Actionnaires à parts égales d’ACC, Stellantis, Mercedes-Benz et TotalEnergies ont inauguré en mai dernier leur première Gigafactory dans le Pas-de-Calais. Pilier de l’Airbus européen des batteries, cette Gigafactory doit permettre à l’Europe de devenir un acteur majeur du secteur. Désormais opérationnelle, l’usine de batteries de Douvrin a livré ses premières batteries en décembre. Des batteries qui commenceront à équiper le nouveau Peugeot 3008 100% électrique. Pour autant, il reste encore beaucoup de travail à ACC avant que son premier bloc de production tourne à plein régime. Pour mener à bien ses projets, ACC doit aussi boucler leur financement et devrait rapidement contracter un important crédit bancaire. Elle cherche aussi à rester à la pointe de l’innovation technologique. Dans ce but, elle vient de nouer un partenariat pour tester les produits issus de son Centre d’Expertise.
ACC a inauguré en mai 2023 sa Gigafactory de Douvrin. Etape importante dans la montée en charge de l’usine, la production en série des premières batteries a débuté en décembre. Des batteries qu’ACC a livrées à Peugeot qui va s’en servir pour équiper son nouveau 3008 électrique. Pour l’instant, la production se limite encore à quelques dizaines par jour. Bon nombre de Peugeot 3008 continueront donc à embarquer des batteries Blade de BYD. La transition vers des batteries « Made in France » s’effectuera progressivement, mais devrait néanmoins rapidement s’accélérer. Le premier bloc de production du site conserve en effet pour objectif de livrer 56.000 cellules par jour. Cela représente l’équivalent de 200.000 à 300.000 batteries/an, selon le type de véhicule et la capacité de la batterie.
Mais avant d’atteindre cet objectif, ACC doit encore régler certains problèmes inhérents au lancement d’une production de cette envergure. A elle seule, la première ligne de production comprend plus de 150 équipements. Des équipements qu’il convient de tester pour identifier d’éventuels problèmes, mais aussi de les paramétrer correctement. Des étapes qu’ACC mène en collaboration avec des équipes venues de Chine ou de Corée d’où proviennent les fournisseurs. Il lui a nécessairement fallu s’ajuster car ces derniers n’ont pas les mêmes méthodes de formation qu’en Europe. La mise en service progressive des installations constitue également un problème. Le manque de stock et le faible flux empêchent en effet de mettre en œuvre certains process. Dès lors, ACC peine encore à s’assurer, pour chaque étape de fabrication, que le produit répond au cahier des charges.
La création d’une Gigafactory nécessite des investissements colossaux. Aujourd’hui, l’usine de Douvrin aurait déjà nécessité plus de 7 milliards d’euros d’investissement. Les trois actionnaires en ont financé une bonne partie et ont également reçu bon nombre de subventions publiques. Cela reste néanmoins insuffisant et ils doivent également avoir recours au crédit bancaire. ACC vient d’ailleurs de conclure un accord avec un consortium bancaire pour une levée de dette de 4,4 milliards d’euros. Un financement qui lui permettra d’accroître l’activité de la Gigafactory française, mais aussi de mener à bien ses autres projets en Allemagne et en Italie. Dans le même temps, ACC a confirmé une prochaine augmentation de capital à laquelle participeront les trois actionnaires. Mais ces derniers ne le feront pas d’une façon égalitaire. Dès lors, Stellantis détiendra désormais 45% des actions, contre 30% à Mercedes-Benz et 25% à TotalEnergies.
Mais pour compter dans ce domaine, il faut aussi rester à la pointe de l’innovation technologique. ACC s’y emploie déjà, notamment au travers son Centre d’Expertise sur les batteries du futur de Bruges, en Gironde. Pour renforcer encore cette activité, elle vient de nouer un partenariat avec Serma. Spécialiste de l’expertise et du test de systèmes électroniques, ce groupe bordelais s’intéresse de près à la mobilité électrique. L’accord de partenariat porte sur la réalisation d’essais de batteries et la mise en place, d’ici 2025, d’un nouveau centre d’essai. Cette plateforme de 6.500 m2 réalisera les essais électriques et abusifs de batteries que le Centre R&D de Bruges développera. Une manière de renforcer une collaboration fructueuse que les deux acteurs ont engagée il y a maintenant deux ans.
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