Suite de notre série d’articles sur les tables rondes des Assises de l’électro-mobilité. Des Assises co-organisées par l’AVEM et le Conseil Départemental des Alpes-Maritimes, les 15 et 16 novembre. La troisième table ronde de la première journée avait pour thème « L’empreinte carbone du véhicule électrique et des infrastructures de recharge : de la R&D jusqu’au recyclage ». Une table ronde avec trois intervenants: Yannick Gomez de la Cellule Innovation CEA/ISEC, Igor Hazanavicius, Manager chez FEV Consulting, et Valérie Gillet du laboratoire LCIE Bureau Veritas. Le développement de la mobilité électrique permet indéniablement d’aller vers la neutralité carbone. Pourtant, sur l’ensemble de leur cycle de vie, le véhicule électrique et les infrastructures de recharge soulèvent encore des interrogations. Des questions notamment sur l’utilisation des ressources rares, le recyclage des batteries ou le respect des normes en vigueur. Des sujets sur lesquels les trois intervenants ont apporté quelques éclaircissements.
S’il n’a pu se rendre physiquement aux Assises de l’électro-mobilité, Yannick Gomez a adressé un message vidéo aux participants. Un message qui constitue une contribution du CEA sur les enjeux du recyclage dans la mobilité électrique. Le déploiement massif de l’électro-mobilité engendre une consommation accrue de ressources minérales. Des ressources rares comme le cuivre, le lithium ou le cobalt. Une réalité qui recouvre également des enjeux géopolitiques avec une dépendance à l’égard de la Chine, notamment pour les batteries. Outre la construction de gigafactories en Europe, il convient donc de déployer également une stratégie française et européenne de recyclage. Plusieurs projets d’usines de recyclage en boucle longue commencent à voir le jour. Ils visent à récupérer les matières premières (lithium, cobalt et nickel) dans les produits en fin de vie. Pour assurer leur viabilité, ces usines devront aussi pouvoir s’adapter à l’évolution technologique des batteries et de leurs composants.
Dans son intervention, Igor Hazanavicius a commencé par analyser l’impact du véhicule électrique sur la transition écologique. Un impact dépendant en grande partie de la nature des batteries utilisées. Or, face à la croissance exponentielle du véhicule électrique, la demande de batteries de grande capacité va exploser. Nerf de la guerre du véhicule électrique, les batteries vont concentrer une bonne partie des investissements de l’industrie automobile. Les constructeurs et équipementiers auront beaucoup de paramètres à prendre en compte avant de déterminer les futures générations de batteries. Des critères de performances et de sécurité, mais aussi de composition chimique des batteries. La faculté d’intégration des batteries dans les véhicules jouera également un rôle, tout comme leur capacité de recyclage. Les choix réalisés en la matière, lourds de conséquence sur les investissements, auront une influence décisive sur les évolutions de la structure et de la chimie des batteries.
Outre l’empreinte carbone du véhicule électrique, les infrastructures de recharge peuvent également avoir un impact écologique. D’où l’importance de l’évaluation et de la certification de ces produits. Valérie Gillet a tout d’abord rappelé le contexte réglementaire des bornes de recharge. Le programme PEP ecopassport définit des règles spécifiques aux IRVE, prenant en compte les différents types de bornes. Il permet aussi de valoriser la démarche d’écoconception des industriels qui cherchent à limiter l’impact environnemental de leurs produits. Des produits devant respecter la norme ISO 14067 sur l’empreinte carbone. Ils doivent notamment se conformer au décret (n°2022-539) encadrant la compensation carbone et les allégations de neutralité carbone. L’objectif de ce décret étant de s’assurer que ces allégations quantifiables aient fait l’objet de vérifications au préalable. Des vérifications que le Laboratoire LCIE de Bureau Veritas est en mesure d’effectuer.
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FEV
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