Avec 2 857 exemplaires immatriculés entre janvier et mai 2021, le Kia e-Niro se hisse à la 6e place sur le marché branché français, entre la Fiat 500 et le Peugeot e-2008.
Et pourtant ce SUV électrique dispose d’atouts majeurs qui devraient lui permettre d’occuper une marche plus proche du sommet.
Sa consommation, son espace à bord et l’efficacité de ses systèmes d’aide à la conduite le distingue.
Les marques Kia et Hyundai font partie du groupe coréen Hyundai. Assez discrètes, notamment en France, pendant des années, elles figurent aujourd’hui parmi les plus engagées et les plus convaincantes en matière de mobilité électrique. L’évolution est telle que le magazine Autocar vient de décerner à Euisun Chung, le président de Hyundai Motor Group, le Trophée Issigonis.
Rédacteur en chef du magazine, Steve Cropley a ainsi motivé cette décision : « Si, il y a seulement une dizaine d’années, Hyundai et Kia étaient encore considérés comme des marques à petit budget sans grand attrait dotées d’une faible part de marché, sous la gouvernance de Euisun Chung, elles ont accompli d’incroyables progrès, et réussi à gagner des parts de marché et des clients en proposant des modèles qui font désormais jeu égal avec leurs concurrents des marques généralistes ».
Concernant le virage électrique du groupe, le journaliste britannique s’enthousiasme : « Il est devenu un authentique leader dans le secteur des véhicules électriques et alimentés à l’hydrogène. Il n’essaie plus de rattraper ses concurrents : ce sont désormais les autres marques automobiles qui sont à sa poursuite ». Un enthousiasme que je partage tout à fait !
Qu’on se rappelle la discrétion avec laquelle le Kia Soul EV est arrivé en France ! Ce sont les premiers utilisateurs qui ont mis en avant les excellentes qualités de ce SUV urbain électrique. Je les ai d’ailleurs personnellement suivis en achetant moi-même un exemplaire (occasion hors réseau Kia) de cet engin qui m’a littéralement séduit à l’approche du col d’Envalira. En quittant la France pour Andorre, je savais que je signerais un jour un chèque pour avoir le mien.
Avec sa plus grosse batterie, celle d’une capacité énergétique de 64 kWh, le Kia e-Niro est prudemment doté d’une autonomie de 455 kilomètres en cycle mixte WLTP. Avec les beaux jours de juin, il n’est vraiment pas très difficile d’aller au-delà.
Bien sûr, pas en roulant à 110 km/h au régulateur de vitesse, sur une voie rapide où les côtes et descentes se succèdent, avec des masses d’air, et la climatisation en service en raison d’une température extérieure de 26° C. Dans un tel cadre, sur le tronçon qui sépare Saint-Brieuc de Dinan (N12 + N176), j’ai consommé 17 kWh/100 km à l’aller, et seulement 15,2 kWh/100 km au retour (sans climatisation). J’ai retrouvé les excellentes valeurs constatées récemment avec un e-Soul équipé du même groupe motopropulseur.
Le lendemain matin, pour joindre par des départementales Sables-d’Or-les-Pins via Pléhérel-Plage, la moyenne s’est tout juste élevée à 10 kWh/100 km. Ainsi, le e-Niro pourrait parcourir plus de 600 km. Au bout d’environ 120-130 km, avec un petit passage par une voie rapide, la consommation n’a guère dépassée les 11,1 kWh/100 km déjà constatées à 85 km. Des résultats obtenus dans des conditions idéales (absence de vent, grand Soleil, température comprise entre 16 et 24° C, climatisation éteinte, 4 fenêtres juste entrouvertes).
Dans 8, 10 ou 12 ans, quand la batterie n’aura plus que 75 % de sa capacité énergétique initiale, le Kia e-Niro fera encore une excellente seconde voiture dans le foyer, disposant toujours d’un rayon d’action supérieur à 350 km. C’est-à-dire très largement suffisant pour les petits déplacements du quotidien sur quasiment une semaine.
Elles ne sont pas si nombreuses les voitures électriques d’aujourd’hui qui pourront en faire de même après autant d’années de service. Elles sont souvent plus chères, d’ailleurs.
