C’est dans le cadre d’une importante commande que l’entreprise bretonne Green Aerolease vient de recevoir le centième exemplaire de l’avion électrique Velis Electro construit par Pipistrel.
Il y a un peu plus de trois ans, nous avions relayé cette information selon laquelle le loueur d’avions brestois Green Aerolease venait de passer une commande pour 50 exemplaires de l’appareil branché Velis Electro du constructeur slovène Pipistrel. Où en est-on ? Aujourd’hui, ce pionnier de la location d’avions décarbonés dispose d’une flotte de 30 appareils électriques mis entre les mains de ses clients un peu partout en Europe.
Pour exemple l’affectation en Allemagne du numéro 100 du Velis Electro auprès de Green Aviation Hub basé à Mannheim. Selon Green Aerolease, cet appareil équipé pour deux personnes convient parfaitement aux écoles de pilotage, aussi bien pour la formation initiale que pour le maintien des compétences.
Après recharge de sa batterie d’une capacité énergétique exploitable de 24,8 kWh, l’autonomie de cet avion est de l’ordre de 65 minutes. Ce qui est suffisant pour ces usages avec des vols qui durent moins d’une heure. Toutefois l’opérateur a déjà recensé trois modèles concurrents qui offriront dés l’année prochaine un rayon d’action de 90 minutes. Il s’agit des modèles eDA40 de Diamond Aircraft, Bristell Energic de H55 et Integral E de Aura Aero.
Doté d’une vitesse de pointe qui dépasse légèrement les 165 km/h grâce à son moteur à refroidissement liquide d’une puissance de 57,6 kW, le Pipistrel Velis Electro répond aussi aux demandes en vols de loisir et de découverte. L’appareil pourra profiter des progrès réalisés sur la densité énergétique des cellules qui auront pour effet d’augmenter le rayon d’action.
Green Aerolease ambitionne « d’accélérer la transition écologique de l’aviation légère en France et en Europe en proposant une offre de location totalement inédite dans le secteur de l’aérien électrique ». Sans doute nombre d’acteurs de ce milieu se replient derrière une part de seulement 3 % des émissions mondiales de CO2.
L’entreprise bretonne prévient toutefois que les autres secteurs sont déjà tous engagés dans la décarbonation, ce qui ferait « mécaniquement augmenter » ce pourcentage perçu comme modéré aujourd’hui. Derrière lui, les volumes rejetés dans l’atmosphère sont conséquents, ce qui fait que l’aviation est « déjà particulièrement pointée du doigt pour son impact sur l’environnement et les nuisances sonores qu’elle provoque ».
« L’aviation doit absolument travailler activement à sa transition », soutient Green Aerolease. L’entreprise liste plusieurs avantages à exploiter des appareils électriques à batterie ou à pile hydrogène. En plus du silence et de l’empreinte carbone en opération, il y a un coût d’exploitation et de maintenance réduit. Lorsqu’un appareil classique nécessite 50 euros de carburant, en France son équivalent électrique ne consomme que 5 euros d’électricité.
La FFA (Fédération française aéronautique) et l’entreprise de location ont organisé entre décembre 2023 et janvier 2024 un sondage auprès de plus de 35 000 pilotes français afin de mesurer leur intérêt pour l’aviation électrique en général et pour le Pipistrel Velis Electro en particulier. Cette opération a permis de recueillir 2 435 réponses en provenance de 380 aéroclubs différents.
Sans doute en raison des tensions qui entourent aujourd’hui l’aviation légère en matière de nuisances sonores à proximité des aéroports et d’impact environnemental, 73 % des répondants ont indiqué souhaiter « un accès à un avion électrique au sein de leur aéroclub ». Le tiers du panel actif s’est présenté « comme promoteurs de l’avion électrique au sein de leur structure ».
Parmi les pilotes qui ont répondu aux questions, 60 % « se décrivent comme sensibles à l’impact environnemental de leurs vols » et 55 % ont mis en avant « l’absence de nuisances sonores et l’aspect écologique ». Auprès de ces personnes, l’avion électrique est perçu comme un « vecteur d’amélioration de l’image des aéroclubs ».
Ce qui serait de nature à pérenniser l’activité de ces structures et à attirer des nouveaux apprenants pilotes, « notamment auprès de la jeune génération dont la conscience environnementale est particulièrement développée ». Parmi les freins à l’adoption d’appareils comme le Pipistrel Velis Electro, il y a l’autonomie et le prix des appareils.
Comme pour les automobilistes avec les LOA et LLD qui fleurissent chez les constructeurs de voitures branchées, la location apparaît comme une solution pour accéder aux avions électriques. A ce sujet, Green Aerolease propose en France et en Europe une formule qui inclut le chargeur externe, l’assurance et la maintenance. « Ce sondage montre que nous avons dans nos structures une base solide d’adhérents prêts à engager leur club dans le mouvement inéluctable de la transition énergétique », a traduit Jean-Luc Charron, président de la FFA.
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