Easy-Watts propose actuellement son scooter électrique e-Retro avec 3 motorisations différentes. Membre au conseil d’administration de l’Avem, Pascal Houssard a essayé le tout nouveau modèle qui coiffe la gamme avec son moteur 4000 W.
La gamme e-Retro de l’entreprise installée dans la zone d’activité Convenant Vraz de Minihy-Tréguier, dans les Côtes-d’Armor, démarre avec un modèle équivalent 50 cm3. Sa vitesse maximale est limitée à 45 km/h. Il est ainsi possible de le piloter avec le BSR, mais aussi en disposant d’un permis AM ou B.
L’engin se déclinait déjà en un e-Retro Max mieux doté pour sortir des villes et classé en équivalent 125 cm3. Grâce à un moteur brushless d’une puissance de 3 000 W, installé au niveau de la roue arrière et alimenté par une batterie 60 V 40 Ah, il offre une autonomie comprise entre 60 et 80 km.
Ce modèle disparaîtra du catalogue à épuisement des stocks, au profit d’une version déjà disponible et équipée d’un moteur 4 000 W développant un couple de 45 Nm. C’est cette configuration que Pascal Houssard a essayée. Réservée aux titulaires du permis A1 (ou B + 7 heures de formation), elle voit la vitesse maximale du e-Retro Max passer de 65 à 75 km/h, mieux adaptée à la route.
Avec une tension relevée à 72 V, le pack extractible d’une capacité énergétique de 2,4 kWh, et rechargeable en 5 heures, dote toujours ce scooter électrique d’un rayon d’action de 60-80 km. Le e-Retro Max reste proposé en 3 coloris : bleu, noir brillant, ou, comme sur l’exemplaire à notre disposition, en gris moyen métallisé.
Il est porté par des roues de 12 pouces (10 pouces sur l’équivalent 50 cm3) équipées de freins hydrauliques à disque. Pas de ralentissement régénératif pour ce modèle qui peut lui aussi recevoir 1 ou 2 passagers sur une selle qui s’élève à 80 cm de hauteur. L’engin est relativement léger. Pour une charge maximale de 247 kg, il pèse 78 kg, auxquels il faut ajouter les 16,3 kg de la batterie.
Le e-Retro Max reçoit à l’avant une suspension télescopique, et 2 combinés amortisseurs sur bras oscillant à l’arrière. Pour le stabiliser à l’arrêt, vous avez le choix entre les béquilles latérale et centrale. Doté d’un guidon verrouillable et d’une alarme particulièrement sonore, il peut être utilisé avec la clé dans le Neiman ou simplement dans la poche.
« C’est la première fois que je monte sur un deux-roues à l’empattement aussi court. Le e-Retro Max est remarquablement maniable. Il offre une sensation plaisante de légèreté. En mode Low, la vitesse maximale est limitée à 40-45 km/h. Il monte vite à 71-72 km/h en mode High, même avec le vent de face. Le comportement est suffisamment bon pour imaginer une vitesse maximale de 10 km/h supérieure », lance Pascal Houssard.
Easy-Watts justifie la limite proche des 75 km/h pour favoriser l’autonomie. Cette dernière est d’ailleurs annoncée sans trop d’optimisme. Au bout de 47 kilomètres parcourus sur des routes départementales et en ville, le niveau d’énergie affiché au guidon laissait espérer encore autant de distance réalisable.
Soit un rayon d’action total d’une centaine de kilomètres dans les conditions de notre essai (importantes masses d’air, températures agréables comprises entre 15 et 18° C). C’est bien au-delà des 60-80 km communiqués par la marque bretonne. « Nous préférons indiquer des autonomies que les utilisateurs pourront réellement constater. Les retours de nos clients sont d’ailleurs excellents à ce sujet », commente Easy-Watts.
« Avec mes 1,83 m, je suis très à l’aise sur une selle vraiment agréable en dépit de sa petite taille. C’est une bonne idée de donner un look rétro qui rappelle les scooters d’avant tout en l’associant à la mobilité décarbonée. La forme protège d’ailleurs bien les jambes de l’air », apprécie Pascal Houssard.
« Le e-Retro Max mêle plaisir des yeux en raison de ses couleurs et ses formes, avec vivacité d’accélération et économie à l’usage. Il n’est vraiment pas banal », estime-t-il. « L’engin attaque tout de même vite à l’accélération, un peu trop vite à mon goût, même en mode Low. En revanche la course de la poignée est un peu longue ensuite. Ce qui oblige à adopter une position pas forcément très confortable pour le poignet », poursuit-il.
« La stabilité en virage est excellente sur une belle route. En revanche, les petites roues en 12 pouces me feraient modérer mon allure sur une chaussée sinueuse dégradée », conseille-t-il.
« Comme avec l’E-Trax, j’ai ressenti un décalage de confort au niveau de la suspension. Elle se montre ferme à l’avant et peut vite taper, alors qu’elle encaisse beaucoup mieux à l’arrière », compare notre essayeur.
