Le Groupe Volkswagen et le Groupe Bosch viennent de signer un protocole d’accord dans le domaine de la production de batteries. Cet accord vise à explorer la possibilité de concevoir des solutions industrielles pour l’équipement des usines de production de cellules. Les deux partenaires prévoient de fournir aux fabricants de cellules de batteries des systèmes intégrés de production. Ils offriront également des solutions de digitalisation ainsi qu’une assistance au déploiement et à la maintenance. Leur objectif est de devenir des leaders financiers et technologiques pour l’équipement des usines de production de cellules en Europe. Des équipements permettant la production en série de systèmes de batteries modernes et durables. L’accord entre les deux groupes devrait aboutir à la création d’une coentreprise d’ici la fin 2022.
Volkswagen et Bosch souhaitent proposer des solutions d’industrialisation innovantes sur un marché où la demande explose. Soutenus par une forte volonté politique, la plupart des constructeurs européens souhaitent rapatrier sur le continent la production de batteries. Une volonté stratégique mais aussi économique puisque la batterie représente près de 40% de la valeur d’une voiture électrique. Aujourd’hui en Europe, différentes entreprises prévoient de construire des usines de cellules d’une capacité annuelle totale d’environ 700 GWh. Pour Volkswagen, l’Europe a donc la possibilité de devenir une locomotive mondiale de la production de batteries. Le groupe entend s’imposer sur ce marché sur lequel la demande ne cesse de croître, y compris dans l’équipement de nouvelles « gigafactories ».
Volkswagen prévoit la construction de six « gigafactories »
En tant que constructeur automobile, Volkswagen cherche depuis quelques temps pour à limiter sa dépendance en matière de batteries. Ainsi, dès 2019, il a inauguré une ligne pilote de production de batterie à Salzgitter en Basse-Saxe. Un site sur lequel a débuté la construction d’une Gigafactory en partenariat avec le producteur suédois de batterie Northvolt. Volkswagen ne compte pas s’arrêter là puisque, rien qu’en Europe, il prévoit de construire six usines de cellules d’ici 2030. La coentreprise qu’il compte créer avec Bosch fournira des solutions et équipements pour la construction de ces usines. Elle s’adressera également aux autres constructeurs automobiles et fabricants de batteries qui lancent aujourd’hui de multiples projets de gigafactories.
La place que va prendre l’Europe dans la production mondiale de batteries ouvre de grandes opportunités. Volkswagen et Bosch veulent jouer un rôle majeur dans cette industrie nouvelle susceptible de rapporter des milliards d’euros. Leur décision de s’engager activement dans l’intégration verticale de la chaîne de valeur de la production de batteries est basée sur l’existence de nouveaux centres de profit considérables. Pour Volkswagen, l’alliance avec Bosch constitue une nouvelle étape vers son objectif d’occuper une place de premier plan dans l’électro-mobilité. Avec ses différentes marques, le Groupe est déjà un constructeur automobile accompli à grande échelle. En s’appuyant sur l’expertise de Bosch, il est aussi en passe de devenir un fabricant majeur de cellules de batterie. Un moyen de créer une chaîne d’approvisionnement européenne entièrement localisée pour une électro-mobilité « made in Europe ». Une opportunité rare dans l’histoire de l’industrie.
L’apport de Bosch dans la production de batteries
En collaboration avec Volkswagen, Bosch cherchera à industrialiser les processus de production des cellules de batteries avec des équipements standardisés. Le groupe est particulièrement bien placé pour cela. Bosch est non seulement le plus grand équipementier automobile au monde, mais également un fournisseur majeur d’équipements pour usines. Il comprend parfaitement la technologie des batteries et sait comment la fabriquer. Avec 135 ans d’expérience dans l’automobile et son expertise éprouvée dans l’industrialisation, le groupe entend rationnaliser la production de cellules. De quoi baisser les coûts et augmenter les volumes pour répondre à la demande croissante de batteries en Europe. Un moyen aussi pour l’industrie européenne de devenir un moteur technologique de la transformation écologique de l’économie.
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