Entre le Kia Soul EV de 2016 et le e-Niro, la progression constatée sur les aides à la conduite est également très enthousiasmante. Il y avait bien un régulateur simple de vitesse, dont le fonctionnement paraît presque archaïque après passage par un e-Niro.
Désormais, ce dispositif ne s’active plus seul. Il est accompagné du maintien dans la voie qui sait s’effacer quand on utilise le clignotant pour doubler, et du système qui règle l’allure du véhicule sur celui qui précède. Par ailleurs le mode Eco du e-Niro est suffisamment dynamique pour être utilisé dans tous les cas de figure, y compris pour s’insérer sur autoroute.
Et pourtant, le mode Sport apporte encore beaucoup plus, et une belle dose d’adrénaline à celui qui veut l’utiliser. La motorisation de 150 kW rend très léger le SUV électrique long de 4,375 mètres.
Avec près de 20 cm de mieux par rapport au Hyundai Kona, il offre ainsi un coffre de 451 litres qui peut s’étendre à 1 405 l en rabattant la banquette. L’espace dans l’habitacle est généreux pour les passagers.
Des points négatifs, quel que soit le véhicule, forcément on en trouve. Ce qui me gène, personnellement, sur le Kia e-Niro, comme sur le e-Soul d’ailleurs, c’est la perte des réglages concernant le niveau de régénération et la réapparition du dispositif de maintien dans la voie. Et ce, à chaque fois qu’on utilise à nouveau le véhicule.
Le mode de conduite se positionne alors automatiquement sur Eco : pourquoi pas ? Mais le niveau de régénération qui revient à 2, c’est très perturbant quand on souhaite disposer du maximum (3). Souvent, on s’en aperçoit alors que le volant est un peu tourné (sortie de bretelle). Et là, on a beau chercher la palette qui permettrait de revenir au niveau 3 : elle n’est plus à portée des doigts. Idem pour le maintien dans la voie qui peut être gênant sur départementales et ailleurs quand on pense qu’il n’est pas en fonction.
En bref, j’aimerais bien que les ingénieurs coréens m’expliquent leur choix. Et, à défaut d’adopter d’autres scénarios, que l’on puisse au moins régler ces automatismes dans les paramètres. Ce qui n’est pas le cas, sauf erreur de ma part.
Quoi qu’il en soit, ces désagréments, qui seront sans doute vécus très diversement selon les conducteurs, ne nuisent pas aux réelles qualités de routière du e-Niro.
Le Kia e-Niro qui nous a été prêté présente une finition de milieu de gamme Design qui démarre à 45 100 euros TTC, bonus de 3 000 euros à déduire (2 000 euros à partir du 1er juillet 2021). Il bénéficie de l’option peinture blanc nacré à 750 euros. Son niveau d’équipement est déjà excellent. Je vous laisse le découvrir en téléchargeant la fiche technique directement depuis le site Internet de Kia France.
Avec les premières chaleurs de juin, il ne m’a manqué que les sièges ventilés auxquels je suis habitué avec mon Soul EV. J’ai en revanche beaucoup apprécié la possibilité de pouvoir régler électriquement la courbe du dossier au niveau des lombaires.
A l’intérieur, comme à bord, la finition est excellente. Elle est agréable visuellement avec les nombreuses surpiqûres au niveau du tableau de bord et de la sellerie. En naviguant dans les menus, j’ai eu la surprise de trouver des ambiances sonores apaisantes : pluie, feu de cheminée, marcher dans la neige, forêt, bar, etc. Tesla en propose. Alors pourquoi pas Kia !
L’Avem et moi-même remercions Stéphane Linossier de la concession Kia d’Yffiniac pour le prêt du e-Niro. Ainsi que Gabin Lucas de La Voiture Electrique qui nous a facilité la mise en relation. A noter l’accueil sur le site de la concession avec une haie de e-Niro.
INFOS
Kia France
Immeuble H2O
92500 Rueil-Malmaison Cedex
Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *
Constructeurs, importateurs, collectivités, entreprises ou particuliers, rejoignez-nous et bénéficiez des nombreux avantages accordés à nos membres.
Vous souhaitez rester au courant des dernières nouveautés et recevoir une notification dès qu'un article est publié, inscrivez-vous à notre newsletter !