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« Cyclescore », l’affichage environnemental et sociétal des vélos neufs Rédigé par Camille LEHOUX le 09 Déc 2024 à 16:53 0 commentaires

Inspiré du Nutriscore des produits alimentaires ou de l’étiquette énergétique des électroménagers, le « Cyclescore », nouveau label, lancé en septembre 2024 par la filière française du vélo, permet de mettre en avant les vélos d’un point de vue environnemental et sociétal sur une échelle entre A et E.

Un vélo écolo ?

Personne ne remettra en question la vertu environnementale du déplacement en vélo en lieu et place de la voiture. C’est encore mieux s’il a été fabriqué dans le respect des droits humains, sans recourir aux énergies fossiles, avec des matériaux durables et sur le même continent que le lieu de vente.

Peu de modèles mettent en avant ces conditions et le prix reste le critère d’achat n°1. Néanmoins, les acteurs du secteur observent un intérêt croissant pour l’argument écoresponsable. C’est pourquoi la toute jeune filière française du vélo, créée en juin, a souhaité s’atteler en priorité au développement d’un affichage environnemental, avec l’aide de l’ADEME et d’AFNOR Normalisation.

« Le Cyclescore a deux objectifs, explique Éric Boespflug, ingénieur du service Écoconception et recyclage de l’ADEME : informer les clients sur les qualités environnementales et sociétales des vélos neufs, afin que le prix ne soit plus la seule information valorisée en magasin ; et embarquer les acteurs du secteur dans une dynamique d’amélioration continue. Cet indice s’appuie en effet sur des indicateurs bien définis, qui sont autant de leviers que les fabricants et assembleurs peuvent activer pour réduire l’impact de leurs produits. »

Label à 2 échelles

L’indice affiché par le Cyclescore, qui va de A à E, est donné suivant un système de points. Il s’agit d’une traduction simplifiée de la note obtenue par le vélo sur 100 points. Or cette note résulte de l’addition d’une note environnementale et d’une note sociétale, toutes deux sur 50 points.

Le volet écologique évalue cinq grandes thématiques :

  • la nature des matériaux utilisés pour fabriquer le cadre du vélo ;
  • le mix énergétique du pays dans lequel ce cadre est usiné ;
  • le souci apporté à la durée de vie du vélo (existence d’une garantie, capacité des pièces à être réparées ou remplacées en cas de défaillance…) ;
  • la distance entre les pays d’origine des composants et le site d’assemblage ;
  • la distance entre le site d’assemblage et le point de vente.

Pour les vélos à assistance électrique (VAE), s’ajoute un sixième axe : le type de batterie installée.

La note sociétale, porte sur les conditions de travail dans les sites de fabrication, mais aussi sur la capacité de ces derniers à tracer l’origine de leurs produits. Elle évalue les politiques de l’entreprise selon cinq grands axes :

  • la conformité aux règles de l’Organisation Internationale du Travail (OIT) ;
  • l’égalité femme/homme ;
  • les efforts d’inclusion des personnes handicapées et des apprentis ;
  • l’encouragement des salariés à adopter des mobilités durables et partagées ;
  • le bilan carbone du site.

Un argument de vente « non obligatoire »

La démarche est volontaire. Et, parce qu’elle s’appuie sur des critères atteignables, elle est accessible à tous les fabricants, assembleurs et metteurs sur le marché, quelle que soit leur taille. Pour preuve, la meilleure note a été obtenue par le vélo que produit artisanalement une association ardéchoise, Les Clipains Salamandre, à partir de composants d’occasion ou approvisionnés localement.

La Manufacture française du cycle (MFC), qui assemble ses vélos en Loire Atlantique, a aussi vu deux de ses modèles Nakamura, l’un musculaire et l’autre électrique, obtenir la note A. Cette note reconnaît leurs vertus mais aussi celles de l’entreprise : cadres en aluminium garantis plus de dix ans, peinture en poudre recyclé, effectifs comptant entre 6 et 10 % de personnes en situation de handicap, index d’égalité femme/homme supérieur à 90 %… « Nous attendons maintenant que les aides à l’achat soient conditionnées à l’obtention d’un Cyclescore A, insiste David Jamin, directeur de la MFCCela aiderait à tirer le marché vers des produits à plus haute valeur écologique et sociétale. »

Le cyclescore est la propriété de l’APIC qui a en charge sa mise en œuvre au nom de la filière France Vélo. C’est Rozo, un cabinet de conseil, qui est en charge d’évaluer de manière indépendante les entreprises et les modèles de vélo pour le cyclescore et l’Indice France Vélo. L’ADEME conserve un rôle de support technique et d’expertise.

La présentation officielle du label en juin 2024 est disponible via ce lien.

Un deuxième label pour les vélos français

Il faut noter le lancement en parallèle d’un deuxième label  » Filière France Vélo » qui ne bénéficie pas pour sa part du soutien de l’ADEME mais qui vise à valoriser les vélos assemblés en France et dont la part de valeur ajoutée française est importante.

5 étapes clés dans la fabrication ont été définies :

  • conception
  • assemblage
  • peinture
  • part de composants produits en France 15% (en valeur)
  • part de composants produits en France 40% (ou critère origine France garantie remplis)

Chaque étape permet d’avoir une note 0 ou 1 point. L’indice est une note allant de 2/5 à 5/5, sachant que la conception et l’assemblage doivent être a minima faits en France pour prétendre à l’indice Filière France vélo. Un modèle bénéficiant du label Origine France Garantie a d’emblée un indice de 5/5.

 

Retrouvez le webinaire de présentation des labels.

 

 

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