Couplée à un tracteur routier diesel ou électrique, la semi-remorque mise au point par Trailer Dynamics a été évaluée sur sept jours dans différentes situations réelles, avec de bons résultats.
Nous avons présenté en septembre dernier le nouveau moteur électrique que l’équipementier allemand ZF destine à plusieurs utilisations, dont une exploitation sur une semi-remorque qui permet d’hybrider un tracteur routier diesel ou de prolonger l’autonomie des modèles électriques.
C’est exactement ce que propose Trailer Dynamics avec sa gamme de plusieurs modèles issues du prototype eMega Liner développé avec le constructeur de remorques Krone et présenté il y a deux ans presque jour pour jour.
En combinaison avec un camion diesel, ZF a annoncé pour sa technologie une réduction de la consommation de gazole qui pourrait s’élever jusque 16 %. BMW Group Logistik donne de tout autres chiffres, bien plus intéressants, relevés lors de son exploitation en situations réelles de la semi-remorque de Trailer Dynamics. Il est question d’une moyenne de plus de 46 % sur les trajets courts et d’une valeur supérieure à 48 % pour les longs déplacements.
Pourquoi une telle différence, puisque les modèles concurrents de base sont tous les deux équipés de la régénération lors des phases de freinage ou ralentissement ?
La différence importante de gain est essentiellement liée au fait que le modèle de base de ZF ne se recharge que par la régénération. Comme sur une voiture hybride simple, il embarque une batterie d’une capacité énergétique moindre par rapport à un modèle que l’on peut brancher sur une borne.
L’équipementier qui intéresse également Krone a toutefois prévu de décliner aussi son concept en hybride rechargeable. C’est-à-dire avec une architecture très similaire à celle que BMW Group Logistik a expérimenté avec le modèle de Trailer Dynamics. Là, très probablement, les valeurs auraient été beaucoup plus proches.
Dans son communiqué, ZF n’avait pas indiqué de capacité pour ses batteries. BMW Group Logistik ne l’a pas fait davantage dans le sien. En revanche Trailer Dynamics indique clairement sur son site que chacun de ses modèles de remorque existe en deux versions, respectivement avec un pack 400 et 600 kWh. Il alimente dans les deux cas un moteur électrique d’une puissance continue de 360 kW qui peut grimper à 580 kW en pic. Le groupe motopropulseur fonctionne sous 800 V, d’où une recharge en courant continu annoncé à 350 kW. Il embarque en outre un chargeur AC 44 kW.
Le communiqué ne précise pas quel pack équipait la remorque testée par BMW Group Logistik. Ni celui du tracteur routier quand elle a été associée à un camion électrique Volvo. L’attelage a pu parcourir 600 km dans le secteur de Dingolfing après une recharge avec de l’électricité d’origine renouvelable. Les deux partenaires en déduisent qu’une seule semi-remorque pourrait réduire annuellement les rejets de CO2 d’environ 120 tonnes, en raisonnant du puits à la roue.
De façon symbolique, les longs trajets de 450 km ont été réalisés entre Leipzig et Mamming pour acheminer plus de 16 tonnes de modules énergétiques destinés aux voitures électriques de la marque à l’hélice. Et ce, en empruntant principalement les autoroutes. La remorque était alors tractée par un camion diesel.
A la tête du réseau de production et de la logistique pour le groupe BMW, Michael Nikolaides explique cette expérimentation par le souhait de tester des « projets visionnaires pour accélérer constamment la stratégie verte de logistique de transport », du fait de l’implication du constructeur dans le programme « Business Ambition for 1.5° C ».
A travers ces quatre jours d’essais sur de courtes et moyennes distances auxquels s’en ajoutent trois autres sur de longs trajets, BMW Group Logistik a aussi souhaité identifier les meilleurs scénarios d’application de la remorque électrique de Trailer Dynamics pour son activité. Au-delà du gain en autonomie pour un camion électrique et en carburant pour un modèle diesel, cette solution apporte une puissance supplémentaire au démarrage et dans les côtes. Pour un rapport de charge optimal, des capteurs sont intégrés sur le pivot d’attelage entre le tracteur et la remorque.
Selon le département logistique du constructeur allemand, « les coûts d’acquisition plus élevés de la remorque électrique sont compensés par des coûts d’exploitation inférieurs ». Attelé à un tracteur diesel, « les économies de carburant réalisées lors de l’utilisation des remorques électriques sont contrebalancées par leur poids plus élevé et la charge utile inférieure qui en résulte, ce qui est partiellement compensé par une augmentation du poids total autorisé des remorques dans l’UE ».
Ce que retient aussi BMW Group Logistik, c’est que, « sur de longues distances en particulier, l’utilisation de remorques électriques peut faciliter une décarbonation significative de la flotte existante tout en réduisant les coûts ».
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