C’est aux Philippines que l’appareil électrique à décollage vertical Luft Pinoy devrait prendre son envol dès la fin de la présente année 2024 à l’état de prototype. Parmi les originalités avancées : une alimentation par pile hydrogène et une cellule habitable qui peut prendre la forme d’un monospace, d’un utilitaire léger ou d’un minibus.
Ce n’est pas un hasard si le combiné eVTOL Luft Pinoy est annoncé aux Philippines. Composé de sept mille et quelques îles, l’archipel nécessite de trouver des moyens originaux et adaptés pour le transport des personnes et des marchandises. Atterrissant et décollant verticalement, un appareil de ce type ne demande pas beaucoup de place au départ comme à l’arrivée.
Il est donc adapté aux territoires où l’espace est compté. C’est dans un tel contexte que les constructeurs Luftcar LLC et eFrancisco Motor Corporation (eFMC) ont décidé en janvier dernier de nouer un partenariat stratégique. L’accord prévoit une coopération portant sur l’investissement, le développement, l’intégration, le déploiement, et la stratégie commerciale à définir et réunir pour lancer cet étonnant aéronef.
Pouvant libérer, une fois à destination, un véhicule très adapté à la mobilité terrestre, le Luft Pinoy apparaît comme une des meilleures interprétations de la voiture volante. La présentation de l’ensemble échappe en effet à ces engins qui, une fois redescendus des airs, se transforment pour la route en des véhicules lourds, disproportionnés et avec une capacité de transport plutôt réduite.
Chacune des deux sociétés va développer la partie de l’ensemble qui correspond à son activité habituelle. Très connu aux Philippines pour ses autobus au museau rappelant la Jeep originelle, eFrancisco Motor Corporation planche sur le véhicule terrestre. De son côté, l’américain Luftcar dirige le développement du prototype aérien. Il va également fournir à son partenaire le nécessaire pour la propulsion électrique à pile hydrogène. C’est d’ailleurs un fonctionnement déjà établi entre eux deux pour les véhicules terrestres au catalogue de eFMC.
La feuille de route prévoit que les premières applications qui découleront du prototype volant présenté fin 2024 seront réservées aux domaines de la défense et du fret. Viendront ensuite des déclinaisons pour les transports régionaux de personnes, les loisirs, la santé, etc. La construction du Luft Pinoy serait réalisée dans la province de Camarines Norte.
Plus globalement, l’engin est appelé à endosser des missions pour « les transports publics, la livraison du dernier kilomètre, le tourisme, les interventions d’urgence, les secours en cas de catastrophe, l’application de la loi, la défense et la patrouille frontalière ».
PDG de LuftCar, Santh Sathya a déjà mis en ligne il y a 18 mois sur sa chaîne Youtube une animation présentant le principe du Luft Pinoy. On y voit en particulier la cellule habitable qui ressemble à un minibus ou van au design soigné. Avec toutefois un hayon à l’avant comme à l’arrière, permettant un embarquement et un débarquement des personnes ou du fret plus rapidement. Il est question d’une charge utile de 800 kg.
La vidéo montre l’engin avec une bouille que ne pourrait pas renier Tesla. Le véhicule terrestre autonome vient s’ancrer au niveau de son toit à la partie eVTO grâce à cinq points de fixation. Pour le décollage, comme pour l’atterrissage, les six gros moteurs électriques, deux en queue et les quatre autres sur l’aile principale, font chacun tourner horizontalement leur hélice. Ce jeu devient vertical ensuite pour le déplacement linéaire.
La partie arrière du véhicule terrestre a été dessinée par recevoir au besoin une plateforme additionnelle. Il est possible d’imaginer plusieurs exploitations possibles pour elle, comme le largage de colis humanitaires ou de parachutistes.
Peu de caractéristiques techniques ont été à ce jour communiquées. Si parmi les diverses exploitations possibles du Luft Pinoy, plusieurs laissent entendre un usage local, Santh Sathya précise : « Notre propulsion à hydrogène répondra aux besoins de transport de charges utiles lourdes et à longue distance dans la région ». Avec la possibilité de pouvoir partir et revenir sur des bateaux présentant une plateforme pas nécessairement très grande.
L’eVTOL peut voler à une altitude de 4 000 pieds, soit un peu plus de 1 200 mètres, avec une vitesse de pointe de l’ordre de 350 km/h. En régime de croisière modéré, il devrait être possible de compter sur une autonomie d’environ 480 km. Sur route, elle sera de la moitié, soit 240 km.
Le fondateur dirigeant de LuftCar s’appuie sur son expérience pour imaginer la mobilité de demain. Il a été responsable de l’ingénierie des systèmes chez Boeing – Insitu drones où il s’est occupé de modélisation par le développement de jumeaux numériques. Pour Ford, il a participé au développement de 300 voitures électriques à pile hydrogène. Il a aussi eu à définir une stratégie sur cinq ans pour le déploiement de véhicules électriques dans un contexte de villes intelligentes.
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