La mobilité électrique est à la mode. Les constructeurs automobiles rivalisent de références écologiques ces derniers temps et multiplient les engagements sur leur conversion à l’électrique. Pour autant, ces engagements sont-ils en phase avec les stratégies mises en place par les constructeurs. C’est l’objet d’une nouvelle étude de Transport & Environnement, une ONG qui milite depuis 30 ans pour des transports propres. Au terme de cette étude, le jugement de T&E est sévère. Pour elle, la plupart des constructeurs sont à des kilomètres de là où ils doivent être. Même ceux qui sont ambitieux manquent d’une stratégie adaptée pour y arriver.
Pour parvenir à ce jugement, Transport & Environnement a analysé la stratégie des 10 principaux constructeurs présents en Europe. Une analyse s’appuyant sur les prévisions de production d’automobiles d’IHS Markit. A partir des plans de production actuels et futurs des constructeurs, T&E a ainsi évalué l’ambition de leur stratégie. Pour cela, elle a développé son propre indice de préparation à la mobilité électrique. Un indice prenant en compte les diverses stratégies autour de l’architecture des VE, notamment en matière de plateforme. Il tient compte aussi de la combinaison de technologies et de l’action dans les chaînes d’approvisionnement des batteries.
Un satisfecit pour Volkswagen et Volvo
La production de véhicules électriques à batterie devrait passer d’environ 1 million d’unités en 2021 à 3,3 millions en 2025. Un chiffre qui grimperait ensuite à 6,7 millions en 2030, soit un peu plus de la moitié des voitures produites. La production de véhicules hybrides rechargeables devrait-elle culminer à 1,7 millions d’unités en 2025. Par la suite, elle devrait stagner à ce niveau tout au long de la moitié de la décennie. Sur la base des plans de production actuels, Volvo Cars et Volkswagen Group sont en tête du classement. Ils devraient être les leaders de cette transition. Volvo s’est ainsi engagé à ne produire que des voitures 100% électriques d’ici 2030. Malgré un objectif de vente plus modeste (60%), Volkswagen est le plus avancé dans la transition industrielle.
De nombreux constructeurs comme Renault, Hyundai et Ford se retrouvent au milieu du classement. Pour T&E, ils ont soit des engagements ambitieux mais pas de plans robustes, soit une ambition insuffisante sur la technologie BEV. Ainsi, Ford s’est engagé à devenir entièrement électrique d’ici à 2030, mais T&E estime qu’il manquera de temps. Le constructeur ne devrait produire que 13% de véhicules 100% électriques d’ici à 2025. En queue de classement, BMW, Daimler et Toyota sont pointés du doigt en raison de l’absence d’objectifs d’élimination ambitieux. Outre l’inexistence d’une stratégie industrielle, ils souffrent également d’une dépendance excessive sur les hybrides. Particulièrement visé, Toyota devrait s’appuyer sur des technologies hybrides polluantes (44% de sa production européenne en 2030).
Les limites de l’hybride rechargeable
La technologie hybride rechargeable est également dans le viseur de T&E. Les VHR en vente aujourd’hui ont pour la plupart des plages de conduite zéro émission très limitées. Ils sont équipés de moteurs électriques incapables de fournir la puissance nécessaire pour conduire sans émission dans toutes les conditions. Ces voitures sont essentiellement vendues par les constructeurs pour atteindre facilement leurs objectifs en matière de CO2. L’analyse montre que les hybrides rechargeables produits d’ici 2030 ne seront pas des véhicules crédibles à zéro émission. Ceci même s’ils adoptent progressivement des batteries légèrement plus grandes.
Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *
Constructeurs, importateurs, collectivités, entreprises ou particuliers, rejoignez-nous et bénéficiez des nombreux avantages accordés à nos membres.
Vous souhaitez rester au courant des dernières nouveautés et recevoir une notification dès qu'un article est publié, inscrivez-vous à notre newsletter !