L’annonce de la prochaine sortie du marché branché de la Renault Zoé est une excellente nouvelle pour les électromobilistes et le constructeur lui-même. Elle laisse espérer un futur modèle plus salivant face à une concurrence qui s’organise.
Alors qu’elle figurera encore certainement au catalogue pendant 2 ou 3 ans, la Renault Zoé est déjà à considérer en France, et même plus largement en Europe, comme le symbole du renouveau électromobile amorcé au début des années 2010. Une nouvelle vague qui s’appuie sur des batteries lithium-ion, remplaçant définitivement sur les véhicules les accumulateurs au nickel et cadmium.
Si l’engin a été très heureusement rafraîchi en 2017 avec un pack 40 kWh plus généreux et des teintes plus salivantes, puis, 2 ans plus tard, avec une retouche stylistique attendue, son concept commençait toutefois à afficher des limites face à une concurrence qui s’organise. Notamment avec la Peugeot e-208, mais aussi les offres coréennes particulièrement bien ficelées.
Avec une bouille qui a su séduire, la Renault Zoé s’est vite imposée dans l’Hexagone comme la voiture électrique de référence. Et ce, pour 3 raisons majeures. Tout d’abord la pauvreté de l’offre en modèles électriques lorsqu’elle a été commercialisée en France en mars 2013. Elle se présentait alors en véritable polyvalente, entre des citadines telles les C-ZiMiOn (Mitsubishi i-MiEV, Citroën C-Zero, Peugeot iOn) et les berlines compactes représentées par la Nissan Leaf.
Ensuite, du fait d’un dynamisme commercial ciblant la clientèle d’entreprise. La Zoé était proposée à tout-va, même lorsque le Kangoo Z.E. semblait pourtant plus approprié.
Dernier atout de la Zoé : sa recharge AC 22 kW qui a permis très tôt à ses propriétaires de pouvoir traverser la France. Mieux encore que Tesla au milieu des années 2010, pourrait-on dire.
En 2021, la Renault Zoé n’a pas à rougir face à des modèles d’autres marques qui ne lui sont pas forcément supérieurs sur tous les points. Mais on sent bien que la polyvalente électrique se fait de plus en plus chahuter dans les chiffres des ventes.
Nombre d’électromobilistes lui préfèrent sa concurrente directe, la Peugeot e-208. Si cette dernière ne saurait complètement satisfaire un baroudeur branché exigeant quant à l’univers EV (consommation en temps réel par exemple), elle apparaît plus désirable aux automobilistes lambda sous ses lignes plus audacieuses.
De sorte que la question pouvait déjà se poser : Renault va-t-il attendre le décrochement des ventes de la Zoé pour la remplacer ? La réponse est donc « Non ! » en ce qui concerne l’annonce. Mais si l’on considère qu’elle ne tirera sa révérence qu’en 2014, lorsque la future R5 électrique sera commercialisable, Renault va devoir être inventif pour rallonger la sauce jusque-là !
Le constructeur aura besoin de compter sur son réseau de concessionnaires. Si, en interne, le fonctionnement de ce dernier peut apparaître satisfaisant, vu de l’extérieur, c’est tout autre chose. Le Losange semble vouloir faire cavalier seul et n’en faire qu’à sa tête, au point de briller par son absence dans les salons locaux dédiés aux VE et de ne pas répondre à des sollicitations d’essais.
Espérons qu’une telle attitude, qui peut à la limite passer lorsqu’il s’agit de Tesla, se gomme progressivement afin que Renault redevienne un partenaire apprécié et actif dans les différentes manifestations.
A l’affût de concessionnaires qui imaginent des actions très intéressantes pour promouvoir et faciliter l’usage des VE aujourd’hui, j’attends toujours celui badgé du losange qui pourra s’aligner sur leurs confrères d’autres marques qui m’ont fait découvrir leurs talents. Heureusement qu’au niveau national il est possible d’envisager des partenariats parfois très enthousiasmants, et sans équivalents.
Au départ, en 2005, le nom de « Zoé » n’était pas attribué à un modèle électrique. La Zoé City Car, dévoilée cette année-là à Genève (Suisse), se présentait comme une citadine à 3 places mue par un moteur turbo essence 1,2 litre à 4 cylindres.
Quatre ans plus tard, la Zoé Concept révélée à Francfort (Allemagne) reçoit bien son énergie d’une batterie et s’aligne dans la nouvelle famille Z.E. avec les Twizy, Fluence et Kangoo. Sa ligne fluide et élancée disparaît avec le modèle plus proche de la commercialisation dévoilé au salon de Paris en 2010. La Zoé Preview est conforme à 90 % aux exemplaires que recevront les premiers utilisateurs de la polyvalente électrique.
Il leur faudra cependant attendre un an avant que le constructeur fournisse enfin la fameux câble nécessaire pour la brancher sur une prise domestique. Et encore 4 ans pour que cette voiture soit enfin proposée en France à l’achat intégrale, c’est-à-dire, avec la batterie. Nous étions alors en avril 2018.
Avec un public sensible à la réapparition de modèles emblématiques, Renault a certainement raison de s’appuyer sur l’héritage de la mythique Renault 5 pour succéder à la Zoé. En espérant simplement que la version commercialisée soit à la hauteur.
Faisons confiance au constructeur français de dimension internationale pour lancer une voiture électrique satisfaisante à tous les niveaux : ligne, couleurs, habitacle, efficience, polyvalence, confort, aides à la conduite, etc.
Il s’agit de passer la deuxième vitesse avec, dans la course, des concurrents qui sont devenus des spécialistes en mobilité branchée. Voilà ce qui attend vraiment la remplaçante de l’adorée Zoé !
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