Le pétrolier et le constructeur italien viennent de signer une lettre d’intention en prémices à une collaboration potentielle. Cette dernière portera sur la recherche de solutions pour une mobilité plus vertueuse des véhicules utilitaires lourds et légers en Europe.
A ce jour, les partenaires cherchent davantage à s’ouvrir des portes plutôt que d’en fermer. C’est pourquoi ils comptent explorer plusieurs pistes. Comme pétrolier, Eni s’intéresse de près aux biocarburants, en particulier le HVO (Huile végétale hydrotraitée). Ce produit présente une structure chimique identique à celle d’un carburant d’origine fossile. Ce qui permettrait de le répandre rapidement à travers les réseaux classiques de stations-service pour alimentation des moteurs diesel les plus récents qui l’acceptent sans modification.
De son côté, Iveco est pas mal mobilisé autour du GNV/bioGNV. En Italie, ce gaz a toujours bénéficié d’une place privilégiée pour la mobilité. Le constructeur compte déjà à son catalogue des utilitaires légers et des poids lourds fonctionnant avec ce produit. La propulsion électrique à batterie ou à pile hydrogène va s’ajouter à cet éventail.
« Iveco et Eni souhaitent définir une plateforme intégrée de mobilité durable pour les flottes commerciales en proposant des véhicules innovants alimentés par des biocarburants et des vecteurs d’énergie durable et l’infrastructure associée », soulignent les 2 entreprises dans un communiqué de presse commun daté du jeudi 28 avril 2022.
Iveco a déjà établi une feuille de route pour le lancement de véhicules électriques, en débutant par des modèles fonctionnant avec des batteries, avant de formuler des offres pour des engins embarquant des PAC H2. Un partenariat existe d’ailleurs entre le constructeur italien et l’américain Nikola, depuis 2019. A l’époque, il était question de lancer dès 2021 le tracteur routier Nikola Tre, un modèle basé sur le camion Iveco S-Way introduit cette année-là.
La firme établie en Arizona vient d’annoncer le 27 avril le début de la production de cet engin. La chaîne d’assemblage a commencé à tourner le 21 mars à Coolidge, avec une capacité de 2 500 unités à l’année. La seconde tranche sera opérationnelle en 2023, portant ces chiffres à 20 000 camions. Deux exemplaires de présérie ont déjà été livrés en décembre au transporteur californien TTSI (Total Transportation Services).
Pour l’Europe, Nikola assure que son usine allemande située à Ulm, dans le complexe industriel d’Iveco, est également achevée. Il devrait en sortir 2 000 poids lourds par exercice, avec une extension possible à 10 000 unités. Client pilote, le port de Hambourg (Allemagne) devrait rapidement recevoir ses 25 exemplaires.
Le Tre, pour lequel l’américain intègre effectivement bien sa chaîne cinématique électrique sur la plateforme du S-Way qui conserve sa cabine, offrirait une autonomie jusqu’à 560 kilomètres.
« L’année prochaine, les véhicules électriques à pile à combustible devraient être ajoutés au mix de fabrication », a indiqué Mark Russell, PDG de Nikola. Pour cette technologie, le brasseur Anheuser-Busch a reçu 2 prototypes du Tre FCEV (Fuel Cell Electric Vehicle) qu’il exploite dans des conditions réelles en Californie du Sud.
De son côté, le pétrolier italien se prépare à développer des infrastructures de ravitaillement en énergie. Concernant l’hydrogène, la Eni Live Station de San Giuliano, près de Venise, se présente comme le premier point de distribution H2 dans une zone urbaine du pays. Une prochaine ouverture est prévue près de Milan, à San Donato Milanese.
Pour ce réseau, Eni travaille avec Air Liquide. La collaboration a démarré par une étude des emplacements stratégiques à privilégier pour mettre en service des stations H2 en Italie. Le pétrolier offre ici son expertise dans les activités commerciales et de détail. Air Liquide apporte son expérience et son savoir-faire sur l’ensemble de la chaîne de valeur de l’hydrogène, depuis la production jusqu’à la distribution, en passant par le stockage et le transport.
« La collaboration avec Iveco fait partie de la stratégie d’Eni pour atteindre son objectif de zéro émission nette d’ici 2050. Pour réaliser cette transition, il est essentiel d’utiliser, avec une approche complémentaire, toutes les technologies disponibles qui peuvent contribuer à fournir des produits réduisant les émissions », a commenté Giuseppe Ricci, directeur commercial pour l’évolution des énergies chez Eni.
Nous retrouvons auprès du constructeur italien une démarche similaire, avec une différence d’échéance cependant, puisque la neutralité carbone des opérations est fixée 10 ans plus tôt, à horizon 2040. « Nous poursuivons notre chemin vers la décarbonation de la mobilité du fret, en utilisant toutes les options actuellement disponibles et en poursuivant tous les domaines de développement potentiels », a mis en avant Luca Sra, président de la division Truck Business du groupe Iveco.
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