Ce nouveau coup de fouet pour la mobilité douce en France est doté d’une enveloppe de 2 milliards d’euros qui pourrait, au final, aboutir à un investissement de 6 milliards en comptant l’implication des collectivités locales.
« Nous avons une ambition : donner à chaque Français accès à une mobilité propre », a indiqué la Première ministre Elisabeth Borne pour lancer le plan vélo et marche 2023-2027. Elle entend que soient exploitées toutes les situations pour faire de ce souhait une réalité.
Y compris les Jeux Olympiques et paralympiques de 2024 qui constituent pour elle « un levier puissant pour accélérer le développement en France de la pratique du cyclisme ». C’est pourquoi, pour application et cohérence, les sites dédiés « seront pleinement accessibles à vélo ».
Le nouveau programme qui a été lancé le 5 mai 2023 se montre plus ambitieux encore que celui avancé en 2018 par Edouard Philippe. Ce qui se remarque tout particulièrement au niveau du budget : 350 millions contre 2 milliards d’euros. Entre les 2, les chiffres se sont incrémentés.
Depuis 2017, 28 000 km d’aménagements cyclables ont été créés dont 17 000 km de pistes et de voies vertes. Ce qui représente une augmentation de 40 %, à mettre en perspective avec la progression de 52 % de la fréquentation des itinéraires à vélo. Sur la même période, 17 millions de ces engins ont été vendus dans l’Hexagone, dont 2,9 millions dotés de l’assistance électrique.
Premier axe poursuivi par le gouvernement pour son nouveau programme : « Rendre le vélo accessible à toutes et tous, dès le plus jeune âge ». Depuis la mise en place du premier plan, 200 000 jeunes ont été formés en entrant au collège pour maîtriser la pratique du vélo.
Dès 2027, ils devraient être 850 000 à bénéficier annuellement d’une telle éducation « pour que chaque enfant entre 6 et 11 ans apprenne à circuler à vélo en sécurité, avec un comportement responsable et citoyen ». Cette action vise également à en faire de futurs utilisateurs adultes réguliers pour leurs déplacements. Ce qui est présenté comme bénéfique à la fois pour leur santé et l’environnement.
Un budget de 21 millions d’euros va être mobilisé pour former 6 000 intervenants afin « d’accompagner les interventions en structures d’accueil d’enfants ». Toutefois les jeunes ne constituent pas le seul public ciblé. En impliquant les collectivités locales et les employeurs, le gouvernement espère intégrer « le vélo et la marche dans les rendez-vous de prévention aux âges clés ».
Les aides à l’achat d’un vélo sont prolongées jusqu’à la fin du nouveau plan en 2027. Elles s’étalent de 150 à 3 000 euros en fonction de plusieurs facteurs. Tout d’abord le type de cycle, depuis un vélo classique jusqu’à un modèle cargo électrique adapté pour une utilisation par une personne en situation de handicap. Autre variable pour un particulier : le revenu fiscal.
Les entreprises, associations et collectivités sont également concernées par le dispositif qui a mobilisé 67 millions sur la période 2017-2022 et profité à environ 300 000 Français. Habiter une zone à faibles émissions et se débarrasser d’une voiture ou d’un utilitaire considéré comme polluant par l’administration sont des plus.
Applicables aux vélos neufs, la grille disponible par exemple sur le site du ministère de l’Economie, des finances et de la souveraineté industrielle et numérique, s’étend aux modèles d’occasion. Le « vélotaf » continue également à être encouragé, avec deux nouvelles mesures. L’indemnité forfaitaire non imposable peut s’élever jusqu’à 800 euros par an dans le secteur privé. Dans la fonction publique, elle est revalorisée de 100 euros en passant de 200 à 300 euros.
Le deuxième axe du nouveau programme vise à « faire du vélo et de la marche une alternative à la voiture individuelle », en les combinant au besoin « aux transports collectifs pour les déplacements de plus longue distance ».
Selon les chiffres communiqués officiellement il y a quelques jours lors du lancement du deuxième dispositif, on comptait en fin d’année dernière dans l’Hexagone 57 000 km d’aménagements cyclables sécurisés. Le compteur devra s’incrémenter à 80 000 km en 2027 et 100 000 km en 2030. Pour cela, 250 millions d’euros devront être débloqués chaque année.
D’autres actions doivent soutenir cet axe :
Le nouveau plan doit également profiter aux entreprises françaises. C’est pourquoi le dernier axe s’attache à « faire du vélo un levier économique en accompagnant les acteurs français de la filière ». Et ce, depuis la fabrication jusqu’au recyclage. Des chiffres ont ici également été avancés : 1,4 million de vélos assemblés d’ici 2027 et 2 millions pour 2030. Pour y parvenir, le gouvernement a prévu de procéder à un appel à projets à travers le plan d’investissement France 2030.
Une enveloppe de 100 millions d’euros est réservée au reconditionnement de vélos ayant déjà servi. Par ailleurs, le secteur du tourisme pourrait profiter du nouveau programme. Une des ambitions avancées est de « faire de la France la première destination mondiale en matière de tourisme durable et de cyclo-tourisme ». Le secteur du vélotourisme pèserait quelque 5 milliards d’euros dans l’Hexagone.
A travers le programme Cyclo-cargologie, l’usage des vélos cargos devrait être dopé à hauteur de 7 millions d’euros, financé par des Certificats d’Economies d’Energie.
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