Suzuki fait partie des rares constructeurs automobiles à n’avoir pas encore commercialisé de véhicules 100% électriques. Conscient de cette faiblesse, il vient de présenter sa stratégie pour combler son retard dans ce domaine. Une stratégie de croissance à horizon 2030 que Suzuki entend mettre en œuvre progressivement. Le constructeur japonais compte procéder par étapes, avec des objectifs différents suivant ses marchés-clés : le Japon, l’Inde et l’Europe. Loin de vouloir se désengager sur le marché européen, Suzuki souhaite au contraire y renforcer ses positions. Pour cela, il n’a d’autres choix que de s’engager résolument vers l’électrification de sa gamme. Ainsi, dans ses prévisions, les véhicules électriques représenteront 80% de ses ventes en 2030, contre seulement 20% au Japon.
Malgré sa volonté d’électrifier sa gamme en Europe, la commercialisation du premier véhicule Suzuki 100% électrique attendra encore un peu. Celle-ci ne devrait intervenir qu’en 2025, mais le constructeur promet de lancer 5 modèles électriques d’ici 2030. Des lancements concernant aussi bien le segment B que le marché des SUV. La marque indique vouloir ainsi répondre aux besoins des clients, en parfaite conformité avec les normes spécifiques à l’Europe. Les silhouettes des véhicules qu’elle a montrées lors de sa présentation donnent quelques pistes sur la nature de ces véhicules. Le premier devrait être un SUV compact, annoncé par le concept eVX que le constructeur vient de présenter en Inde. On distingue également une petite citadine façon kei-car japonaise, ainsi que d’autres SUV. Enfin, on reconnait la silhouette du Jimny, le petit baroudeur de Suzuki qui aurait ainsi une version 100% électrique.
Des mini-véhicules électriques pour commencer au Japon
Le Japon devrait voir dès cette année l’introduction de mini-véhicules commerciaux 100% électriques. Par la suite, Suzuki prévoit d’y commercialiser 6 véhicules électriques, des SUV et des kei-cars d’ici 2030. Néanmoins nous avons vu que les objectifs de ventes concernant ses modèles électriques sont bien moindres qu’en Europe. Au Japon, la marque compte aussi lancer une gamme avec de nouvelles motorisations hybrides sur le marché des véhicules compacts. Sur l’archipel, Suzuki développera également une vaste offre de mobilités alternatives électriques accompagnant les évolutions de la société. Des véhicules comme le Kupo, un mode de transport pour les personnes âgées ne disposant pas de permis de conduire. S’y ajoute aussi le Mobile Mover, un chariot robotisé polyvalent. Ces nouveaux moyens de mobilité électrique favorisent une mobilité continue au Japon et répondent aux évolutions démographiques de ce pays.
Si Suzuki ne produit pas encore en série de véhicules électriques, il en prend néanmoins le chemin. Le constructeur vient en effet de dévoiler le concept eVX qui préfigure son premier véhicule 100% électrique. Une présentation en avant-première au salon Auto Expo de New Delhi en Inde. Un pays qui constitue le premier marché pour la marque. Pour autant, le SUV qui découlera de l’eVX ne concernera pas uniquement l’Inde, mais aura une diffusion mondiale. Le modèle de série reposera sur la nouvelle plateforme développée en collaboration avec Toyota. Il mariera les innovations des dernières générations de véhicules électriques au savoir-faire de Suzuki en matière de SUV. Dans ce domaine, la marque fait figure de précurseur, notamment avec le Vitara lancé il y a 30 ans. Elle entend bien capitaliser sur ses 50 ans d’expertise 4×4, en appliquant ce savoir-faire aux véhicules électriques.
Vers la neutralité carbone, mais par étapes
La stratégie de Suzuki à l’horizon 2030 s’inscrit dans son objectif à plus long terme d’aller vers la neutralité carbone. Un objectif qu’elle entend atteindre par étapes, de façon pragmatique en fonction de la date cible fixée par chaque gouvernement. Ainsi, pour l’Europe et le Japon, elle cherchera à y parvenir en 2050, alors qu’elle se fixe 2070 pour l’Inde, un pays où elle misera en premier lieu sur le biogaz. Si la marque compte prendre son temps pour atteindre la neutralité carbone, elle planifie tout de même des investissements conséquents. Elle envisage en effet d’y consacrer environ 32 milliards d’euros d’ici 2030. Sur cette somme, plus de 14 milliards d’euros iront dans des dépenses de R&D, notamment dans l’électrification et le biogaz. Le reste concernera surtout des investissements dans des installations, notamment pour la construction d’une usine de batteries.
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