Alors que des constructeurs de camions privilégient le GNV ou l’hydrogène pour les tracteurs routiers effectuant des trajets à longues distances, MAN Truck & Bus défend l’électrique et espère parvenir avec ABB à une puissance de recharge de l’ordre du mégawatt.
Son PDG, Alexander Vlaskamp, justifie son choix par « de faibles coûts d’exploitation et une meilleure empreinte énergétique globale ».
Le 13 mai de la présente année 2022, MAN Truck & Bus a exhibé pour la première fois en public un prototype de nouveau camion électrique proche du modèle de série. L’engin, qui devrait être lancé sur le marché en 2024, a évolué sur le site de l’ancien aéroport de Berlin Tempelhof, devant Volker Wissing, ministre fédéral allemand du numérique et des transports.
Une des principales caractéristiques techniques du véhicule sera d’accepter la recharge à une puissance qui pourrait s’élever à plus de 1 000 kW. Le constructeur travaille pour cela avec ABB E-mobility qui commercialise déjà les chargeurs ultrarapides les plus puissants au niveau mondial. Le challenge de ce dernier dans cette affaire : amener la technologie de la recharge au mégawatt à maturité dans les 3 ans à venir.
Les 2 partenaires visent, avec la recharge au mégawatt, à proposer des autonomies de 600 à 800 kilomètres par jour avec des tracteurs routiers équipés d’une semi-remorque.
La présentation du nouveau modèle de poids lourd endossait une mission : montrer au gouvernement fédéral allemand que l’industrie est prête à relever le défi. Et ce, afin d’accélérer la mise en place d’un cadre nécessaire à l’adoption par les transporteurs des camions dotés de la recharge à 1 000 kW.
L’événement qui s’est déroulé à Berlin est un des fruits du programme HoLa. Financé par le gouvernement, ce dernier embarque une vingtaine d’acteurs autour de MAN et ABB. Outre-Rhin, l’autoroute A2, entre Obderhausen et la ceinture périphérique de Berlin, dessert les villes de Düsseldorf, Dortmund, Hanovre, Mersebourg, Lehrte et Brunswick. Quatre sites sur son tracé vont chacun recevoir 2 points de recharge à 1 mégawatt.
« La recharge au mégawatt nécessitera une nouvelle technologie d’alimentation de plus de 1 000 volts. La sécurité et la fiabilité électriques systémiques sont donc essentielles à ces niveaux de puissance et pour les cas d’utilisation prévisibles », a commenté Frank Mühlon, PDG d’ABB E-mobility. Il estime que son entreprise « est le fournisseur idéal pour relever ces défis ».
Il justifie : « Nous pouvons accélérer considérablement la recherche et le développement sur la base de nos technologies existantes. Notre ambition commune est de mettre cette nouvelle technologie sur le marché. Dans le passé, ces phases de développement prenaient souvent beaucoup plus de temps ».
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