Décidément, l’Allemagne semble être devenue une terre promise pour le recyclage des batteries lithium-ion des voitures électriques. Après BASF et Fortum Battery Recycling en juillet dernier, c’est au tour du canadien Li-Cycle de vouloir lancer une usine dédiée outre-Rhin.
Avec le développement des véhicules électriques à travers le monde et en particulier en Europe, constater que plusieurs opérateurs s’activent au recyclage des batteries lithium-ion est une très bonne nouvelle. A la suite des réflexions rassemblées sous le nom de « Airbus des batteries », deux pays se distinguent pour la fabrication des cellules, la constitution des packs et le recyclage en fin de vie en Europe.
Si dans notre pays la communication va plus particulièrement porter sur la fourniture des accumulateurs, il semblerait qu’en Allemagne les industriels se focalisent plus précisément sur la récupération des matériaux critiques. Li-Cycle Holdings Corp., qui se définit comme « l’une des principales sociétés mondiales de récupération des ressources de batteries lithium-ion », explique que : « l’Allemagne représente le plus grand marché pour les déchets de fabrication de batteries et l’approvisionnement prévu de batteries lithium-ion en fin de vie en Europe ».
L’entreprise a toutefois également prévu de s’implanter en France, à Harnes, dans le Pas-de-Calais, à proximité des gigafactories qui vont approvisionner nos constructeurs nationaux.
Le recyclage est incontournable et stratégique à plusieurs titres. Il permet que des matériaux potentiellement toxiques ne soient pas trop libérés anarchiquement dans la nature, que l’impact environnemental des véhicules électriques soit amélioré et de ne pas gaspiller des ressources qui ne sont pas infinies.
Li-Cycle vise, à l’échelle de la planète pour la fin 2023, une capacité annuelle de 81 000 tonnes. En comprenant les usines de Kingston en Ontario, Rochester dans l’Etat de New-York, Gilbert (Arizona), Tuscaloosa (Alabama) et celle qui a démarré en Allemagne à Magdebourg. Cette dernière devrait devenir sa plus grande unité, avec un objectif de 30 000 tonnes de matériaux lithium-ion à traiter par an.
Le site, qualifié de « spoke » par la firme de Toronto, comportera deux lignes pour le recyclage dont la première vient d’être lancée. La seconde devrait être démarrée un peu plus tard dans le courant de la présente année 2023. Chacune est créditée d’une capacité de 10 000 tonnes, ainsi que pour le volume auxiliaire supplémentaire, permettant d’atteindre les 30 000 tonnes au besoin.
Pour comparaison, le site des Hauts-de-France qui devrait être opérationnel l’année prochaine débutera également avec 10 000 tonnes de capacité, et la possibilité de grimper au besoin à 25 000 tonnes. De quoi porter aux environs des 100 000 tonnes le volume total de matières que pourrait ensuite traiter Li-Cycle, en comprenant aussi la future implantation en Norvège.
Magdebourg, localisation de l’usine allemande, est de nature à créer « des boucles fermées locales et durables » du fait de la proximité avec des sites de production de batteries qui pourront exploiter les matériaux recyclés nécessaires à la fabrication de nouveaux packs. Ainsi le nickel, le cobalt et le lithium issus de la masse noire obtenue lors du processus de recyclage.
En plus de ses spokes, le Canadien compte aussi implanter des hubs qui permettront de multiplier les boucles de recyclage/réutilisation. C’est à Rochester que le premier ensemble de Li-Cycle sera formé. Le prochain devrait sortir de terre en Italie à Portovesme, grâce à un partenariat avec Glencore.
Magdebourg, c’est à environ 220 kilomètres de Schwarzheide où BASF va implanter son complexe pour une boucle vertueuse de recyclage/fabrication de batteries, et à seulement 110 km de Artern qui accueille le site Fortum Battery Recycling. La ville choisie par Li-Cycle se trouve en plein milieu de l’autoroute entre Hanovre et Berlin. En Europe, son installation comptera parmi les plus grandes dans son domaine.
Le groupe canadien exploite une technologie modulaire maison repérée par la fondation Solar Impulse pour recycler les batteries. Le site de Magdebourg en adopte la troisième génération, pour une efficacité de 95 %. Elle permet de traiter directement par déchiquetage submergé toutes les formes de déchets de batteries lithium-ion, et pas seulement ceux provenant des véhicules électriques.
Et ce, sans avoir au préalable à devoir procéder à des opérations de décharge, de démontage ou de traitement thermique. Des étapes qui sont par exemple respectées chez Fortum Battery Recycling qui a connu un incendie violent l’année dernière du fait très certainement de cellules qui contenaient encore de l’énergie.
Avec un accès aux énergies renouvelables, le spoke allemand sera la première installation de Li-Cycle en dehors du continent américain, génératrice de 50 créations d’emplois. Avec une superficie de 20 000 m2, il dispose d’une capacité d’entreposage de 10 000 m2.
L’entreprise espère ainsi « déployer sa technologie modulaire exclusive et son modèle commercial partout dans le monde, en croissance parallèle à la demande des clients ». Pour Tim Johnston, cofondateur et PDG du groupe canadien, « la nouvelle usine allemande servira de point d’ancrage pour l’expansion de Li-Cycle en Europe et soutiendra notre clientèle croissante, y compris les fabricants mondiaux de batteries et les constructeurs automobiles, sur le plus grand marché de batteries du continent ».
[…] bout de cette deuxième utilisation, les cellules seront soumises à la filière du recyclage. Ce qui permettra, à partir des éléments recueillis comme le lithium, le cobalt et le […]
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