Piloté par Enedis et soutenu dans le cadre du programme d’investissements d’avenir (PIA) opéré par l’Ademe, le projet aVEnir (accompagnons le Véhicule Electrique avec la nécessaire intelligence de la recharge) vise à estimer les interactions entre le réseau public de distribution d’électricité, les IRVE, et les véhicules électriques, mais aussi à analyser les bénéfices du pilotage intelligent de la recharge. Et ce, afin d’anticiper l’arrivée massives des VE et de mettre en place dans les territoires les bons outils qui permettront de réussir cette mutation.
250 points de recharge sélectionnés…
Tout l’intérêt de cette expérimentation est de prendre pour cadre, non pas un quelconque laboratoire ou un site expérimental, mais 250 points de recharge déjà existants, installés sur des sites en voirie, d’entreprises, dans le résidentiel individuel, ou sur les parkings de centres commerciaux. Ceux déjà retenus par la douzaine de partenaires qui accompagnent Enedis dans sa démarche sont à ce jour localisés dans la région Sud, la métropole de Lyon, et sur le territoire francilien. Ce matériel formera un réseau qui permettra de tirer les conclusions d’un pilotage intelligent au bout d’une phase d’observation programmée jusqu’en 2022.
…grâce aux partenaires
Il ne manque plus que les bornes en copropriété à sélectionner. En ce qui concerne les points de recharge qui dépendent d’entreprises ou de collectivités, une quinzaine de sites ont été choisis par Enedis, PSA, Renault, Schneider Electric, Electric 55 Charging, Izivia et Total. S’y ajoutent les bornes mises à disposition par SAP Labs à Mougins, le Syndicat d’énergie vauclusien SEV84 (réseau public Vauclus’ELec) et sur des parkings des centres commerciaux appartenant à Unibail-Rodamco-Westfield.
De premières analyses prometteuses
Enedis n’a pas attendu que les 250 points de recharge soient totalement recensés pour commencer ses observations. Des données ont déjà été collectées. « Les premières analyses sont prometteuses et montrent l’apport du pilotage de la charge pour écrêter des pics de puissance lors de la recharge simultanée de plusieurs véhicules », rapporte le gestionnaire de réseau électrique. Tout en permettant de mieux comprendre les usages de recharge sur les sites tertiaires, les informations recueillies ont révélé plusieurs possibilités de pilotage permettant d’atténuer et d’étaler dans le temps les pics de puissance, voire de totalement les gommer. « Ces enseignements pourront être utilisés pour optimiser et faciliter le raccordement de futures bornes de recharge au réseau public de distribution », assure Enedis.
V2G
A suivre, les premiers tests de synchronisation de la recharge avec la production photovoltaïque et de Vehicle-to-Grid. Pour rappel, le V2G permet, grâce à la recharge bidirectionnelle, de puiser dans les batteries des véhicules électriques lors des pics de consommations. Les packs retrouvent leur énergie quand la demande est basse, aux horaires où le kilowattheure est le moins cher. Cette architecture est un bon support au développement des énergies renouvelables. Elle contribue également à la flexibilité du réseau public de distribution. De premiers retours devraient être communiqués avant la fin de la présente année sur les différents cas d’usage à observer.
Premier cas d’usage : les effets de la modulation de puissance
Mené avec Izivia, Total, Electric 55 Charging et Schneider Electric, un lot d’expérimentations s’attachera à suivre « les effets de la modulation de puissance opérée par une borne de recharge en réponse aux besoins exprimés par le gestionnaire du réseau de distribution ». Au centre du système, le compteur Linky qui pourrait « être mis à contribution dans le processus de communication entre le réseau et la borne ».
Deuxième cas d’usage : Récupérer l’énergie dans les batteries des VE
PSA et Renault mettront à disposition des voitures électriques dotées de la recharge bidirectionnelle. Filiale d’EDF, Dreev fournira des bornes spécifiques et la couche de service V2G. L’exploitation de cet ensemble servira à tester dès la fin de cette année l’injection sur le réseau de distribution de l’énergie stockée dans les packs de ces véhicules. Il s’agira aussi d’imaginer le modèle d’affaire permettant de rémunérer les propriétaires de véhicules électriques et/ou l’opérateur en charge du service pour un tel fonctionnement.
Troisième cas d’usage : Synchronisation
En parallèle sera observée la synchronisation entre la production photovoltaïque et la recharge de véhicule électrique. Sera ici expérimenté « un outil permettant de prédire à une maille temporelle fine et locale les productions et consommations, et d’inciter l’usager à recharger sa voiture au moment opportun en favorisant les périodes de production photovoltaïque », explique Enedis.
Changement de comportement
« La flexibilité associée à la charge des véhicules électriques crée des opportunités qui peuvent amener les utilisateurs de véhicules électriques à modifier leur comportement de mobilité, de stationnement et par conséquent de charge en fonction des sollicitations reçues », envisage Enedis. C’est le département Sciences sociales d’Aix-Marseille Université qui est chargé, au sein du projet aVEnir, de mettre en évidence et d’analyser cette probable mutation comportementale.
INFOS
EDF – Direction de la Mobilité Electrique
Immeuble Colisée
92419 COURBEVOIE
IZIVIA
Immeuble Le Colisée
92419 COURBEVOIE Cedex
Enedis
125 avenue De Brancolar
06173 NICE CEDEX 2
Electric 55 Charging
09 Boulevard Louis BLANC
83 990 Saint-Tropez
SAP Labs France S.A.S
805, Avenue Maurice Donat
06254 Mougins Cedex
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