Il peut arriver que l’essai d’une voiture débute avec l’envie de réaliser un challenge. C’est le cas avec la Peugeot e-208. Devant des témoignages très contradictoires sur sa consommation et son autonomie, j’ai voulu reproduire les 12 kWh/100 km que mon ami Robert Morandeira arrive à tenir régulièrement, en utilisation normale.
Par l’intermédiaire de Gabin Lucas de La voiture électrique, entreprise installée à Saint-Brieuc, j’ai pu disposer d’une Peugeot e-208 pour effectuer un reportage chez Easy-Watts (publier en début de semaine prochaine), fabricant de scooters et vélos électriques implanté à Minihy-Tréguier, dans les Côtes-d’Armor. Entre les 2 adhérents de l’Avem, il y a un peu moins de 70 kilomètres en passant par Guingamp à l’aller, et par Lanvollon au retour.
Les 2 itinéraires alternent les départementales simples et des tronçons à 4 voies. En évitant de tenir à tout prix le 110 km/h sur ces derniers, mais sans non plus se trainer sur la route, j’ai effectivement pu constater que les 12 kWh/100 km sont possibles sur des trajets mixtes. Au retour, j’ai même obtenu un chouilla mieux : 11,9 kWh/100 km.
Sans climatisation sous les chaleurs estivales, mais avec les vitres ouvertes, et celle du conducteur entièrement. Mode de conduite Eco à l’aller, mais Normal au retour avec un petit passage d’évaluation par Sport.
Placé à l’avant, le moteur de la Peugeot e-208 délivre une puissance maximale de 100 kW pour un couple de 260 Nm. Il est alimenté par une batterie lithium-ion d’une capacité énergétique de 46 kWh de capacité utile.
Avec une consommation moyenne de 12 kWh, l’autonomie serait d’un peu plus de 380 kilomètres, soit une quarantaine de km de plus que la les 340 km calculés avec le cycle mixte WLTP. Par prudence, il vaudra mieux ne pas compter trop au-delà de 300 km à la belle saison, sauf volonté de rouler avec le pied très léger.
Ce qui fait de la e-208 davantage une voiture pour le quotidien et les déplacements courts et moyens. Toutefois, grâce à la recharge rapide jusqu’à 100 kW de puissance au standard Combo CCS, il est bien sûr possible de voyager plus loin occasionnellement, et même relativement fréquemment pour les électromobilistes motivés. En courant alternatif, c’est mieux de pouvoir disposer du chargeur embarqué 11 kW.
Le mode Normal est celui à privilégier pour obtenir suffisamment de vivacité tout en maîtrisant la consommation. Cette dernière peut vite monter si on utilise la e-208 comme ses déclinaisons essence ou diesel. C’est-à-dire en poussant un peu l’engin à chaque sortie de rond-point ou de ralentisseur, par exemple.
Pas conçu spécifiquement pour l’électrique, on se fait parfois un eu peur en observant les consommations instantanées. En fait, elles ne sont pas si instantanées que ça. Il y a un décalage de plusieurs secondes. Peut-être même cette information résulte-t-elle d’une moyenne sur une courte fenêtre de temps.
Vous pouvez par exemple être en décélération et constater une consommation de 40 kWh. En outre, dans ce cas de figure, on s’attendrait logiquement à obtenir à un moment une conso négative. Eh bien non ! La valeur se coince alors à 0. Si on ajoute que cet affichage n’est pas permanent, il vaut mieux tout simplement oublier qu’il existe et observer plutôt la consommation moyenne en fin de trajet.
Pas étonnant, avec tout cela, que certains trouvent la Peugeot e-208 gourmande, et d’autres non.
La e-208 à notre disposition se présentait dans une finition GT Line qui arrive juste en dessous de la GT. Le revêtement souple d’apparence carbone augmente l’impression de cockpit déjà procurée par l’affichage 3D en couleur, la palette de boutons au tableau de bord, et la tablette centrale orientée vers le conducteur. D’un usage simple et intuitif, la disposition de cette dernière se retrouve dans la Volkswagen ID.3, par exemple.
Par chance, j’ai pu essayer ces 2 voitures électriques le même jour. J’ai préféré le maniement du sélecteur de marche de la polyvalente du Lion, à la molette cachée derrière le volant de l’allemande.
Selon, le choix effectué pour l’apparence de l’afficheur derrière le volant, il est possible d’y retrouver d’utiles instructions du GPS. L’utilisation des boutons au niveau de la console centrale est intuitive. Une rangée de boutons tactiles surplombe ceux à bascule. Le tout est riche de 14 entrées. On s’y retrouve cependant plus facilement qu’avec la Mini Cooper SE qui joue également sur l’ambiance cockpit.
Pour les fortes corpulences, s’introduire dans une 208, qu’elle soit thermique ou électrique, demande une souplesse qu’il n’est pourtant pas nécessaire de déployer avec une iOn ou une Volkswagen e-Up!. Il semblerait qu’on s’y habitue, selon les témoignages de mes contacts qui roulent au quotidien en e-208.
Avec elle, le conducteur appréciera un comportement neutre qui donne confiance. L’aide au maintien dans la file apparaît tout de même un peu musclé. N’étant pas très amateur de ce dispositif, j’ai préféré rapidement le couper.
A gauche du volant, le satellite des commandes de régulation et de limitation de vitesse s’invite parfois inopinément lorsque vous souhaitez utiliser les clignotants. Quand on s’en aperçoit, c’est souvent déjà trop tard, et le changement de direction a déjà été effectué.
Un bon point pour la possibilité de régler finement la position du volant. C’est effectivement nécessaire pour bien avoir en face des yeux les informations de l’afficheur.
En la comparant à ses concurrentes aussi polyvalentes qu’elle, la Peugeot e-208 apparaît comme un excellent compromis entre la voiture électrique raison symbolisée par la Renault Zoé, et l’auto branchée passion par excellence qu’est la Mini Cooper SE.
Le modèle du Lion est racé avec sa ligne séduisante dynamique et son excellent confort à bord permis par une sellerie accueillante au bon maintien. On ne s’ennuie vraiment pas au volant. J’ai personnellement éprouvé beaucoup de plaisir à conduire cette voiture, même en cherchant à privilégier une basse consommation.
Avec une batterie garantie 8 ans ou 160 000 km, la Peugeot e-208 constitue une valeur sûre exploitable facilement par les novices, s’ils bénéficient des explications nécessaires et suffisantes de la part du concessionnaire.
Le public ne s’y trompe pas. En dépit de son antériorité et de sa bouille sympathique, la Renault Zoé observe sa part de marché se faire grignoter par sa concurrente du groupe Stellantis. Au premier semestre de la présente année 2021, la e-208 a été nouvellement immatriculée près de 9 150 fois, contre 10 800 pour la Zoé qui reste devant seulement en raison d’un sursaut de ses ventes en mai et juin derniers.
Au catalogue, en finition e-Active d’entrée de gamme, la 208 électrique démarre à 32 700 euros, contre 32 500 euros pour sa concurrente directe en présentation Life. Le modèle GT Line que nous avons essayé est affiché à partir de 36 000 euros.
Discrète dans la couleur blanc nacré du véhicule prêté, la e-208 devient un délicieux bonbon acidulé en jaune Faro, rouge Elixir et bleu Vertigo.
INFOS
Peugeot Citroën GAP
Route des Eyssagnières
05000 GAP
La Voiture Electrique
6 rue Nièpce
22000 Saint-Brieuc
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