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Ceer avec Rimac pour des voitures électriques Made in Arabie saoudite Rédigé par Philippe Schwoerer le 13 Nov 2024 à 06:00 0 commentaires

On ne s’attend pas forcément à ce que des voitures électriques soient produites dans les pays fortement producteurs et exportateurs de pétrole. Rimac Technology va fournir les systèmes de propulsion à haute performance pour les futurs modèles de Ceer.

 

« Sustainability »

Etre un important pays fournisseur de pétrole est-il un handicap pour basculer vers la mobilité durable ? Sur le continent européen, nous avons déjà une réponse avec la Norvège. Bien qu’étant le plus important exportateur de pétrole et de gaz naturel sur le territoire depuis des dizaines d’années, il est aussi celui qui a bouleversé le plus rapidement la composition de son parc roulant.

En septembre dernier, le nombre de véhicules électriques en circulation a dépassé celui des modèles fonctionnant à l’essence, par 754 303 unités contre 753 905. Il est estimé que dans deux ans la mobilité branchée laissera également derrière elle le diesel.

Les Etats qui ont assis leur fortune sur leurs productions et exportations en énergies fossiles veulent aussi se donner les moyens de profiter chez eux d’une bonne qualité de l’air et veulent montrer une certaine implication dans les enjeux environnementaux et climatiques.

Ainsi les visiteurs du site Internet de Ceer sont-ils accueillis avec le mot « Sustainability » (Durabilité). Il est suivi d’autres, avec, pour finir « Eco-Friendly » (Ecologie). Entre les deux, des éoliennes apparaissent dans l’animation vidéo. Le constructeur se définit déjà comme le premier d’Arabie saoudite à produire des véhicules électriques.

 

Lancement de la production en 2024

Si le Web renvoie déjà de belles images concernant Ceer, la marque ne produit pas encore pour autant des véhicules. Avec à son berceau BMW et le fabricant de composants électroniques Foxconn, la création de ce constructeur national pour l’Arabie saoudite a été annoncée il y a tout juste deux ans.

Sa feuille de route prévoit un démarrage de la production des SUV et berlines électriques l’année prochaine, avec la possibilité, en plus de servir le marché national, d’exporter dès 2026 de l’ordre de 160 000 voitures, principalement dans d’autres pays du Moyen-Orient et en Afrique du Nord. Il faudra sans doute attendre quelques années de plus pour que les électromobilistes européens puissent circuler dans un véhicule badgé Ceer.

Des liens sont cependant déjà tissés avec des entreprises du continent. Après le constructeur à l’hélice, c’est Rimac Technology qui a été choisi. Et ce, pour fournir des systèmes de propulsion électrique entièrement intégrés et à hautes performances.

Rimac Nevera

Pour l’entreprise croate, le rapprochement est de nature à lui faire changer de dimension, passant des petites séries de Rimac Nevera, Pininfarina Battista, Aston Martin Valkyrie et Koenigsegg Regera à des modèles potentiellement construits à de bien plus grandes échelles.

 

Deux entreprises en pleine évolution

L’évolution de cette entreprise semblait d’ailleurs déjà prévisible depuis les rapprochements annoncés en 2024 avec le groupe BMW et d’autres constructeurs. Ce qui devrait se traduire en fourniture par dizaines de milliers de groupes motopropulseurs électriques et de batteries. « La collaboration avec Ceer renforce encore les ambitions d’électrification mondiale de Rimac Technology », se réjouit Mate Rimac, fondateur du groupe qui porte son nom.

L’entreprise a déjà pris des dispositions : « Avec d’autres projets passionnants en cours, nous avons stratégiquement investi dans nos installations de production en Croatie, notamment concernant le campus Rimac et des infrastructures complémentaires qui fonctionneront bientôt à pleine capacité ».

En Arabie saoudite, l’usine de Ceer est sortie de terre et se prépare au lancement de la production des voitures électriques. « La réputation mondiale de Rimac et son savoir-faire en matière de conception de systèmes de transmission hautes performances de pointe s’alignent parfaitement sur nos objectifs stratégiques de partenariat avec les leaders mondiaux de l’industrie », souligne le PDG James DeLuca.

 

Argumentaire de Ceer

Le dirigeant de la nouvelle marque électromobile ne cache pas ses ambitions de vouloir « fournir des véhicules électriques hautes performances de classe mondiale et révolutionner l’industrie automobile en Arabie saoudite ». Le site Internet de Ceer diffuse déjà tout un argumentaire général de promotion de ses futurs modèles.

Assurant qu’une nouvelle génération de VE est en train d’émerger, la marque allèche avec des autonomies dépassant les 600 km. Ce qu’elle traduit par une distance plus longue que de se rendre à Riyad depuis Dammam. Retrouver 80 % d’énergie depuis un niveau de 10 % ne prendrait pas plus de vingt minutes.

Parmi les avantages à passer à l’électromobilité, Ceer s’appuie sur le nombre grandissant de voitures électriques qui ont franchi à travers le monde le seuil des 500 000 km. L’industriel les oppose à une durée de vie naturelle de dix ans pour les véhicules thermiques. Ce qui se traduirait par des valeurs de revente potentiellement plus élevées en occasion pour les VE Ceer alors qu’ils demanderont en outre moins d’opérations de maintenance.

 

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