taxis électriques volants sur l’eau, vient d’enregistrer ses premières commandes avec 5 exemplaires vendus à Lyon, Cassis, Paris, Nantes et Genève. Imaginés par deux légendes de la voile, le véliplanchiste Anders Bringdal et Alain Thébault, le créateur de l’hydroptère, ce voilier qui survolait les océans à très haute vitesse en combinant les techniques de pointe de l’aéronautique et du génie maritime, les SeaBubbles reprennent le principe de l’hydroptère. Ils naviguent sur des foils, ces grandes dérives qui leur permettent de littéralement voler sur l’eau dès qu’ils dépassent les 10 km/h, le tout sans quasiment générer de remous.
Ces petites bulles volantes de quatre mètres de long et 2 mètres de large ont vocation à se transformer en « taxis volants » susceptibles de transporter 4 personnes en utilisant l’eau, une voie naturelle et historique au cœur des villes, longtemps sous-estimée. Un mode de transport permettant de faire gagner un temps considérable aux habitants souvent bloqués dans les embouteillages. Un transport propre puisque ces taxis propulsés par deux moteurs électriques n’émettent ni CO2, ni particules fines.

Le choix de l’hydrogène

Au départ, les moteurs électriques du SeaBubbles étaient alimentés par des batteries offrant 2h30 d’autonomie pour 40 minutes de charge. Alain Thébault a souhaité faire évoluer le concept et doter ses SeaBubbles d’une pile à combustible alimentée à l’hydrogène. Un projet qui suscita des dissensions entre les fondateurs et l’éloignement d’Anders Bringdal pour qui cette technologie est encore trop onéreuse. Il préférait continuer à miser sur des batteries traditionnelles qui avaient fait la preuve de leur efficacité durant près de deux ans d’expérimentation.
Soutenu par ses 3 filles, actionnaires majoritaires de SeaBubbles, Alain Thébault a néanmoins persévéré dans la voie de l’hydrogène qui permet d’alléger son embarcation en évitant d’embarquer de lourdes batteries, mais aussi de faire le plein d’énergie beaucoup plus rapidement. Il semble en recueillir aujourd’hui les premiers fruits avec les premières commandes enregistrées. Outre le SeaBubbles conçue pour transporter un pilote et trois passagers, il développe également une version susceptible d’accueillir 12 personnes à bord. Un projet qui intéresse fortement le Prince Albert II de Monaco qui voit là une piste pour désenclaver la Principauté et qui, via sa Fondation, apporte un soutien à SeaBubbles.

Le Région Auvergne-Rhône-Alpes en soutien

Regroupant près de 80% des acteurs français de l’hydrogène, la Région Auvergne-Rhône-Alpes est également très intéressée par SeaBubbles et souhaite l’intégrer à sa stratégie de développement de la filière. C’est d’ailleurs la Région qui a commandé l’exemplaire qui sera basé à Lyon où il bénéficiera d’une station hydrogène implantée sur le port Edouard Herriot. Elle veut en faire le démonstrateur mondial d’un mode de transport fluvial rapide, sans vague, sans émission et sans bruit.
Ce démonstrateur rentre pleinement dans le cadre de son plan en faveur des mobilités à hydrogène qui concernent aussi les flottes automobiles que les bus ou le ferroviaire. Il est également en phase avec son projet de reconquête des fleuves. Avec ce SeaBubbles, la Région souhaite expérimenter le transport fluvial des passagers. Outre ce taxi volant sur l’eau, elle compte aussi à termes tester la version « Flybus » capable de transporter une douzaine de passagers.

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