L’ACEA (association des constructeurs automobiles européens) vient de lancer un appel à intensifier les investissements dans les infrastructures de recharge. Un appel qui fait suite à la publication d’un Masterplan sur les infrastructures de recharge pour véhicules électriques. Un livre blanc qui s’inquiète de la lenteur du déploiement des infrastructures de recharge dans la plupart des états membres. Le déploiement actuel n’est pas en phase avec la progression des ventes de véhicules électriques et hybrides rechargeables. Des ventes multipliées par 10 au cours des cinq dernières années, atteignant 1,7 million d’unités l’an dernier. Or, au cours de la même période, le nombre de bornes de recharge publique n’a été multiplié que par 2,5. L’ACEA invite donc la Commission européenne à fixer de nouveaux objectifs de déploiement d’IRVE aux 27 pays de l’UE.
8 associations représentatives de l’ensemble de l’écosystème de la mobilité électrique ont contribué à l’élaboration de ce Masterplan. Ce schéma directeur européen des infrastructures de recharge s’appuie également sur une étude intersectorielle approfondie réalisée par le cabinet McKinsey. Le Masterplan vise à indiquer la façon dont le déploiement de bornes devrait s’intensifier pour soutenir la transition vers l’électromobilité. Une transition indispensable pour respecter les objectifs de l’UE en matière de décarbonation dans le secteur du transport routier. Des objectifs fixés pour 2030 à -55% pour les voitures particulières et à -30% pour les camions. L’objectif de ce nouveau schéma directeur est double. Il souhaite d’abord assurer la transparence des besoins en matière d’infrastructures et des investissements nécessaires. Il entend également sensibiliser aux facteurs susceptibles de ralentir le déploiement des IRVE et suggère des actions pour y remédier.
6,8 millions de bornes nécessaires d’ici 2030
Selon le nouveau schéma directeur, jusqu’à 6,8 millions de bornes de recharge publiques seraient nécessaires d’ici 2030 pour atteindre les objectifs de réduction de CO2 de l’Union Européenne. Un chiffre presque deux fois plus élevé que celui avancé par la Commission européenne dans sa proposition AFIR. Une proposition de règlement sur les infrastructures de carburants alternatifs en cours de négociation au Parlement européen et au Conseil. Un écart qui justifie le cri d’alarme de l’ACEA. Pour son Président Oliver Zipse (PDG de BMW Group) : » La transition vers zéro est une course de longue haleine. Le principal défi consiste maintenant à convaincre tous les états membres d’accélérer le déploiement de l’infrastructure requise. Nous avons absolument besoin d’une conclusion ambitieuse de la proposition AFIR, tant en termes de calendrier que d’objectifs ».
Concrètement, pour être en phase avec l’objectif de décarbonation, il faudrait installer chaque semaine 14 000 bornes de recharge publiques. Or actuellement, le rythme d’installation dans l’ensemble de l’Union Européenne n’atteint pas les 2 000 par semaine. Bien sûr, les besoins ne sont pas identiques selon les pays. L’implantation des bornes de recharge doit tenir compte des besoins des utilisateurs. Des besoins plus importants en ville où il est plus difficile d’installer des points de charge privé. Le déploiement devra également privilégier le réseau autoroutier avec l’installation de bornes de charge rapide. Le schéma directeur prend en compte aussi bien les besoins des voitures particulières que ceux des poids lourds. Ces derniers auront besoin de 279 000 bornes de recharge d’ici 2030, dont 84% se trouveront dans des hubs de flotte.
De lourds investissements mais réalisables
Pour atteindre ses objectifs, le Masterplan prévoit des investissements qui semblent colossaux. L’investissement cumulé requis pour répondre aux besoins des véhicules particuliers et des poids lourds s’élèvent à 172 milliards d’euros. Pour l’implantation des bornes de recharge publiques 85 milliards d’euros devraient être investis d’ici 2030. Sur cette somme, 59 milliards d’euros seront nécessaires pour la recharge rapide publique. Pour importants qu’ils soient, ces investissements ne représentent qu’une fraction des investissements totaux dans des projets d’infrastructures comparables. Ainsi, le schéma directeur évalue les coûts annuels des infrastructures de recharge publiques à 8 milliards d’euros, soit environ 16% des investissements dans la 5G et les réseaux internet à haut débit. Il estime donc que ces investissements sont réalisables et apporteraient de surcroit d’énormes avantages environnementaux.
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