Groupe australien spécialisé dans l’extraction du fer, Fortescue compte atteindre la neutralité carbone dans ses opérations minières d’ici 2030. Ce qui passe en particulier par la décarbonation de ses 54 locomotives diesel de service.
Afin de suggérer le mouvement perpétuel, Fortescue a donné à ses futurs convois le nom de « Infinity Train ». Il s’agit à la base d’une locomotive électrique équipée de batteries et d’un système de freinage régénératif à haute performance. Composée de 244 wagons, une rame mesurant 2,8 kilomètres de long descend aujourd’hui déjà en transportant jusqu’à 34 404 tonnes de minerai de fer.
Ce trajet permettrait de recharger les accumulateurs avec l’énergie cinétique seule. Délesté de son chargement à l’arrivée en bas, le train serait capable de remonter la pente douce sans avoir besoin de passer par des infrastructures de ravitaillement en électricité verte. Un tel scénario aurait imposé des investissements très lourds.
Au contraire, la solution imaginée par le groupe australien est de nature à réduire les coûts d’exploitation par rapport à la situation actuelle et de créer des opportunités de productivité. Selon Elizabeth Gaines, PDG de Fortescue, « l’Infinity Train a la capacité de devenir la locomotive électrique à batterie la plus efficience au monde ».
Vous avez un petit doute sur la mise en exploitation un jour de l’Infinity Train ? Et si nous mettons Williams Advanced Engineering dans la balance, n’est-ce pas plus rassurant ? Fortescue vient effectivement d’acquérir la société britannique qui a fourni pendant plusieurs saisons les batteries des monoplaces engagées au championnat de Formule E.
Cette structure qui a aussi reçu la mission d’électrifier le rallycross mondial, a été distinguée en 2018 du Queen’s Award des entreprises innovantes « pour sa capacité à concevoir, développer et livrer les batteries pour toutes les voitures de Formule E participant au championnat tout en assurant le transfert réussi de ces connaissances aux voitures de route et à d’autres formes de développement durable ».
Avec Williams Advanced Engineering, on ne peut qu’espérer une belle réussite au projet Infinity Train. D’autant plus qu’il constitue un enjeu commercial majeur pour Fortescue, qui compte bien ensuite commercialiser sa solution. Selon son service de communication, un millier de nouveaux emplois sont à la clé, avec des investissements colossaux pour générer une foule d’initiatives afin de décarboner le transport et l’industrie.
Williams Advanced Engineering devrait toutefois conserver une forte indépendance. C’est surtout sa division en charge des technologies des batteries pour le secteur industriel qui sera plus étroitement contrôlée par le groupe australien à travers sa filiale Fortescue Future Industries créée pour accélérer son développement durable.
« L’Infinity Train contribuera à ce que Fortescue devienne un acteur majeur sur le marché mondial en pleine croissance des équipements de transport industriels verts », a assuré Andrew Forrest, PDG fondateur.
Aujourd’hui, pour l’extraction du fer, Fortescue dispose de 54 locomotives, dont plusieurs sont nécessaires pour tracter chacune des 16 rames composées de 244 wagons. En 2021, cette flotte a grillé 82 millions de litres de gazole.
C’est ce volume de carburant que le groupe australien souhaite faire disparaître de l’impact environnemental de son activité minière à horizon 2030 en employant l’Infinity Train.
Fortescue compte mettre sur la table 50 millions de dollars américains (un peu plus de 45 millions d’euros) au cours des deux prochaines années pour assurer les phases d’études et de développement de sa solution de transport originale.
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