Des députés européens appellent à une révision des règles relatives aux poids et dimensions des poids lourds afin de rendre les modèles électriques plus intéressants pour les transporteurs.
Un des arguments opposés par les détracteurs de la solution électrique pour les camions et les autocars est la perte de charge et de volume utiles du fait de l’imposante place prise par les batteries lithium-ion et/ou les piles à combustible hydrogène. Par vingt-six voix, contre onze et une abstention, les députés européens de la commission des transports et du tourisme ont pris comme position d’augmenter les limites de poids et de longueur des véhicules impliqués dans le fret et les voyages routiers internationaux.
Il s’agirait de pouvoir embarquer jusqu’à quatre tonnes supplémentaires de marchandises ou de personnes. Cette modification permettrait d’inciter les transporteurs à adopter des modèles à très faibles émissions dans la mesure où les nouvelles capacités de chargement rendraient les poids lourds branchés plus compétitifs que ceux à motorisation conventionnelle.
Les députés estiment aussi que l’adoption d’une technologie plus vertueuse pour l’environnement et la santé publique ne doit pas se traduire par une réduction du confort et de l’espace alloués habituellement au conducteur.
Rapporteure pour le groupe, Isabel García Muñoz commente : « Les véhicules à zéro émission doivent devenir l’épine dorsale du transport routier si le secteur veut atteindre ses objectifs de décarbonation. Les nouvelles règles créeront de réelles incitations pour les entreprises à passer aux camions zéro émission et à rendre le trafic routier de marchandises plus durable et plus sûr ».
Elle détaille : « Nous voulons nous assurer que la même charge peut être transportée avec moins de véhicules, moins de déplacements et des émissions réduites ». Pour rappel, les camions et les autocars sont responsables de 28 % des émissions de gaz à effet de serre et de 34 % de celles d’oxyde d’azote du transport routier.
Ce projet de révision doit encore être voté par l’ensemble des députés européens au cours d’une prochaine session plénière, peut-être en mars prochain. Ensuite le dossier serait suivi par le nouveau parlement qui sera constitué à l’issue des élections européennes de juin.
Aujourd’hui déjà mais sous certaines conditions, les pays membre de l’Union européenne peuvent autoriser la circulation de méga-camions dont les poids et longueur dépassent les limites en vigueur sur le vaste territoire. L’ouverture de nouvelles voies pour ces engins nécessiterait de procéder au préalable à une évaluation de l’impact sur la sécurité routière, les infrastructures, la coopération modale et l’environnement.
Les députés suggèrent pour cela la création d’un label européen sur la longueur de ces véhicules. La Commission devrait créer un portail Web contenant des informations sur les limites applicables aux méga-camions dans chaque Etat de l’UE et sur les routes réservées à ces engins. En outre des systèmes de contrôle automatique faisant appel aux outils numériques seraient mis en place le long des principales routes européennes.
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