← Revenir aux actualités

Le constat sévère de l’UFC-Que Choisir sur les bornes de recharge en France Rédigé par Emmanuel Maumon le 02 Déc 2023 à 06:00 0 commentaires

L’UFC-Que Choisir vient de publier une étude sur les bornes de recharge en France. Dans cette étude, l’association de consommateurs exprime tout d’abord ses inquiétudes sur leur déploiement sur l’ensemble du territoire. Elle insiste surtout sur la nécessité de ne pas laisser perdurer de zones blanches dépourvues de bornes de recharge. Mais l’UFC-Que Choisir pointe surtout du doigt l’opacité régnant dans la fixation du prix de la recharge. Un prix qui dépend de plusieurs critères, très variables selon les divers opérateurs de services de recharge. Pour illustrer ce phénomène, l’association met en exergue des écarts de prix extravagants. Pour remédier à ces problèmes, l’UFC-Que Choisir conclue son étude en formulant quelques propositions à mettre en œuvre par les pouvoirs publics.

Des inquiétudes sur le déploiement des bornes

Nombre de points de recharge accessibles au public

L’étude de l’UFC-Que Choisir débute par un état des lieux du déploiement des bornes de recharge en France. Elle souligne le retard pris pour atteindre l’objectif gouvernemental des 100.000 points de recharge accessibles au public. Un objectif atteint non pas en 2020, mais seulement en mai 2023. Même compte tenu de la nette accélération du rythme du déploiement, l’UFC-Que Choisir craint qu’il reste encore insuffisant. Pour elle, il convient donc d’amplifier les efforts pour parvenir au nouvel objectif de 400.000 points de recharge en 2030. Au-delà du nombre de bornes, l’association alerte sur le risque de la persistance de zones blanches de la recharge publique. Elle insiste sur la nécessité de s’assurer de l’équité de ce déploiement. Ceci particulièrement dans les territoires ruraux qui montrent pourtant un potentiel pour la mobilité électrique.

Une dénonciation de l’opacité de la fixation des prix

schéma des acteurs de la recharge et de la mobilité

Dans son étude, l’UFC-Que Choisir dénonce la grande confusion régnant dans la fixation des tarifs aux bornes de recharge.  Des tarifs extrêmement variables répondant à des critères opaques. Leur fixation peut se baser sur une tarification au kWh ou à la minute. S’y ajoutent parfois des frais fixes ou des frais de stationnement. Les prix dépendent aussi de l’abonnement souscrit à un opérateur de mobilité ou d’un opérateur de cartes de recharge multi-opérateurs. Un ensemble de paramètres qui diffèrent systématiquement d’un opérateur à un autre. De plus, la multiplicité des acteurs et l’absence de règles rend très difficile la comparaison des prix par les consommateurs.  Ces derniers critiquent d’ailleurs de plus en plus la non-transparence et la non-cohérence des tarifs d’une recharge à l’autre. Ainsi, la tarification constitue désormais un sujet d’insatisfaction majeur.

Des écarts de prix extravagants

Station LIDL

L’opacité dans la fixation des tarifs de la recharge engendre des écarts de prix parfois extravagants. Ainsi, l’UFC-Que Choisir a constaté des écarts de plus de 800% entre deux opérateurs sur un même point de recharge. La recharge d’une Peugeot 208 vous coûtera en effet entre 7,35  et 68,77 € à Lyon sur une borne lente. Un autre exemple précis illustre l’incohérence des prix de la recharge. A Nîmes, le 13 septembre, Freshmile facture 0,68 €/kWh sur le point de recharge autoroutier et 0,51 €/kWh chez Lidl. L’opérateur ChargeNow les facture quant à lui respectivement à 0,56 €/kWh  et 0,34 €/kWh. Des différences de 30% dans le premier cas et de 80% dans le second. Ceci alors même que le point de recharge Lidl présente une puissance quasiment trois fois supérieure.

Les préconisations de l’UFC-Que Choisir

Voitures électriques UFC que Choisir

Au vu des résultats de son étude, l’UFC-Que Choisir fait quelques préconisations aux pouvoirs publics. Pour permettre un déploiement suffisant et cohérent des bornes de recharge, elle leur demande de définir un cadre obligatoire. Un cadre passant par la sacralisation et la généralisation des schémas directeurs des infrastructures de recharge de véhicules électriques (SDIRVE). Pour stopper les dérapages tarifaires, elle demande l’affichage obligatoire et harmonisé des tarifs pour l’ensemble des bornes de recharge publiques. Une harmonisation se traduisant par l’exclusion des composants du prix autre que le kilowattheure et le stationnement. Afin de permettre au plus grand nombre de les utiliser, elle réclame aussi un accès au paiement par carte bancaire. Enfin, pour rompre avec l’opacité existante, elle souhaite la mise en place d’un site dédié aux prix de l’électricité vendue dans ce cadre sur le modèle de « www.prix-carburants.gouv.fr ».

partager cette actualité sur :

Commentaires

Laisser un commentaire

Veuillez noter s'il vous plaît

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Rejoindre le réseau AVEM

Vidéos

Toutes les vidéos
Newsletter