Le cabinet AAA Data vient de publier les chiffres des immatriculations de véhicules électriques sur l’ensemble de l’année 2022. Une année au cours de laquelle le marché des véhicules neufs a observé une tendance générale baissière, déclinant de 8% sur les douze mois. Enregistrant un total de 1,529 million de voitures neuves immatriculées, l’année écoulée affiche les volumes les plus faibles depuis 1974. Dans ce contexte de crise, les véhicules électriques tirent pourtant leur épingle du jeu. Ainsi, les immatriculations de VE ont progressé de 25% sur l’ensemble de l’année. Ceci alors que dans le même temps celles des véhicules diesel régressaient en moyenne de 32%. Au total, 203 121 véhicules électriques ont été immatriculés en 2022, soit une part de marché record de 13,3%. La part de marché des VE a même atteint les 16% en décembre.
Avec 19 222 immatriculations la Peugeot e-208 arrive en tête des ventes de véhicules électriques sur le marché français. Déjà en tête à mi-parcours, elle a réussi a conservé son avance jusqu’à la fin de l’année. Elle succède ainsi à la Renault Zoé qui avait conservé de peu son leadership en 2021. La comptabilisation des utilitaires lui avait permis de résister à la fin d’année en trombe de la Tesla Model 3. Malgré la forte progression des immatriculations de VE, la performance de la Peugeot e-208 n’atteint pas un niveau record. En effet, l’an dernier, la Renault Zoé avait terminé en tête avec 25 700 unités. Avec 24 911 exemplaires, la Tesla Model 3 dépassait aussi largement la performance 2022 de la e-208. Cela traduit une plus grande dispersion des ventes sur une offre de véhicules électriques en augmentation.
Durant l’année 2022, la Dacia Spring a poursuivi son petit bonhomme de chemin avec 18.326 mises en circulation. Elle termine ainsi deuxième du classement des ventes de véhicules électriques, à moins de 1 000 exemplaires de la première place. Elle arrive même en tête auprès des particuliers et a ouvert de nouveaux horizons à Dacia. En effet, 7 acheteurs sur 10 n’étaient pas clients de la marque auparavant. La Dacia Spring doit son succès à son positionnement low-cost avec un prix inférieur à celui de ses concurrentes directes. Elle constitue une bonne réponse à ceux qui cherchent une petite citadine électrique pour rouler principalement en ville. Les citadines électriques ont d’ailleurs eu le vent en poupe en 2022. En témoigne les 5ème et 6ème places au classement de la Fiat 500 (15 163) et de la Renault Twingo (12 655).
La Tesla Model 3 n’a pas confirmé les espoirs qu’avait placés en elle son excellente fin d’année 2022. Alors qu’elle arrivait en tête en 2021 (hors utilitaires électriques), elle n’occupe que la troisième place du classement 2022. Comme souvent avec Tesla, les livraisons ont connu de très fortes variations selon les mois. La Model 3 termine finalement l’année 17 005 exemplaires écoulés sur le marché français. En 2021, elle avait profité à plein d’une forte baisse du prix de son modèle d’entrée de gamme. Effet inverse en 2022, où elle subit le contrecoup d’une réévaluation importante des tarifs de ses différentes versions. De plus, la Model 3 a également pâti de l’arrivée de la Model Y qui a rencontré un beau succès. Celle-ci entre en effet directement dans le Top 10 des immatriculations 2022 où elle figure à la huitième place avec 11 892 exemplaires.
Si la Tesla Model Y a réussi son entrée sur le marché en 2022, que dire de la Renault Mégane E-Tech. Alors que les premiers exemplaires ne sont arrivés dans les concessions qu’en mai, elle termine l’année au pied du podium. En sept mois, 15 580 exemplaires ont déjà été immatriculés. A ce rythme, elle devrait logiquement prendre la première place du classement dans les prochains mois. Renault récupérerait ainsi le leadership des véhicules électriques qu’il a longtemps occupait avec la Zoé. Paradoxalement, la Zoé semble la première victime du succès de la Mégane. Ses clients potentiels se détournent assez logiquement au profit d’un modèle de nouvelle génération, plus avancé technologiquement. Ainsi en 2022, la Zoé n’occupe que la septième place du classement avec 12 182 immatriculations. Longtemps locomotive de l’électrification du parc automobile français, sa fin de carrière se profile désormais à l’horizon.
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