« Le moteur est parfaitement silencieux. Aucune vibration n’est transmise au pilote. Ce qui donne envie d’aller assez loin avec ce scooter électrique, plus loin que son autonomie. Mais pour cela il faudra sans doute ajouter au moins un top-case à l’arrière. Car il n’est pas possible de glisser le casque sous la selle », prévient-il.
« Quand t’es sur la route, tu n’as pas beaucoup de temps à passer sur l’afficheur au guidon. Il faut pouvoir retrouver rapidement les informations importantes. C’est le cas avec celui du e-Retro Max où la vitesse instantanée et le niveau d’énergie dans la batterie se dégagent bien des informations secondaires. Ces dernières sont en revanche moins accessibles, en raison sans doute de caractères plus petits et peut-être d’un manque de contraste », détaille-t-il.
« Le freinage est puissant, avec un très bon mordant. Il est à la hauteur des performances du e-Retro Max. Habitué aux véhicules électriques, je suis toujours un peu déstabilisé en relâchant la poignée de ne pas trouver de ralentissement régénératif. C’est le cas avec ce scooter électrique », rapporte Pascal Houssard.
De retour chez Easy-Watts, Christophe Ninauve, responsable de l’atelier SAV, nous explique qu’il serait possible de modifier le comportement de ce deux-roues en lui ajoutant un ralentissement électrique qui ne serait toutefois pas régénératif. Il a d’ailleurs effectué devant nous une démonstration de ce système qui est déjà actif sur d’autres modèles de la marque. L’entreprise bretonne n’hésite d’ailleurs pas à faire évoluer ses deux-roues en fonction des retours de ses clients.
L’essai du nouvel e-Retro Max d’Easy-Watts a quelque peu rendu philosophe Pascal Houssard : « J’ai dans la tête l’image des alignements de scooters sur les trottoirs de Paris. Comment pourront-ils être rechargés quand ils seront tous électriques ? Il ne va pas être possible de mettre à disposition des prises partout ! ».
Il poursuit : « L’idéal serait de pouvoir retirer la batterie et la recharger chez soi, comme ça se fait avec un vélo électrique. Mais là, avec un pack qui pèse plus de 16 kg, même s’il est extractible, qui voudra le monter tous les jours chez lui pour le régénérer sur le secteur. C’est lourd ! Une division en plusieurs modules qui se déchargeraient l’un après l’autre serait plus facile à gérer ».
« Le e-Retro Max est à réserver à un usage de proximité. Urbain ou autre, car sa puissance et sa vitesse maximale permettent de bien s’insérer dans le trafic. Il est plus adapté à une personne qui se déplace sans avoir à transporter de la charge et qui aura des facilités pour le brancher sans extraire le pack lithium-ion », recommande notre spécialiste en deux-roues électriques.
« Il est toutefois possible d’installer un top-case à l’arrière qui servira aussi de dossier à un 2e passager éventuel. Ainsi qu’un plateau à l’avant qui pourra recevoir une sacoche, par exemple. C’est intéressant pour se rendre au bureau dans un environnement urbain », complète-t-il.
« Réaliser 20, 30 kilomètres et plus avec ce scooter électrique se fait très bien. En plus de son utilisation dans les zones urbaines, périurbaines et rurales, le e-Retro Max serait très apprécié en location à la journée dans des secteurs touristiques », conclut-il.
Avec son moteur 4 000 W, le e-Retro Max est éligible à un bonus écologique de 720 euros. Ce qui descend son prix TTC de 3 710 à 2 990 euros. C’est 400 euros de plus que la version 3 000 W que vous pouvez encore vous procurer dans la limite des stocks encore disponibles. En Ile-de-France, les professionnels pourront prétendre à un coup de pouce de 1 135 euros.
Pour comparaison, la déclinaison en équivalent 50 cm3 est affichée à 2 139 euros une fois le bonus écologique de 360 euros déduit.
Notre essai a été réalisé vendredi 22 avril 2022, entre Minihy-Tréguier et les environs de Perros-Guirec, dans les Côtes-d’Armor. Ont participé : Pascal Houssard, ma fille Gaëlann pour la prise des photos, et moi-même. Avec l’Avem, nous remercions le personnel d’Easy-Watts toujours très accueillant et disponible.
INFOS
Easy-Watts
1 rue Antoine Lavoisier, Zone Convenant Vraz
22220 MINIHY-TRÉGUIER
Dans l’ensemble ce scooter me semble intéressant, le seul souci pourrait être une crevaison du pneu arrière (comme après tout en tous modèles avec le moteur dans la roue) : je ne sais pas combien des ateliers savent comme faire pour démonter l’ensemble jante/moteur et bien sûr débrancher/rebrancher correctement les câbles du moteur.
Un essai fort bien documenté pour ce scooter électrique, merci beaucoup ! J’apprécie beaucoup le niveau de détail que vous relevez, c’est fort admirable. Cela facilite en tout cas le processus de décision quant à l’achat !
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