Il y a encore quelques années, partir en vacances en voiture électrique était plus particulièrement réservé aux électromobilistes possédant un modèle à forte autonomie et empruntant des trajets déjà bien pourvus en bornes de recharge fiables. Et maintenant ?
Les propriétaires de Tesla ont longtemps bénéficié d’un avantage non négligeable, pour voyager loin, principalement en raison d’un réseau de superchargeurs efficace et qui s’est déployé. Certes pas de façon homogène. En Bretagne, Normandie, et dans le centre du pays, par exemple, il existe encore des déserts. En fait, là où les autoroutes sont loin, le plus souvent.
Si les cartes ont été redistribuées, les automobilistes qui partent en vacances avec un VE sont toujours plus nombreux et les réseaux de ravitaillement en électricité ne suivent pas forcément. Des opérateurs comme Ionity, Fastned, Total, Allego et d’autres s’activent à être de plus en plus présents sur les couloirs des migrations estivales. Et Tesla a ouvert de nombreux superchargeurs aux voitures électriques des autres marques.
Pour autant, 2022 est encore une année de transition où le maillage national est encore trop juste pour servir tout le monde à toutes les heures et tous les jours de la semaine.
Afin de ne pas se retrouver dans une situation délicate, il est préférable, lors des déplacements estivaux, d’éviter les heures de pointe pour recharger sa voiture électrique. Ce sont principalement les heures des repas où cela peut coincer. Il est payant d’essayer de passer entre les mailles du filet. Surtout si l’on a pris la route tôt le matin, prendre son déjeuner entre 10h30 et 11h00 facilitera l’accès aux stations rapides.
Profiter de cette situation est une bonne chose. Une autre est de le faire de façon à faciliter la rotation aux chargeurs à haute puissance. Ainsi en ne mobilisant pas les places lorsque le débit est devenu bien moins important, à partir de 85 % par exemple.
Des associations comme le e-France Café ont conçu un instrument à placer derrière le pare-brise afin d’indiquer l’heure estimée de libération du câble et un numéro de téléphone à appeler en cas de besoin urgent. A défaut de disposer de cette plaquette qui se présente à la manière des disques de stationnement pour zones bleues, ces 2 informations principales peuvent tout simplement être écrites sur un bout de papier déposé au même endroit.
Si certaines stations de recharge sur les grands axes vont être prises d’assaut sur des amplitudes horaires qui peuvent être importantes, ce ne sera pas le cas de nombre de bornes 22 kW AC dans des communes vidées de leurs habitants en raison des vacances. Que ce soit ici ou ailleurs, il ne faut pas hésiter à effectuer de petites recharges lors d’arrêts qui pourraient durer une heure et plus.
Ce n’était pas forcément utile en dessous de 2 heures pour des voitures électriques qui embarquaient des chargeurs de faible puissance, autour des 3,5 kW par exemple. Si la Zoé de Renault reste la référence pour exploiter au mieux le maillage en courant alternatif disponible en voirie, de plus en plus de voitures concurrentes sont dotées d’appareil 11 kW. Auquel cas, 90 à 120 minutes peuvent relever l’autonomie d’une centaine de kilomètres.
Mais attention, nombre de ces bornes ralentissent de façon importante quand 2 voitures sont branchées simultanément. Là encore, ce scénario ne doit pas ruiner les vacances d’autres électromobilistes, et le civisme reste la carte maîtresse du jeu des 1 000 bornes en VE.
Si les risques d’incendie sur les voitures électriques en raison de la batterie sont très peu importants désormais, les cellules lithium-ion voient leur durée de vie diminuer lorsqu’elles subissent des coups de chaud à répétition. Pour en éliminer quelques-uns, évitez déjà de les recharger à 100 % puis de laisser la voiture en plein soleil ensuite, surtout si c’est pour plusieurs jours.
Pour les mêmes raisons, il vaudra mieux prendre la route dès la recharge effectuée plutôt que d’aller prendre son repas dans la foulée. En roulant de suite, à une allure modérée, et de façon souple, le refroidissement du pack sera meilleur. Ce qui ne signifie pas forcément de se traîner à 80 km/h sur l’autoroute. Rouler à 120-130 km/h reste possible, sans forcer dans les côtes ni multiplier les accélérations pour dépasser.
Notez bien en outre qu’en rechargeant à moins de 100 %, l’autonomie sera réduite, d’autant plus que la vitesse sera importante et la climatisation sollicitée. Ce n’est pas forcément un problème avec des batteries à forte capacité énergétique : il faut juste bien en avoir conscience pour ne pas se laisser surprendre.
Il y a une dizaine d’années, voyager loin en voiture électrique nécessitait de planifier rigoureusement son trajet en prévoyant des scénarios de secours. Par exemple en cas de borne hors service à l’arrivée en station.
Désormais, grâce aux diverses applications qui existent, et en particulier celles fournies par les constructeurs pour chacun des modèles branchés à leur catalogue, les déplacements de plusieurs centaines de kilomètres peuvent être effectués plus sereinement.
Ce sera d’autant plus le cas que vous maîtriserez ces softs qui peuvent vous permettre de localiser les bornes, évaluer les besoins de recharge en fonction de différents paramètres dont les conditions météorologiques, et de réduire votre consommation au besoin. Vous pouvez pour cela lire la documentation du constructeur, bien sûr, mais la meilleure façon de bien s’approprier ces logiciels est encore de visionner une vidéo sur le sujet.
N’hésitez pas à exploiter YouTube en saisissant dans la barre de recherche le nom de votre véhicule et la fonction que vous souhaitez découvrir. Des constructeurs, mais aussi des concessionnaires et des électromobilistes engagés, ajoutent régulièrement des vidéos intéressantes et très bien faites.
Des planificateurs d’itinéraires sont aussi plébiscités. Tels ABRP (A better Route Planner) et Chargemap. S’ils fournissent une aide intéressante, n’hésitez pas à comparer leurs propositions avec vos choix spontanés. Votre intuition n’est pas forcément à côté de la plaque, surtout si elle s’appuie sur une bonne expérience du parcours. Parfois, ces applications vous recommandent des détours qui ne sont pas toujours très judicieux.
Chers lecteurs, l’AVEM et moi-même vous souhaitons d’agréables vacances avec votre voiture électrique. N’oubliez pas de prendre votre badge avant de partir, en privilégiant ceux qui vous faciliteront l’itinérance de la recharge.
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