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200 km après 4 minutes de recharge avec la sportive électrique Nyobolt Rédigé par Philippe Schwoerer le 03 Juil 2024 à 06:00 0 commentaires

Nyobolt a sorti du laboratoire ses cellules lithium-ion révolutionnaires pour montrer leur maturité dans une sportive électrique à l’esprit de Lotus Elise. Particulièrement durable, la batterie présente comme avantage certain la rapidité de recharge.

 

Anode en niobium

L’oxyde de niobium a déjà été adopté dans plusieurs projets qui visent à obtenir une batterie de nouvelle génération pour les véhicules électriques. Nous présentions ainsi il y a quelques jours un autocar de Volkswagen Truck & Bus Brésil équipé de cellules SCiB lithium-ion NTO à anode en oxyde de niobium-titane qui accepte une puissance de recharge de 5C. D’où un temps d’une dizaine de minutes pour retrouver 80 % d’énergie.

Cette rapidité, on l’a retrouve sur la Nyobolt EV qui passe de 10 à 80 % en un peu moins de cinq minutes (4’ 37’’) avec en pack d’une capacité énergétique de 35 kWh , pour 250 kilomètres d’autonomie retrouvée. Au bout de quatre minutes, en supprimant la phase la moins puissante de la courbe de recharge, il est déjà possible de repartir avec 200 km de plus en rayon d’action.

Détenant les droits exclusifs de propriété sur une invention du professeur Clare Gray de l’Université de Cambridge, Nyobolt communiquait auparavant clairement sur sa future batterie à anode en niobium. Est-ce par prudence, l’entreprise localisée dans la même ville britannique parle aujourd’hui de « matériaux d’anode brevetés de nouvelle génération en carbone et en oxyde métallique » ?

 

12 mois entre le concept et le prototype Nyobolt EV

Le mois de juin 2024 a permis à Nyobolt d’effectuer ses premiers tests sur sa sportive électrique avec un superchargeur délivrant sous 800 V une puissance de flux jusque 350 kW. Sur les quatre premières minutes, le courant reste constant à 500 A.

Selon les observations obtenues par des équipementiers indépendants, la technologie employée par Nyobolt bénéficie d’une durée de vie qui excède les 4 000 cycles de décharge/recharge rapides. Ce qui se traduirait avec la Nyobolt EV par un million de kilomètres parcourus avant de descendre dans les 80 % de SoH et de vouloir changer le pack.

Nyobolt EV

Et ce, avec des accumulateurs lithium-ion dont la vitesse de recharge est au minimum deux fois plus rapide que celle des meilleures batteries embarquées sur les voitures électriques aujourd’hui. Au bout de 4 400 cycles avec recharges de cinq minutes, la résistance interne des cellules 24,5 Ah n’a augmenté que de 50 %.

L’entreprise de Cambridge créée en 2019 met en avant sa propre célérité dans son communiqué daté du 28 juin 2024 : « A peine 12 mois après avoir révélé le concept, un prototype Nyobolt EV pilotable, conçu en collaboration avec Callum, fera progresser les tests de la technologie dans le monde réel, permettant aux équipementiers de faire l’expérience directe de la technologie de recharge ultrarapide de Nyobolt ».

 

Vers une série limitée ?

Installé outre-Manche à Warwick, Callum Design a été chargé de repenser la Lotus Elise pour en faire le démonstrateur de Nyobolt. Décidément, depuis le premier roadster Tesla, cette sportive anglaise ne cesse d’être associée à nombre de projets en rapport avec la mobilité électrique.

« Designer de renom et ami de Callum, Julian Thomson a revisité la Lotus Elise lors de la création de la Nyobolt EV, exagérant ses proportions tout en conservant son comportement agressif » détaille l’entreprise britannique. Elle « a développé et exécuté la vision de Julian, donnant vie à une voiture de sport destinée à transformer l’avenir des véhicules électriques grâce à la technologie unique de batterie à charge ultrarapide de Nyobolt ».

Nyobolt EV

Ce prototype est bien loin de n’être qu’un simple exercice de style limité à un seul démonstrateur. Il a été conçu afin d’être potentiellement produit en petite série, pour une utilisation sur la route ou sur la piste. Pourquoi pas en mille exemplaires ? C’est en tout cas le volume de batteries que Nyobolt compte assembler l’année prochaine.

 

Double utilité de la Nyobolt EV

La réalisation de la Nyobolt EV déjà très aboutie est stratégique pour le fabricant de cellules. C’est au cœur de cette sportive séduisante, dans un environnement à haute performance, que les tests de validation de la batterie vont être réalisés. L’engin va aussi permettre aux constructeurs automobiles intéressés de découvrir l’état d’avancement des travaux de Nyobolt.

Huit sont déjà en discussion avec l’entreprise de Cambridge pour adapter sa technologie de cellules lithium-ion à leurs propres projets. Cette voiture ne pesant que 1 250 kg, Shane Davies, directeur des systèmes de batteries de véhicules chez Nyobolt, lui trouve un intérêt évident pour le sport automobile : « Nous pouvons permettre aux équipementiers de susciter à nouveau de l’enthousiasme pour ce segment, qui est actuellement littéralement alourdi par la technologie des batteries existantes ».

Composant Nyobolt

Efficiente, rechargeant bien plus rapidement, utilisant moins de ressources à la fabrication, la Nyobolt EV apparaît convaincante sur tous les tableaux. Des applications pour ces cellules aux véhicules lourds mais aussi à la robotique sont actuellement imaginées.

 

Très faible impédance

La disposition des cellules dans la Nyobolt EV permet de constater qu’elles pourraient déjà être intégrées dans les plateformes des voitures électriques existantes. Elles sont rassemblées en modules refroidis via des plaques froides avec un mélange d’eau et de glycol.

Cellules de la Nyobolt EV

En raison de la chimie de ces cellules à très faible impédance, les éléments ne dépassent pas une température de 60° C, même avec des recharges ultrarapides répétées et/ou une exploitation sévère du véhicule. Les matériaux qui composent l’anode servent un transfert plus rapide des électrons entre cette électrode et la cathode.

« Nos recherches approfondies ici au Royaume-Uni et aux Etats-Unis ont permis de découvrir une nouvelle technologie de batterie qui est désormais prête et évolutive », promet Sai Shivareddy, dirigeant co-fondateur de Nyobolt. « Nous permettons l’électrification de nouveaux produits et services actuellement considérés comme non viables, voire impossibles », conclut-il.

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