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Coût excessif de la recharge rapide : les sociétés d’autoroutes réagissent Rédigé par Emmanuel Maumon le 02 Sep 2024 à 06:00 0 commentaires

Une polémique bien française a émaillé cet été l’actualité du véhicule électrique. Au lieu de se réjouir de l’équipement massif des aires d’autoroutes en bornes de de recharge, de nombreux médias ont pris pour cible les sociétés concessionnaires d’autoroutes qui auraient trouvé là un nouveau pactole. Ils les accusent de faire des bénéfices éhontés sur le dos des électromobilistes grâce aux bornes de recharge. Les contrats qu’elles ont signés avec les opérateurs de recharge expliqueraient le tarif excessif de la recharge sur les autoroutes. L’origine de cette polémique trouve sa source dans un article du Parisien Aujourd’hui en France du 21 août. Un article s’appuyant sur le rapport annuel de l’Autorité de Régulation des Transports (ART). Avec un temps de retard, les sociétés d’autoroutes viennent de réagir en contestant les conclusions hâtives tirées de ce rapport.

Une contestation du niveau des redevances 

L’article du Parisien mettait en exergue une redevance de 18% que percevraient les sociétés d’autoroutes sur chaque recharge. Un chiffre issu du rapport de l’ART mais que contestent les Sociétés d’Autoroutes. Pour Pierre Coppey, Président de Vinci Autoroutes, ce chiffre de 18% ne correspond pas à la réalité. Les contrats auxquels se réfèrent le rapport ne concernent qu’un périmètre très réduit de bornes. Il ne s’applique pas au réseau structurant de bornes de recharge rapide des aires de services. Sur l’ensemble de ce réseau, le niveau moyen de redevance que verse les opérateurs se situeraient entre 8 et 9% du chiffre d’affaires. De son côté, APRR indique que sur son réseau le niveau de redevance s’élèverait à environ 5%. Une redevance s’appliquant sans exception à tous les contrats et à toutes les activités commerciales exercées sur autoroute.

Un niveau de redevance sans influence sur la sélection des opérateurs 

L’article du Parisien insinue également que les règles de sélection pourraient inciter les opérateurs de recharge à pratiquer une surenchère. Une surenchère en matière de redevance au détriment du consommateur final. Un argument que réfute Pierre Coppey pour qui cette sélection, strictement contrôlée à chaque appel d’offres, s’appuie sur 4 critères. Pesant pour 70% de la note, le critère principal découle de l’expérience et du dossier technique du candidat. Il tient notamment compte  du dimensionnement des stations et du nombre de points de charge. Représentant 15% de la note finale, le niveau de la redevance a donc peu de poids dans le choix final. De plus, il faut reconnaître que le processus de sélection n’a pas abouti à la constitution d’un monopole. Aujourd’hui, on retrouve sur l’ensemble du réseau autoroutier un assez grand nombre d’opérateurs de recharge.

Des tarifs sur autoroutes pas si excessifs

La plupart des articles participant à cette polémique estivale font un autre reproche aux sociétés d’autoroutes. Les redevances perçues par ces dernières engendreraient des tarifs excessifs pour la recharge des véhicules électriques sur autoroutes. Pour APRR, la fixation des tarifs de la recharge électrique ne dépend pas des sociétés d’autoroutes. Elle incombe aux opérateurs de recharge qui ont répondu  aux appels d’offres et exploitent aujourd’hui les stations sur autoroutes. Ces derniers ont réalisé des investissements importants pour équiper les aires de services en bornes de recharge haute puissance. Des bornes dont le coût de création de l’infrastructure peut s’élever à 150 000 euros souligne Pierre Coppey. Des sommes qui expliquent le prix élevé de la recharge rapide sur autoroute, beaucoup plus que sa simple localisation. D’ailleurs, certains opérateurs comme Fastned pratiquent les mêmes tarifs sur et hors autoroutes.

L’usage d’un véhicule électrique reste économique

Coût de la recharge rapide : les sociétés d’autoroutes réagissent

A partir du prix relativement élevé de la recharge haute puissance, plusieurs médias ont tiré certaines conclusions hâtives. Pour eux, l’utilisation d’un véhicule électrique coûterait aussi cher que celle d’un véhicule thermique. Le prix élevé de la recharge découragerait même de nombreux automobilistes de passer à l’électrique. Une analyse à courte vue car les recharges en itinérance sur bornes haute puissance ne constituent que des recharges d’appoint. Elles demeurent marginales à l’échelle d’un usage annuel. La grande majorité des recharges s’effectue à domicile avec une charge beaucoup plus lente et bien moins onéreuse. Pour le Président de Vinci Autoroutes, le dernier baromètre édité sur le sujet par l’Avere-France tranche clairement le débat. Une voiture électrique revient globalement 2 à 3 fois moins chère que son équivalent thermique pour ses pleins.

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