Selon le cabinet Adamas qui communique tout au long de l’année des statistiques concernant l’évolution des matériaux nécessaires à la fabrication des batterie de voitures électriques, le troisième trimestre affiche des niveaux jamais vus d’utilisation du lithium. A l’échelle de la planète, et devant les modèles des constructeurs chinois, les Tesla Model Y et Model 3 sont les premières à en bénéficier.
Adamas Intelligence a chiffré à 77 000 tonnes, la quantité d’équivalent carbonate de lithium qui a été utilisé au troisième trimestre 2022 pour fabriquer les cellules des batteries embarquées dans les voitures individuelles électriques et hybrides rechargeables nouvellement vendues dans le monde.
Ce qui représente une hausse de plus de 70 % par rapport à la même période de l’année dernière. Cette évolution n’est cependant pas homogène dans toutes les régions du monde. Avec tous les constructeurs chinois qui fourmillent d’activité, on ne sera pas étonné de découvrir que c’est en Asie-Pacifique que la courbe est la plus accentuée.
Les besoins ont tout simplement doublé pour cette zone qui a englouti 49 000 tonnes sur les 77 000 utilisés au niveau mondial au cours du trimestre dernier. C’est le résultat cohérent d’une progression de 91 % des ventes de voitures individuelles électriques et hybrides rechargeables enregistrées pour ce vaste territoire.
Si l’Europe arrive en numéro 2 en prenant les volumes consommés, soit 16 000 tonnes d’équivalent carbonate de lithium, l’évolution a été beaucoup plus timide : seulement 18 %. Le vieux continent n’a enregistré qu’une hausse toute légère de 4 % concernant ses ventes de voitures particulières branchées au troisième trimestre 2022.
De cette nouvelle en demi-teinte, on pourrait en déduire de façon négative que l’Europe ne parvient pas à faire face au géant asiatique. Il est vrai que ce dernier commence à multiplier sur notre marché les introductions de modèles électriques. D’autre part, les incitations à adopter le VE en Chine font nécessairement bouger des foules beaucoup plus importantes là-bas.
Si l’on veut être positif, on peut aussi dire que tant que les chiffres ne sont pas négatifs, c’est la preuve qu’au moins quelques constructeurs européens poursuivent une politique dynamique en matière de renouvellement de leurs gammes de voitures individuelles, proposant toujours davantage de modèles à batterie rechargeables à partir de sources externes.
Sur le continent américain, la situation est inverse par rapport à celle de l’Europe. Les besoins en équivalent carbonate de lithium ont été moins importants qu’en Europe au troisième trimestre 2022 : 11 300 tonnes. Mais ils ont augmenté de 70 % par rapport à la même période de l’année dernière.
Ce qui témoigne du dynamisme des ventes de nouvelles voitures électriques et hybrides rechargeables dans cette zone. Elles ont, en parallèle, progressé de 42 %.
Au total, c’est sur les routes américaines, chinoises et allemandes que 77 % de l’équivalent carbonate de lithium s’est retrouvé au cours du trimestre dernier. Cette part se décompose en 58 % pour la Chine, 13 % pour les Etats-Unis, et 6 % pour l’Allemagne. En 3T2021, ce trio ne représentait que 71 % du marché mondial.
A l’échelle de la planète, le cabinet Adamas a recensé 537 voitures électriques et hybrides rechargeables. Imaginez un peu une telle offre accessible en France : il y aurait de quoi franchement s’y perdre ! Le temps de réflexion pour choisir un modèle précis risquerait d’être interminable.
Toutefois deux voitures que nous connaissons bien pèsent 15 % de tout l’équivalent carbonate de lithium déployé sur les routes dans le monde au troisième trimestre 2022. Il s’agit, sur la première marche, de la Tesla Model Y (10 %), suivie de la Model 3 (environ 5 %).
Le constructeur américain coiffe une ribambelle d’engins chinois, dont 3 de BYD (Yuan Plus en 3e position ; Han EV, 4e ; Dolphin, 6e), 2 de GAC (Aion Y, 5e ; Aion S Plus, 8e), et la Zeekr 001 (7e).
Adamas Intelligence a également noté une progression des batteries LFP (lithium fer phosphate) et des NMC (nickel manganèse cobalt) qui privilégient toutes les deux le carbonate de lithium. Leur part est passée de 55 % au troisième trimestre 2021, à 59 % à la même période de la présente année 2022.
Ce qui signifie que les accumulateurs employant de l’hydroxyde de lithium, et qui se distinguent par une teneur nettement plus élevée en nickel, reculent : 41 % sur cette même période de 2022, contre 46 % en 2021.
Globalement, la croissance en lithium suit une courbe plate nettement orientée à la hausse. Sauf accident de parcours, ce phénomène devrait être observable pendant encore pas mal de trimestres.
Source : Adamas Intelligence
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