Même si certains constructeurs travaillent dessus, l’hydrogène n’apparait pas encore comme une solution de masse pour les déplacements en voiture. Par contre, à moyen terme, il pourrait devenir une alternative crédible pour d’autres modes de déplacement. D’ailleurs, en cette fin d’année, plusieurs projets semblent marquer des avancées sur l’utilisation de l’hydrogène. Ainsi, Hyundai vient de livrer son premier camion à hydrogène en Allemagne. En Italie, Bologne vient de décider de prendre le virage de l’hydrogène pour sa flotte de bus. L’aviation étudie de plus en plus le sujet et la société H2Fly vient de prendre la tête du projet Heaven. Enfin, lors d’un sommet à Alicante, la France et l’Espace ont lancé cette semaine le projet H2Med. Un projet visant la construction d’un pipeline sous-marin pour acheminer de l’hydrogène « vert » de Barcelone à Marseille.
Après une première expérience assez probante en Suisse, Hyundai s’attaque désormais au marché allemand avec ses camions à hydrogène. Le constructeur coréen a ainsi livré le premier exemplaire de son Hyundai Xcient Fuel Cell à la société Hyliane. Cette filiale de la compagnie d’assurances DEVK propose des véhicules à hydrogène avec un modèle de paiement à l’utilisation. Ce premier exemplaire constitue le premier élément d’une future flotte de 44 camions. Il sera exploité à Stuttgart et dans ses environs par Mitea, une entreprise de taille moyenne. Cette société de location de matériel événementiel souhaite effectuer progressivement sa transition vers une mobilité propre. Le Xcient Fuel répond à ses besoins avec ses deux piles à combustible de 90 kW offrant 400 km d’autonomie. Par ailleurs, ce camion à hydrogène dispose également de 3 batteries de 72 kWh pouvant servir de source d’énergie complémentaire.
L’hydrogène commence également à gagner du terrain dans le domaine des transports en commun. Ainsi, la ville de Bologne vient de lancer l’un des plus grands projets de bus à hydrogène d’Europe. Bénéficiant d’une subvention du fonds européen Next Generation, elle a décidé le déploiement de 127 bus à pile à combustible. Un déploiement qui devra intervenir d’ici juin 2026, avec au moins 34 bus avant la fin 2024. Ces bus à hydrogène remplaceront en premier lieu les vieux diesel Euro II et III. Ils se substitueront ensuite aux bus diesel et aux bus GNV classés Euro IV et Euro V EEV. L’opérateur public de transport TPER s’occupera du processus d’acquisition et soutiendra la construction de stations d’hydrogène dans ses dépôts. Propriétaire du réseau de transport public de Bologne, Srm gérera quant à lui les infrastructures et d’autres aspects du projet.
L’aviation s’intéresse aussi à l’hydrogène comme une solution d’avenir pour réduire ses émissions de CO2. Récemment, Airbus a annoncé qu’il travaillait sur les piles à combustible tout en cherchant à développer un moteur hydrogène. Dans ce domaine, un autre projet prend corps : le projet européen Heaven dont H2Fly vient de prendre la tête. Ce projet vise à intégrer un système de piles à hydrogène haute performance de 90 kW et des solutions cryogéniques dans un avion existant, puis à réaliser plusieurs tests aériens en 2023. H2Fly dirige à présent ce projet en étant responsable des piles à combustible et de l’architecture de l’appareil. Elle s’occupe également de la plateforme d’intégration HY4 et procédera à de nombreux tests durant le premier trimestre 2023. L’avion du projet Heaven devrait devenir le premier avion de passagers à voler à l’hydrogène liquide.
En présence d’Emmanuel Macron et d’Ursula Von Der Leyen, l’Espagne et la France ont lancé cette semaine le projet H2Med. Il s’agit d’un ambitieux projet de pipeline sous-marin entre Barcelone et Marseille permettant d’acheminer de l’hydrogène vert. Un hydrogène fabriqué à partir d’électricité renouvelable en Espagne qui ambitionne de devenir un champion de cette énergie du futur. Ce pipeline transportera l’hydrogène vers la France et le Nord de l’Union européenne. D’une longueur de 455 km et positionné jusqu’à 2.600 mètres profondeur, son coût s’élèvera à 2,5 milliards d’euros. L’Union européenne devrait en financer 50% car il s’agit d’un « projet d’intérêt commun ». Pour le premier ministre espagnol Pedro Sanchez, ce pipeline constituer le premier grand corridor d’hydrogène de l’UE. Il transportera 2 millions de tonnes d’hydrogène chaque année à partir de 2030, soit 10% de la consommation européenne.
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