Consacré aux Etats-Unis à la recherche et au développement sur les énergies renouvelables et l’efficacité énergétique, le NREL a souhaité estimer dans quelle mesure il serait possible de migrer à l’électrique les flottes de camions sans trop d’impacts sur les réseaux électriques et les dépôts.
Les camions à partir de 12 tonnes sont associés au transport de charges lourdes à longues distances. Et pourtant, outre-Atlantique, 80 % des poids lourds ne s’éloignent pas à plus de 320 kilomètres de leurs dépôts. Ils sont principalement exploités pour acheminer des marchandises depuis des entrepôts jusque dans des commerces de proximité.
Cette flotte globale pèse aux Etats-Unis 50 % de la consommation totale d’énergie des véhicules lourds. Difficile d’imaginer convertir rapidement à l’électrique tous ces camions responsables d’environ 15 % des émissions de CO2, sans déséquilibrer les réseaux électriques ni devoir réaliser des travaux importants. C’est ce qu’a voulu vérifier le NREL.
Selon les chercheurs du principal laboratoire national du département américain de l’Energie, environ 80 % des dépôts étudiés pourraient, sans aucun travaux de mise à niveau des réseaux électriques qui les alimentent, recharger quotidiennement, de façon échelonnée, et à une puissance jusque 100 kW, une flotte de 100 camions. Et 10 % de plus pourraient s’y ajouter en ayant recours à la recharge intelligente.
Le NREL souligne, au sein d’un article publié dans la revue Nature Energy, que la technologie de ravitaillement en énergie nécessaire et suffisante est déjà exploitée actuellement pour les véhicules électriques légers.
Ce sont les itinéraires relativement courts, associés à des poids lourds qui connaissent parfois plusieurs fois dans la journée des périodes de repos dans leurs dépôts, qui permettent de rendre possible l’électrification de ce parc roulant sans perturber leur service.
La conversion serait-elle supportable par les entreprises du transport ? Oui, selon le NREL. Les chercheurs s’appuient sur un rapport BloombergNEF publié en 2020 pour assurer qu’aujourd’hui plus de la moitié du coût total de possession d’un camion est affecté au carburant.
Le passage à un groupe motopropulseur électrique à batterie permettrait de réaliser d’importantes économies à ce sujet, en comprenant les frais d’entretien également bien plus légers. Et ce, d’autant plus que la recharge des packs dans les dépôts est pratique, plus économique et entièrement contrôlable.
« A mesure que les technologies permettant l’électrification des flottes de véhicules lourds deviennent disponibles, des études comme celle-ci peuvent aider à anticiper et à se préparer aux effets de cette transition », a justifié David Woody, co-auteur de l’étude.
Le laboratoire compte désormais enquêter sur les fourgons de livraison, mais aussi sur les camions qui effectuent de longues distances.
Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *
Constructeurs, importateurs, collectivités, entreprises ou particuliers, rejoignez-nous et bénéficiez des nombreux avantages accordés à nos membres.
Vous souhaitez rester au courant des dernières nouveautés et recevoir une notification dès qu'un article est publié, inscrivez-vous à notre newsletter !
