En pleine mutation pour répondre à de nombreux défis, le secteur automobile se concentre et enregistre des alliances entre constructeurs. Ainsi, Hyundai et General Motors viennent de signer un protocole d’accord visant à renforcer leurs positions dans l’industrie automobile mondiale. Un accord pour l’instant non contraignant mais qui pourrait déboucher sur une véritable alliance entre deux géants du secteur. Si le partenariat concerne de nombreux domaines, nul doute que le développement de véhicules électriques y figure en bonne place. Précurseur en la matière, Hyundai Motor Group demeure à la pointe de la technologie zéro émission. Autrefois numéro un mondial et à la recherche d’un second souffle, GM doit combler son retard sur les véhicules électriques. L’alliance avec Hyundai lui permettrait de le faire, tandis qu’elle faciliterait à ce dernier l’accès au marché américain. Si elle devenait effective, elle donnerait naissance au leader mondial de l’automobile.
Depuis sa création en 1967, Hyundai Motor Company cherche à résoudre les problèmes de mobilité dans le monde entier. Avec ses marques Hyundai et Kia, l’entreprise investit dans des technologies avancées pour proposer des solutions de mobilité révolutionnaires. Après avoir misé sur des plateformes multi-énergies, elle a développé avec succès des plateformes exclusives dédiées aux véhicules électriques. Aujourd’hui, dans de nombreux domaines, le groupe coréen figure à la pointe de la technologie du véhicule électrique. Outre des économies d’échelle, l’alliance avec General Motors pourrait lui faciliter l’accès au marché américain. De quoi atteindre ses objectifs de vente ambitieux : 5,5 millions d’unités d’ici 2030 dont 2 millions de véhicules électriques. Ceci avec une gamme de 21 modèles électriques, allant de l’abordable au luxe et aux hautes performances.
Autrefois numéro un mondial de l’automobile, General Motors a vu ses positions se dégrader. Le groupe a tardé à prendre le virage de la mobilité électrique et cherche aujourd’hui à trouver un second souffle. Pour cela, avec ses marques telles que Chevrolet, Buick ou Cadillac, GM entend se tourner vers un avenir entièrement électrique. Un avenir électrique, mais aussi inclusif et accessible à tous. Au cœur de cette stratégie se trouve sa plateforme de batteries qui équipera tous ses véhicules. L’alliance avec Hyundai pourrait notamment lui permettre de bénéficier de l’expertise de ce dernier dans la gestion des chaînes d’approvisionnement. Ceci en particulier pour les matières premières essentielles dans la production de batteries. Cette alliance lui permettrait aussi de combler son retard technologique pour développer des véhicules conformes aux attentes de ses clients.
Pour les deux partenaires, cette alliance vise avant tout à réduire les coûts en générant des économies d’échelle. De quoi améliorer leur efficience tout en renforçant leur compétitivité sur des marchés et segments clés. Pour Mary Barra, CEO de GM, l’alliance permettra aussi une affectation plus rigoureuse des capitaux. Président de Hyundai Motor Group, Euisun Chung estime qu’elle pourra aussi offrir plus de valeur aux clients grâce à l’expertise conjointe des deux groupes et à leurs technologies innovantes. GM et Hyundai disposent en effet d’atouts complémentaires et d’équipes de talent. Ils comptent bien tirer parti de leur envergure et de leur créativité pour proposer des véhicules encore plus compétitifs. Pour cela, l’évaluation des opportunités de collaboration et le processus visant à la conclusion d’accords fermes débutent immédiatement.
Si la volonté de conclure cette alliance existe, il reste encore pas mal de chemin à parcourir pour y parvenir. D’ailleurs récemment, un projet de rapprochement de GM avec Honda n’a pas abouti. Néanmoins, le contexte actuel semble propice pour que l’alliance entre Hyundai et GM voit le jour. Pour leur transition vers l’électrique, les constructeurs doivent investir des sommes considérables tandis que la concurrence venue de Chine s’intensifie. Face à ses vents contraires, le regroupement constitue une solution même pour les grands constructeurs automobiles. Le groupe Hyundai est en effet numéro trois mondial du secteur avec 7 millions de voitures par an. Même s’il a perdu de sa superbe, GM occupe encore la quatrième place. Si l’union allait à son terme, elle donnerait naissance au nouveau numéro un mondial du secteur. De quoi placer le nouvel ensemble en position de force.
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