Plusieurs opérateurs infligent des pénalités sur la durée de recharge, même sur des bornes 22 kW AC. Si l’on peut comprendre la raison de ce choix, pour les électromobilistes qui n’ont pas les moyens de recharger chez eux, utiliser un VE peut vite devenir beaucoup plus cher que de rouler au gazole, rien qu’au niveau du ravitaillement en énergie.
Si les syndicats de l’énergie et les opérateurs qui gèrent les réseaux de recharge publics adoptent de plus en plus souvent des pénalités à la durée, c’est en raison de l’incivisme, assumé ou par ignorance, d’électromobilistes. Certains n’hésitent pas à laisser leurs voitures électriques branchées des heures après la fin de la recharge.
D’un côté c’est un manque à gagner qui pèse sur la rentabilité du service, et de l’autre des automobilistes ayant besoin de recharger leur VE se retrouvant parfois coincés.
Les pénalités sont d’abord apparues sur les chargeurs rapides DC, où des voitures électriques pouvaient rester connectées le temps d’un repas pris à proximité et sans surveillance. Le principe s’est étendu aux bornes 22 kW AC lorsqu’elles étaient encore mobilisées longtemps après la fin de la recharge. Plus récemment, les pénalités sur la recharge peuvent démarrer sur la durée, alors même que la batterie est encore en cours de ravitaillement en énergie.
Les grands perdants potentiels des pénalités perçues sur la durée de branchement sont tous les électromobilistes qui utilisent une voiture électrique équipée d’un chargeur 7 ou 11 kW AC et qui n’ont pas la possibilité d’utiliser une prise chez eux. Sans citer le département concerné, voici le cas d’une recharge effectuée sur un véhicule embarquant un appareil 7 kW à partir d’une borne située sur un parking désert et quasiment pas sollicitée sur cette période estivale.
Pour 33 kWh, le total de la facture est de 29,46 euros. Presque 30 euros pour retrouver de quoi parcourir environ 230 km. Pour cette distance, un véhicule diesel consommant 6 litres de gazole pour 100 kilomètres demandera 13,80 litres. A 1,80 euro le litre à proximité de cette borne au 19 août 2023, ça nous donne 24,84 euros. Moins cher d’environ 20 % par rapport à la voiture électrique !
Pour précision, sur cette borne, ni les tarifs ni le principe des pénalités ne sont affichés. Il faut se reporter à l’application. Sur le site du syndicat concerné, on trouve encore les tarifs de 2022, sans les pénalités. Est-ce bien sérieux ?
Le crime est d’avoir laissé le véhicule en charge pendant 6 heures et 3 minutes sur une borne qui ne sait pas délivrer beaucoup plus que 5 kW de puissance avec une seule voiture connectée dessus. Elle a été débranchée alors que le niveau d’énergie dans la batterie était de 79 %. A 0,22 euro la minute, le poids des pénalités est ici, pour 63 minutes en dehors des clous, de 13,86 euros.
Le système du véhicule annonçait encore 110 minutes pour un plein complet. Dans ce cas, il faudrait ajouter à la facture initiale 24,20 euros de pénalités et de l’ordre de 5,60 euros d’électricité. Soit une douloureuse facture de 59,26 euros. L’énergie délivrée au finale permettrait de parcourir environ 300 km. Le diesel équivalent aurait eu besoin de 18 litres de gazole, pour un ticket de 32,40 euros. Presque la moitié !
Encourage-t-on vraiment la mobilité électrique dans ces conditions ?
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