En seconde vie, des batteries de Porsche Taycan forment une importante unité de stockage d’énergie pour le fonctionnement de l’usine de construction automobile localisée dans la ville allemande de Leipzig.
Située dans la Saxe, à l’est de l’Allemagne, Leipzig n’est pas que la ville où repose le compositeur Jean-Sébastien Bach. Pour les Porchistes, c’est aussi celle de l’usine de toutes les audaces. Rapidement sortie de terre, elle a commencé à envoyer des SUV par le Cayenne. Aujourd’hui, ses lignes déjà aménagées pour les modèles hybrides assemblent aussi le Macan électrique.
De loin, le cône qui épingle le terrain de l’établissement pourrait presque faire croire qu’il s’agit d’un aéroport. C’est à un autre voyage qu’il invite, celui de la production décarbonée. Depuis 2017, l’usine de Leipzig, comme celle de Stuttgart-Zuffenhausen, est alimentée par une électricité verte. Ses besoins d’énergie pour le chauffage sont couverts avec la biomasse dont on extrait en particulier du biogaz.
Ce tableau est complété par cette installation d’une surface proche de presque deux terrains de basket. Là, 4 400 modules de batteries de Porsche Taycan forment le nouveau système de stockage qui alimente l’usine en électricité. Ces éléments en seconde vie ont été prélevés sur des exemplaires de présérie et d’usine
Récupérer des batteries de voitures électriques et d’hybrides rechargeables pour des architectures V2G (Vehicle-to-Grid = Du véhicule au réseau électrique) n’est pas une nouveauté. Mitsubishi, Nissan, Renault et bien d’autres constructeurs empilent les démonstrateurs comme les disques qui composent la pile de Volta.
Responsable de l’ingénierie électrique chez Porsche, Alwin Schmid tient cependant à souligner ce qui fait l’originalité d’un programme qui a aussi embarqué l’Université des sciences appliquées de Zwickau dans l’étude de faisabilité : « Dans ce projet pilote sans précédent, nous avons pu combiner différents objectifs, notamment le lissage des pics de consommation, l’optimisation de l’autoconsommation, et la participation simultanée au marché de l’énergie ».
C’est cette polyvalence qui, pour Porsche, rend unique la démarche dans le domaine du stockage d’énergie industriel. Cette gestion intelligente de l’électricité s’inscrit dans les principes de l’économie circulaire au service de la préservation de l’environnement.
Les 4 400 modules de batterie de Porsche Taycan se répartissent dans quatre conteneurs. L’ensemble offre une capacité énergétique de 10 mégawattheures. Porsche précise que « le système de stockage peut fonctionner avec une surcharge allant jusqu’à 20 % pendant de courtes périodes ». C’est en grande partie de l’énergie produite par les installations solaires de l’usine qui va être stockée dans le système, avec une puissance maximale de 9,4 mégawatts.
Elle sera exploitée pour lisser les appels de puissance et les pics de consommation. Le constructeur vaut ainsi montrer comment il est possible de fournir sans stress sur le réseau électrique les besoins en hausse provenant du développement des voitures électriques, mais aussi des pompes à chaleur et autres consommateurs importants. Une telle unité de stockage contribue à limiter les systèmes de production d’électricité au niveau des réseaux.
« Nous souhaitions créer des capacités de stockage d’électricité pour l’usine de Leipzig afin de rendre le site encore plus économique et d’augmenter son degré d’autosuffisance. Il était donc logique d’utiliser des batteries de véhicules de présérie Taycan au lieu de les recycler », a commenté Jonathan Dietrich, chef de projet.
Réactive, cette unité de stockage a été conçue pour durer dix ans. Au besoin, les modules de batteries peuvent être remplacés individuellement. Ils sont ici employés sans modification technique par rapport à leur usage pour la mobilité. Chacun des quatre conteneurs est relié à son propre onduleur et transformateur qui forme autant de systèmes à moyenne tension.
L’action de stabilisation de l’énergie intervient à deux niveaux : dans le cadre du site, mais aussi en amont pour le réseau de distribution nationale.Jonathan Dietrich prévoit une suite à ce démonstrateur : « Nous espérons tirer des enseignements du projet afin de pouvoir équiper d’autres sites Porsche avec des systèmes et des capacités similaires à l’avenir ».
Cette exploitation permet de faire durer davantage des cellules lithium-ion fabriquées au départ pour les voitures électriques de Porsche. Elle s’intercale avant l’étape finale de recyclage. Finale ? Oui et non, car selon le principe de l’économie circulaire, la très grande majorité des éléments seront réutilisés pour fabriquer ensuite de nouvelles batteries.
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