Officiellement présenté le 10 octobre 2024, le robotaxi électrique Cybercab pour le transport autonome de personnes pourra être découvert dans plusieurs villes européennes, dont Paris.
Ni volant ni pédales, le Cybercab ressemble pourtant bien plus à un SUV coupé d’allure sportive qu’à ces engins plus ou moins cubiques développés par différentes sociétés pour transporter des personnes sans conducteur. On peut même très bien imaginer que s’il n’avait pas été un robotaxi, mais une voiture électrique à conduire s’ajoutant aux Tesla Model 3, Model Y, Model X et Model S, il aurait connu un certain succès auprès des électromobilistes.
« Afin de proposer un moyen de transport plus abordable et plus rapide pour tous, Tesla a développé le Cybercab, un robotaxi entièrement autonome conçu pour offrir une mobilité électrique premium et personnalisée », indique le constructeur. Ce véhicule pour deux en dépit de son encombrement arrive aujourd’hui dans ce qui ressemble à une croisée des chemins pour l’entreprise.
D’un côté la gamme proposée aux automobilistes évolue peu et ne tient toujours pas compte de certains retours susceptibles d’élargir encore la clientèle. Ainsi en permettant sur la berline et le SUV moyens, au moins en option, d’avoir un combiné d’instrumentation derrière le volant et des commandes plus efficaces et moins déroutantes. Aussi le V2L qui est de plus en plus plébiscité pour alimenter divers consommateurs électriques dans différentes occasions.
De l’autre côté, Elon Musk veut toujours pousser davantage son idée de la conduite autonome. Son niveau actif le plus élevé était jusque-là le FSD (Full Self Driving) activable en option. En Europe, toutefois, ses fonctionnalités ne sont pas toutes opérationnelles pour des raisons réglementaires.
Avec cette nouvelle orientation qui dépasse le cadre classique de l’automobile, deux messages contradictoires semblent se télescoper. Tout d’abord un moindre intérêt pour la construction de voitures électriques. Nombres d’automobilistes européens nourrissent pourtant l’espoir de voir arriver un jour des modèles à des dimensions plus adaptées à nos routes, rues et places de stationnement dont les box en copropriétés. Et ce avec un tarif concurrentiel.
La valse hésitation autour d’une éventuelle voiture compacte a fortement déçu. Cette direction semble suspendue, si ce n’est abandonnée. Ajoutons à cela le nouveau roadster qui tarde à venir, et le Semi qui peine à se développer. En Europe, où il n’est pas prêt de se répandre, l’agencement de ce dernier ne tient pas compte des avis de nombreux transporteurs. Notamment la position de conduite centrale qui ne facilite pas l’arrivée sur les sites lorsque des documents sont à échanger entre le chauffeur et des personnes à l’extérieur.
Il résulte de tout cela l’impression que Tesla voudrait réduire très fortement et peut-être même abandonner son rôle de constructeur de voitures pour se consacrer à des engins robotisés sous différentes formes. A l’inverse, parvenir à démontrer des qualités encore supérieures de conduite autonome pour le Cybercab et obtenir les avals réglementaires auraient un impact très positif si le système devenait disponible tel quel dans les voitures de la marque.
Les inconditionnels de Tesla estiment souvent qu’Elon Musk a toujours un coup d’avance. Ce qui implique que les décisions prises à un moment donné ne sont pas forcément décryptables pour le développement à moyen et long termes de l’entreprise.
Il serait ainsi inutile de mettre en balance le potentiel volume de ventes de compactes et/ou citadines électriques face aux débouchés que l’on imagine bien moindres pour le Cybercab. En se limitant à ce simple cadre et à ce que l’on peut constater aujourd’hui, on peut craindre une fragilisation de Tesla dans les années à venir. Mais avec une possible relance majeure derrière.
Ce qui vient particulièrement compliquer la donne, c’est l’engagement politique d’Elon Musk qui le hisse désormais à un rôle clé dans le gouvernement américain. Si la nouvelle a d’abord été accueillie par un bond sur le cours de l’action TSLA, on remarque qu’il reste relativement modéré par rapport à des épisodes précédents pour ce titre, et qu’à ce jour l’orientation est à la baisse. Bien malin celui qui pourra établir des projections fiables pour l’année en cours et les suivantes.
Ce que l’on remarque en revanche dans les différents espaces d’échanges sur le Web, c’est que de plus en plus d’électromobilistes ne souhaitent pas ou plus rouler en Tesla du fait de la personnalité du sulfureux dirigeant. S’ils ne sont pas forcément très nombreux encore, ils sont de plus en plus sonores et audibles. Le temps ne serait-il pas venu pour une nette rupture entre l’ambitieux personnage et la marque ? Très délicat tellement les deux sont imbriqués !
Du point de vue de Tesla, le Cybercab est un véhicule à part entière que des particuliers pourraient acheter et utiliser sur routes ouvertes là où la législation le permettra. Lors de la présentation du 10 octobre dernier, il a été indiqué un prix inférieur à 30 000 dollars et une mise en production au plus tard avant 2027.
« Pour créer un avenir durable, nous devons démocratiser les moyens de transport. Pour ce faire, nous rendons la conduite plus efficace, plus abordable et plus sûre », justifie le constructeur. Ce dernier assure en outre : « Au troisième trimestre 2024, les conducteurs utilisant la technologie Autopilot étaient dix fois moins susceptibles d’être impliqués dans un accident qu’un conducteur ordinaire ».
Clivant, oui le Cybercab l’est. Aujourd’hui il est surtout une curiosité à découvrir. Ce qui va être tout prochainement possible en Europe. Ainsi à Londres, Berlin et Paris où il sera exposé à partir respectivement des 20, 22 et 23 novembre jusqu’au 8 décembre. Ensuite il sera visible jusqu’au dernier jour de 2024 à Amsterdam, Stockholm et Oslo.
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