En visite à Dunkerque, le Président de la République a annoncé que ProLogium allait y implanter une usine de batteries. Le fabricant taiwanais a choisi Dunkerque pour sa première Gigafactory hors de Taïwan. Ce choix apporte une nouvelle pierre à la constitution d’une vallée de la batterie dans les Hauts-de-France. Une région qui accueille en effet son quatrième projet d’envergure d’usine de fabrication de batteries pour véhicules électriques. Elle occupe désormais une place centrale dans la stratégie européenne de rapatrier sur son territoire la production de batteries. Une production qui se concentre encore au niveau mondial autour de cinq acteurs, tous asiatiques. Tour d’horizon des quatre projets qui vont structurer cette vallée de la batterie.
Dernier projet en date, ProLogium vient donc de confirmer son intention d’implanter à Dunkerque une usine de batteries. Il compte investir 5,2 milliards d’euros au total et créer 3 000 emplois pour cette Gigafactory. Celle-ci devrait produire 48 GWh en 2030, de quoi équiper entre 500 000 et 750 000 véhicules par an. Avec cet investissement, ProLogium compte fournir à l’industrie automobile européenne des solutions de pointe produites avec de l’énergie décarbonée. L’usine de Dunkerque, dans les Hauts-de-France, s’appuiera en effet sur une technologie qui se veut révolutionnaire : la batterie solide. Offrant davantage de sécurité, cette technologie permet aussi une plus grande densité d’énergie, améliorant ainsi les performances en matière d’autonomie. Elle peut également réduire le temps de charge des véhicules électriques. Reste maintenant à passer de la période actuelle de test à celle d’une production à grande échelle. A Dunkerque, celle-ci devrait débuter fin 2026.
Société grenobloise, Verkor a également choisi Dunkerque et sa zone portuaire pour y implanter une usine de batteries haute performance. Elle y investira près de 2,5 milliards d’euros et elle compte y créer 1 200 emplois directs dès 2025. Date à laquelle la production débutera avec une capacité initiale de 16 GWh qu’elle portera à 50 GWh/an en 2030. A Dunkerque, Verkor produira des cellules et modules de batteries de nouvelle génération. Son processus de production s’appuiera sur l’usage d’énergie décarbonée. Il visera une réduction d’empreinte carbone de 70% par rapport aux batteries actuellement importées d’Asie. A partir de cette Gigafactory, Verkor ambitionne d’équiper 300 000 voitures électriques par an d’ici 2027. Dans un premiers temps, ces batteries équiperont essentiellement des modèles premium et sportif de Renault, l’un des actionnaires de Verkor. Renault devrait notamment les utiliser pour les futures Alpine électriques qui sortiront de l’usine voisine de Dieppe.
Des 4 projets de la vallée de la batterie, celui d’ACC (Automotive Cells Company) à Douvrin est le plus avancé. L’inauguration de l’usine doit en effet avoir lieu à la fin du mois. La production débutera au cours du second semestre avec dans un premier temps une capacité d’au moins 13,4 GWh. De quoi équiper près de 100 000 véhicules par an. La capacité augmentera ensuite progressivement pour atteindre 40 GWh d’ici 2030, une fois les 3 blocs de production construits. Cette Gigafactory constitue l’un des projets phares de l’Airbus des batteries. TotalEnergies et Stellantis ont initié sa création avant que Mercedes ne les rejoignent au sein d’ACC. L’entreprise a prévu d’investir plus de 4 milliards d’euros à Douvrin où elle compte employer 1 000 salariés en 2025. La production s’appuiera sur un mélange de processus radicalement nouveaux et de matériaux éprouvés, notamment dans l’usine pilote de Nersac.
Si Renault soutient le projet de Verkor à Dunkerque, il mène également un autre projet d’envergure en matière de batteries. Un projet qui fait partie intégrante de la Renault Electricity à Douai. Pour cette autre Gigafactory, Renault a choisi pour partenaire Envision AESC, leader mondial de la production de batteries. A côté de son usine historique, l’entreprise chinoise doit fabriquer des batteries pour Renault à partir de 2024. Elle investira jusqu’à 2 milliards d’euros pour produire des batteries de dernière technologie, compétitives en termes de coûts. Des batteries à destination des futurs modèles électriques de Renault, à commencer par la R5. La capacité de cette usine devrait atteindre les 9 GWh en 2025 pour passer ensuite à 24 GWh en 2027. A l’horizon 2030, elle pourrait même s’élever à 43 GWh dont 24 GWh pour Renault.
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