Suite de notre série d’articles sur les tables rondes des Assises de l’électro-mobilité 2024. La première table ronde du 4 avril avait pour thème : Flotte des entreprises. Sarah Chadah travaille pour Climate Group, une ONG internationale regroupant des entreprises décidées à lutter contre le changement climatique. Elle présenta le programme EV100 qui cherche à inciter les entreprises à s’engager dans la mobilité électrique. Un engagement qui passe essentiellement par le verdissement de leurs flottes. Si beaucoup de travail reste à accomplir, certaines entreprises montrent le bon exemple. SAP Labs France figure incontestablement parmi elles. Gestionnaire de la flotte de l’entreprise, Benoit Duval retraça le chemin parcouru pour parvenir à une flotte 100% électrique. Il évoqua ensuite quelques pistes d’amélioration pour que ce mouvement gagne du terrain.
Initiative mondiale lancée par Climate Group, EV100 rassemble des entreprises leaders qui souhaitent accélérer la transition vers la mobilité électrique. Le transport constitue en effet le secteur dont les émissions ont augmenté depuis 1990. Or, selon le GIEC, les véhicules électriques offrent le plus gros potentiel de décarbonation pour le transport terrestre. Pour Sarah Chadah, atteindre nos objectifs climatiques ne pourra se faire que grâce à la transition vers la mobilité électrique. Une transition qui se joue sur le marché des véhicules neufs qui dépend essentiellement des grands groupes. Le marché des entreprises représentait en effet 57% des transactions en 2023. Il importe donc de réaliser un effort particulier sur l’électrification des flottes d’entreprises. Une électrification qui figure au cœur de la Loi LOM avec des quotas à respecter sur les renouvellements des flottes.
L’électrification des flottes revêt un enjeu important car elle constitue un double levier de transition. Non seulement les entreprises orientent la transition des véhicules neufs, mais elles accélèrent aussi la transition des voitures d’occasion. En effet, elles revendent leurs véhicules neufs en moyenne au bout de 4 ans d’utilisation. De plus, selon Sarah Chadah, l’électrification des flottes constitue également un outil de politique industrielle. Les entreprises privilégiant beaucoup plus les marques françaises que les particuliers (50% contre 30%). Dans son ensemble, la Loi de Finances 2024 semble plutôt favorable au verdissement des flottes d’entreprises. Néanmoins, beaucoup de chemin reste encore à parcourir puisque la grande majorité des entreprises (60%) ne respecte pas encore les quotas de verdissement. Pourtant, de nombreuses entreprises engagées montrent que la transition reste à portée de main.
SAP Labs France constitue un bon exemple de l’électrification réussie d’une flotte d’entreprise. Une flotte très importante puisque, contractuellement, presque tous les salariés du groupe bénéficient d’une voiture de fonction. Benoit Duval retraça tout le chemin parcouru depuis le lancement en 2015 de l’électrification du parc de véhicules. Objet de communication au départ, cette politique a vite suscité l’adhésion de tous les salariés de l’entreprise. Ceci d’autant plus qu’ils pouvaient se recharger gratuitement sur le site de l’entreprise. Sans forcer personne, plus de 50% du personnel avait déjà opté pour un véhicule électrique dès 2016. A partir de 2019, les salariés n’eurent plus le choix et depuis 2022, la totalité de la flotte roule à l’électrique. Un exemple aujourd’hui repris par l’ensemble du groupe SAP qui s’engage en 2025 à commander uniquement des voitures électriques. Cela représente tout de même 30.000 voitures dans le monde.
Le témoignage de Benoit Duval montre qu’une entreprise a tout à fait la possibilité, sans trop de difficultés, d’électrifier sa flotte de véhicules. Pour lui, le signal doit venir de la direction afin d’entraîner derrière tout le personnel. Si au départ, la mise en œuvre de cette politique a un coût, SAP Labs France considère que globalement elle lui a permis d’économiser de l’argent. Benoit Duval incite donc les entreprises à électrifier leur flotte, d’autant que des aides existent encore. Il suggéra néanmoins quelques pistes pour faciliter ce passage à l’électrique. Il pointa notamment du doigt l’instabilité des règles (fiscalité ou bonus) qui empêche les entreprises de bien anticiper. L’instabilité de la valeur résiduelle des véhicules électriques pose également quelques problèmes, comme l’a montré l’exemple de Hertz. Cependant, la proposition de Loi de Damien Adam semble aller dans le bon sens et pourrait booster l’électrification des flottes.
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