Le constructeur d’origine tchèque vient de dévoiler sa stratégie pour rendre son entreprise « plus internationale, plus électrique et plus numérique ». Au moins 3 nouveaux modèles branchés devraient être introduits d’ici 2030.
Aujourd’hui, la gamme des voitures électriques de Skoda se résume aux diverses déclinaisons du SUV Enyaq iV qui affichent des autonomie WLTP comprises entre 340 kilomètres (Enyaq iV 50 avec pack lithium-ion de 52 kWh de capacité utile) et 510 km (Enyaq iV 80, 77 kWh).
Ses ventes montent tranquillement en puissance depuis avril dernier. Fin mai, la préfecture recensait 368 immatriculations pour le Skoda Enyaq qui coiffe déjà pour l’exercice 2021 les Kia e-Soul, MG ZS EV, Seat e-Mii, Mercedes EQA, etc.
En 2020, le constructeur tchèque s’est hélas débarrassé de son excellente citadine Citigo iV, une déclinaison de la Volkswagen e-Up!. Sur son site Internet, il indique, au sujet de cette dernière : « Si vous ne vous faites pas à l’idée de son départ, vous pouvez toujours tenter votre chance sur notre plateforme d’occasion ».
Avec son programme intitulé « Skoda strategy 2030 », la marque ambitionne de se hisser au Top 5 dans le tableau de celles qui auront vendus en Europe le plus de véhicules. Skoda imagine également être le premier constructeur européen en Inde, en Russie et en Afrique du Nord.
A cette même échéance, la feuille de route présentée en conférence de presse indique que, sur le vieux continent, la part des ventes des voitures particulières 100 % électriques devra dépasser le seuil des 50 %, voire atteindre les 70 %. Pour y parvenir, Skoda a programmé le lancement de 3 nouveaux modèles qui se situeront « en dessous de l’Enyaq iV, en termes de prix et de taille », a indiqué, au cours de son allocution, Thomas Schäfer, PDG de Skoda Auto.
Il a aussi évoqué « une mobilité moderne et accessible ». Exactement ce qu’incarnait la Citigo iV, qui cumulait les atouts pour booster dès aujourd’hui les ventes branchées.
Skoda entend faire profiter de sa mutation son marché d’origine : la République tchèque. C’est pourquoi « l’entreprise travaille avec des partenaires pour transformer le pays en un centre d’électromobilité », a assuré Thomas Schäfer.
L’accent sera mis sur 3 usines en particulier, installées à Mladá Boleslav, Kvasiny et Vrchlabí. D’ici 2030, il devrait en sortir des véhicules électriques ou des composant électroniques pour les fabriquer. Il est déjà extrait de cet outil de production des batteries pour les hybrides rechargeables Superb iV et Octavia iV, mais aussi pour des modèles d’autres constructeurs du groupe Volkswagen dont Skoda dépend.
Dès l’année prochaine, l’usine de Mladá Boleslav livrera les systèmes d’accumulateurs de l’Enyaq iV qui repose sur la plateforme modulaire MEB. En parallèle, Skoda s’assure la disponibilité de composants pour les véhicules électriques en établissant des partenariats stratégiques avec leurs fournisseurs.
Afin d’améliorer l’expérience utilisateur de ses clients branchés, Skoda poussera son PowerPass. Il s’agit d’un énième badge de constructeur pour faciliter la recharge des modèles électriques de la marque. C’est Nissan qui avait, il y a déjà presque 10 ans, initié une telle offre.
« Il sera disponible sur plus de 30 marchés et pourra être utilisé sur plus de 210 000 points de recharge en Europe », souligne le service de communication. Sans doute les électromobilistes profiteront-ils de tarifs préférentiels sur le réseau Ionity auquel participe activement la maison mère Volkswagen.
Sous la pression de l’Europe, Skoda est sur la liste des constructeurs qui doivent s’activer à réduire les émissions carbonées de l’ensemble des véhicules vendus. Ce que l’entreprise traduit par le mot « Engage » qui désigne le troisième pilier de sa stratégie vers 2030.
Cet engagement un peu tardif se traduit par l’abaissement des rejets CO2 de sa flotte d’au moins 50 % par rapport à 2020. L’accent mit sur le développement massif des modèles électriques est une des conditions sine qua non pour atteindre cet objectif.
En complément, Skoda compte fabriquer « des véhicules avec des émissions de carbone nulles dans toutes les usines tchèques et indiennes à partir de 2030 ». Ce qui serait déjà le cas depuis la fin d’année dernière pour l’activité de l’unité de Vrchlabí.
Skoda souhaite se démarquer de ses principaux concurrents européens en affichant le meilleur niveau de coûts, tout en ciblant un rendement des ventes à long terme d’au moins 8 %. La marque a choisi pour cela de s’appuyer sur les 2 vecteurs que sont « l’efficacité » et « la simplicité ».
Le renouvellement orienté de son catalogue devrait lui être à nouveau d’une grande aide pour satisfaire à ses exigences. « En électrifiant progressivement la gamme de modèles, la complexité de l’offre doit être réduite de 40 % à moyen terme », justifie le constructeur.
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