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Solution en test pour les motos électriques confrontées à la chaleur Rédigé par Philippe Schwoerer le 05 Nov 2024 à 06:00 0 commentaires

En raison des températures élevées qui peuvent ruiner en moins de deux ans les batteries des motos électriques, Toshiba et Naturenix testent en Thaïlande la location de packs composés de cellules SCiB lithium-ion NTO à anode en oxyde de niobium-titane.

 

Cellules SCiB lithium-ion NTO de Toshiba

Toute l’année à Bangkok, en Thaïlande, les températures maximales dépassent les 30° C, et même 35 en avril et mai. Ces conditions sont de nature à dégrader les performances et la durée de vie des batteries lithium-ion classiques, plus particulièrement pour les deux-roues électriques où il est difficile d’installer un système de refroidissement efficace.

Au point que les packs soumis à un usage intensif, comme c’est le cas sur les motos-taxis, ne tiennent pas toujours beaucoup plus d’une année. La situation est à l’origine de trois effets négatifs majeurs : risques d’incendie accrus, coûts d’exploitation élevé pour les exploitants, et impact environnemental dégradé. Pourtant les motos-taxis doivent permettre d’améliorer la qualité de l’air dans cette capitale asiatique tout en se jouant au mieux des embouteillages récurrents.

La donne serait différente si l’on emploie des cellules SCiB lithium-ion NTO à anode en oxyde de niobium-titane. Pourquoi ? Parce que cette chimie est opérationnelle aussi à des températures extrêmes. Toshiba communique à ce sujet sur une plage comprise entre -30 et 60° C pour des rendements plus élevés.

 

Des packs lithium plus durables

Ces batteries offrent d’autres qualités qui pourront apparaître importantes pour les opérateurs de flottes de deux-roues électriques : la possibilité de recharge rapide (6 minutes), une durée de vie élevée que le groupe japonais estime à plus de 20 000 cycles, une excellente sécurité d’utilisation qui gomme les risques d’incendie.

En juin dernier, de telles cellules ont été assemblées en démonstrateur dans un prototype d’autocar électrique. Toshiba souhaite en effet étendre sa technologie à un maximum d’usages. Pour la mobilité, elle démarre aux drones pour aller jusqu’aux tombereaux miniers, en passant bien sûr par les deux roues, dont les motos électriques qui se développent à Bangkok.

D’où cette expérimentation lancée fin septembre 2024 et menée avec la startup Naturenix qui s’active à rendre plus durables – dans les deux sens du terme – les batteries utilisées sur les véhicules électriques. Elle forme des packs dont les systèmes d’exploitation s’appuient sur l’intelligence artificielle et les connaissances acquises en collectant de nombreuses données sur la dégradation des cellules.

 

TCO en baisse

Le modèle commercial que Toshiba et Naturenix ont imaginé doit permettre de réduire les coûts d’exploitation des motos électriques. Les packs, dont le conditionnement permet de diminuer autant que possible la résistance interne et la génération de chaleur, sont accessibles sous la forme d’un abonnement aux utilisateurs de motos électriques.

Modèle de Toshiba et Naturenix pour la location de batterie SCiB

Le premier effet bénéfique pour ces derniers est de pouvoir accéder à un deux-roues branché avec un prix de départ moins élevé du fait de la location de la batterie. Des stations d’échange de packs ont été ouvertes par Naturenix en partenariat avec Windee International présent localement à travers une coentreprise chargée de la gestion du stationnement.

La formule devrait passer du statut de démonstrateur à celui d’offre commerciale en Thaïlande dès l’année prochaine. Afin de pérenniser le modèle, Naturenix compte créer la même année dans ce pays une filiale pour produire des packs à exploiter aussi dans les véhicules à trois roues, les chariots élévateurs et les voiturettes de golf.

 

Développer un potentiel en sommeil

La feuille de route imaginée par la startup devrait s’inscrire dans la continuité de l’accord qui la lie à Toshiba. Ce dernier continuerait à fournir à Naturenix des cellules SCiB. Le groupe japonais espère pouvoir profiter de l’actuelle explosion des demandes en batterie lithium-ion dans les pays à économie émergente.

Elle devrait peser 600 GWh d’ici 2035, avec une part de seulement 2,8 % pour les véhicules à deux et trois roues du fait du niveau actuel de dégradation. Les deux partenaires estiment que ce faible pourcentage pourrait devenir bien plus important s’ils réussissaient à convaincre les opérateurs de flottes avec des batteries qui durent bien plus longtemps et proposées à la location à travers un service d’échanges accessible.

C’est pour cela que les deux entreprises travaillent ensemble sur le programme expérimental « à la gestion des actifs, au développement du système, à l’installation et à la fourniture des services d’abonnement aux clients ».

 

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