Comme en France, les services postaux suisses déroulent un programme pour décarboner la distribution des lettres et colis. La ville de Genève s’apprête à devenir entièrement branchée.
Les fourgons jaunes et verts de la Poste suisse affichent la couleur. « Doux glissement plutôt que vrombissement », peut-on lire en gros caractères des deux côtés et à l’arrière. Et en plus petit cette explication : « Sur la voie de la neutralité carbone, avec la plus grande flotte électrique de Suisse ».
La ville de Genève, ainsi que les grandes zones industrielles de Vernier, Meyrin, Carouge et Plan-les-Ouates ne vont plus être sillonnées que par des engins branchés pour la distribution du courrier. Ils sont 205 depuis mi-novembre dernier, répartis en 85 camionnettes et 120 scooters électriques à trois roues. La conversion du parc sur ce secteur a démarré dans le courant de l’année 2019. Près d’un million de colis ont déjà été livrés à Genève grâce à cette flotte.
« Nous avons pu immédiatement tester l’efficacité de cette nouveauté pendant la période importante de fin d’année », souligne Philippe Juillard, responsable de la zone de distribution de Genève. La transformation du parc roulant touche de façon plus large une grande partie du canton. Au total, ce sont 660 véhicules électriques qui ont déjà été mis au service des 515 000 habitants du territoire, soit presque 6 % de la population totale du pays.
« Après Berne et Zurich, Genève sera la troisième grande ville de Suisse et la première de Suisse romande où 100 % des livraisons de lettres et de colis seront effectuées par des scooters à trois roues et des véhicules de livraison électriques », » rapporte Philippe Juillard. Ce dynamisme a pour l’institution une valeur symbolique d’importance : « En tant qu’entreprise appartenant à la Confédération et compte tenu de sa position sur ce marché ouvert, la Poste suisse se doit de donner l’exemple aux autres ».
Deux avantages principaux sont aussi mis en avant par l’établissement directement pour ses clients. Déjà la réduction des nuisances sonores, comme le suggère l’affichage sur les fourgons. Les habitants du canton peuvent également s’approprier les bénéfices de cette conversion pour leur propre empreinte carbone individuelle et/ou familiale. Exactement comme les enseignes de la grande distribution quand elles exigent des transporteurs qu’ils les livrent avec « des camions à zéro émission ».
L’ambition de la grande entreprise de messagerie est d’avoir basculé tous ces engins de livraison aux énergies alternatives d’ici 2030. En outre l’électricité pour les modèles branchés proviendra de sources renouvelables.
Dans son communiqué daté du 18 janvier 2024, la Poste suisse indique devoir relever plusieurs défis en passant à la mobilité électrique. Le premier d’entre eux est l’autonomie. « A Genève, ce n’est pas un gros problème, car les distances sont courtes en raison de la situation centrale du site de livraison de Montbrillant », modère Philippe Juillard.
On a envie de compléter qu’avec la nouvelle génération d’utilitaires électriques qui commence à arriver sur le marché, le problème devrait être intégralement résolu. Ainsi le nouveau Mercedes eSprinter est-il crédité d’une autonomie jusqu’à 440 km en cycle mixte WLTP, et même 530 km en milieu urbain.
La question de la recharge a nécessité de la Poste suisse une adaptation de l’installation électrique afin d’intégrer sur le secteur de Genève les 45 bornes nécessaire à la régénération des batteries de la flotte branchée. A ce jour, 142 des 455 bureaux de distribution de l’établissement sont équipés en suffisance pour la flotte de véhicules électriques dont ils disposent. Certifiée « Naturemade Star », l’énergie qui les alimente est déjà entièrement d’origine renouvelable.
Deux échéances principales ponctuent la feuille de route pour la décarbonation de la Poste suisse : une exploitation totalement neutre en carbone dès 2030, et la neutralité totale en CO2 à horizon 2040. L’entreprise indique que ce sont les bâtiments et les transports qui sont encore aujourd’hui les deux émetteurs principaux en gaz à effet de serre. L’électrification de la flotte a débuté en 2010.
Les résultats sont désormais bien visibles avec plus de 7 000 véhicules électriques qui sont utilisés sur tous les sites, dont 6 080 scooters à trois roues, fonctionnant déjà tous sur batterie depuis 2017. Cet ensemble se complète avec 640 engins à quatre roues, dont des fourgons, pour la distribution des lettres et colis. L’établissement promet que « d’ici 2030 au plus tard, il y aura près de 4 000 véhicules de livraison supplémentaires dans toute la Suisse ».
Il reste encore 600 autres VE qui sont en service à la Poste suisse dans divers domaines à l’exclusion de la livraison des clients. Ce sont par exemple les engins exploités par les techniciens ou pour la logistique. Ainsi des véhicules de remorquage et des chariots élévateurs.
Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *
Constructeurs, importateurs, collectivités, entreprises ou particuliers, rejoignez-nous et bénéficiez des nombreux avantages accordés à nos membres.
Vous souhaitez rester au courant des dernières nouveautés et recevoir une notification dès qu'un article est publié, inscrivez-vous à notre newsletter !
