Doté d’une enveloppe de 77 millions de livres (86,6 millions d’euros au cours du 8 février 2023), le concours ZEVI (Zero Emission Vessel and Infrastructure) vise à faire du Royaume-Uni un leader mondial dans la conception et la fabrication de technologies maritimes propres. Les solutions électriques sont au cœur du challenge. Il existe une petite entrée possible pour des entreprises françaises.
Outre-Manche, le transport maritime intérieur produit davantage d’émissions de gaz à effet de serre que les bus et le rail réunis. Voilà pourquoi ce secteur fait l’objet d’une attention particulière alors que le gouvernement poursuit une feuille de route pour atteindre la neutralité carbone en 2050.
Autre façon de justifier ce concours ZEVI pour des navires plus vertueux et leurs structures de ravitaillement en énergie, celle de Mark Harper, secrétaire aux Transports au Royaume-Uni : « Lorsqu’il s’agit de lutter contre le changement climatique, nous agissons sur tous les modes de transport, c’est pourquoi nous veillons à ce que notre secteur maritime, leader mondial, ait un avenir plus vert ».
Via l’office pour la réduction des émissions des navires (UK Shore), son département et celui pour la Recherche et l’Innovation (UKRI) vont réunir l’enveloppe de 77 millions de livres pour faire émerger les solutions qui auront été retenues.
En permettant l’adoption de nouvelles technologies sur les cargos, ferries et bateaux de croisière, le financement devrait contribuer à faire émerger « un système de fret plus propre, une industrie touristique plus respectueuse de l’environnement et un secteur maritime net zéro ».
En plus du concours ZEVI , les 2 départements du Royaume-Uni vont mobiliser 7,4 millions de livres (8,3 millions d’euros) pour créer un centre de recherche sur la propreté maritime poursuivant les mêmes objectifs que le concours. L’établissement sera géré par le Conseil de recherche en génie et en sciences physiques (EPSRC) de l’UKRI et réunira un consortium interdisciplinaire d’organismes de recherche britanniques de premier plan.
Ce centre et le concours vont soutenir sur le long terme les initiatives pour décarboner le secteur des transports, par la réalisation de démonstrateurs opérationnels dans un premier temps, puis par une application évolutive sur les navires des technologies les plus prometteuses.
A côté des carburants alternatifs (hydrogène, ammoniac et méthanol), l’électrique tient une place toute particulière dans le concours ZEVI. Les projets retenus « développeront, déploieront, et exploiteront pendant 3 ans, dans un environnement réel, des solutions maritimes propres ».
Les efforts doivent porter aussi bien sur les navires 100 % électriques eux-mêmes que sur leurs infrastructures de recharge en électricité à terre dans les ports, voire en mer. Et ce, en cherchant une efficacité énergétique maximale qui peut passer par un couplage avec une ferme éolienne.
En particulier dans le cadre d’un projet collaboratif, le concours est ouvert aux entreprises de toute taille enregistrées au Royaume-Uni, sous-traitants, sociétés portuaires, institutions académiques, organismes du secteur public, instituts de recherche et de technologies.
Les structures qui ne seraient pas britanniques semblent donc exclues du concours. Pas tout à fait. Il existe une entrée possible. Le règlement prévoit le rapprochement avec des partenaires étrangers, sauf russes ou biélorusses. S’ils ne recevront pas directement un financement, le coût de leur participation pourra être compris. S’ils sont des sous-traitants, le responsable du projet devra toutefois expliquer pourquoi il n’aura pas pu faire appel à un fournisseur britannique.
Les dossiers, qui seront à déposer avant le mercredi 19 avril 2023 à 11 heures, devront avoir un budget compris entre 3 et 40 millions de livres (3,37 et 45 millions d’euros). Les porteurs des projets retenus pour une audition en seront informés autour du 15 mai prochain. Durant au plus 40 minutes, les présentations en live seront programmées entre le 7 et le 21 juin suivants. Elles devront s’appuyer sur un document Power Point d’un maximum de 41 pages.
Les participants alors sélectionnés recevront une notification adressée le 7 juillet. La demande de subvention ne devra pas dépasser les 20 millions de livres, ce qui est déjà beaucoup pour un concours doté d’une enveloppe de 77 millions de livres. La période de financement pourra s’étaler sur un maximum de 20 mois. Les aides seront à réclamer entre le 1er octobre 2023 et le 31 mars 2025.
Le niveau de financement subventionné dépendra à la fois de la nature du projet et de la taille de la structure qui le présentera. Au bénéfice d’une petite entreprise ou organisation, il sera de 70 % pour une recherche industrielle mais de 45 % pour un développement expérimental. Ces taux tombent respectivement à 60 et 35 % pour les organismes de tailles intermédiaires, et à 50 et 25 % pour les grandes organisations.
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