L’actuel Mercedes EQV a servi de mulet à un futur véhicule électrique qui s’appuiera sur la plateforme Van. EA déployée à partir de 2026 pour les prochains utilitaires branchés.
Entre le 27 mai et le 4 juin 2024, Mercedes-Benz Vans a effectué un roadtrip de plus de 3 000 kilomètres en partant symboliquement du Musée de la marque localisé en Allemagne à Stuttgart. En destination : le cercle polaire et le Cap Nord en Norvège où divers électromobilistes sont déjà allés pour montrer les progrès réalisés par les véhicules électriques.
Pour le constructeur, il s’agissait de confirmer sur le terrain les informations récoltées en laboratoire sur banc d’essai. Le périple a permis d’observer le comportement routier du véhicule et l’efficacité de la chaîne de traction électrique. Mais aussi se contrôler tout ce qui tourne autour de la batterie : exploitation énergétique, recharge, gestion thermique, etc.
Si le programme a permis au prototype de totaliser 3 343 km, la distance parcourue en 9 jours entre les deux points était de 3 131 km, avalée en 43 heures environ de roulage. Sans compter les arrêts pour la recharge, il en ressort ainsi une vitesse moyenne de 74,5 km/h. Ce qui n’a pas empêché de rouler jusqu’à 120 km/h au cours de l’expérimentation.
Avant de rejoindre Hammerfest le 4 juin au soir, l’équipe a fait étape à Kassel, Kiel, Oslo (passage par ferry), Trondheim, Mo i Rana, Narvik et Alta-Nordkap. Au plus haut, le parcours avec un dénivelé maximal de 18 % a permis de franchir un col à 730 mètres d’altitude. En empruntant le tunnel du Cap Nord long de 6 870 m, le prototype s’est enfoncé à 212 m sous le niveau de la mer en passant sous Magerøysund.
S’agissant d’un prototype, peut d’éléments ont été communiqués sur le véhicule. Nous n’avons par exemple pas la capacité énergétique de la batterie. On sait cependant que l’architecture est sous 800 V. Une telle tension est en général souhaitée pour une recharge à très haute puissance, entre 250 et 350 kW. L’engin embarquait un chargeur 22 kW AC, si utile en France pour profiter au maximum des bornes installées dans l’espace public par les syndicats départementaux de l’énergie.
De deux à quatre personnes occupaient le véhicule pendant le roadtrip, avec des bagages, du matériel photo et 60 kg d’appareils pour les prises de mesures (I To de données collectées).
Si aujourd’hui Mercedes-Benz communique sur cette expérimentation, c’est en particulier parce qu’elle a été concluante. Dans le sens où elle va permettre d’améliorer les éléments embarqués sur les modèles finaux. Ainsi en optimisant à la fois le châssis et le chaîne de traction.
Des gains vont être encore obtenus avant d’aboutir à un futur véhicule électrique de transport de personnes. Ainsi avec une construction plus légère, des systèmes de recharge et de refroidissement plus performants, des consommateurs électriques moins gourmands. En l’état, l’essai intensif réalisé sur neuf jours a montré de nets progrès par rapport aux modèles aujourd’hui disponibles concernant la puissance et l’autonomie.
On peut donc imaginer que les prochains utilitaires électriques de Mercedes-Benz bénéficieront de cellules affichant une meilleure densité énergétique. D’où des packs plus capacitaires sans forcément être plus lourds ni plus encombrants. Les impressions communiquées par l’équipe maison semblent être confirmées par les journalistes qui ont pu prendre le volant du prototype.
La future plateforme Van. EA (Van Electric Architecture) devrait être un modèle de modularité et d’évolutivité. Elle sera d’abord exploitée dès 2026 sur un véhicule pour le transport des personnes. On imagine un successeur de l’actuel EQV qui pourrait être exploité en navettes depuis ou vers les aéroports et les hôtels. Le constructeur a déjà annoncé que l’engin serait ensuite décliné en version fourgon.
A partir de là, Mercedes-Benz compte renouveler tous ses utilitaires de moyenne et grande tailles qui s’appuieront alors sur la plateforme Van. EA. Ce programme comprend une première pour le constructeur : « proposer des vans de luxe intermédiaires entièrement électriques aux Etats-Unis et en Chine ».
Cette architecture se projette comme un outil pour une croissance rentable et l’expansion du portefeuille du groupe : « Van. EA signifie moins de complexité et des économies d’échelle significatives, par exemple avec une réduction prévue des variantes au catalogue de plus de 50 % par rapport aux utilitaires actuels à moteur à combustion couvrant les mêmes cas d’utilisation pour les clients ».
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