Afin de soutenir le développement de la mobilité électrique, le groupe minier Rio Tinto investit pour étendre la capacité d’extraction du lithium sur son site argentin de Rincon.
En décembre 2021, Rio Tinto avait annoncé vouloir acheter pour 825 millions de dollars la parcelle de Rincon située en Argentine au cœur du triangle du lithium, dans la province de Salta. Le groupe minier avait l’intention d’exploiter pour cela la saumure présente dans le sous-sol, mais en recourant à une autre méthode que l’évaporation au soleil dans de grands bassins. Une usine pilote était déjà en activité à ce moment-là.
« Le projet Rincon a le potentiel de fournir une nouvelle offre importante de carbonate de lithium de qualité batterie, pour saisir l’opportunité offerte par la demande croissante alimentée par la transition énergétique mondiale », avait alors justifié Jakob Stausholm. Le directeur général de l’entreprise estimait que le site présenterait « une longue durée de vie » et serait exploitable « à faible coût ».
En mars de l’année suivante, l’acquisition était bouclée. Quatre mois plus tard, Rio Tinto nouait un accord avec le constructeur Ford, de nature à le propulser en premier client bénéficiaire du lithium de Rincon pour ses véhicules électriques. Le partenariat s’étendait à la fourniture de cuivre et d’aluminium à faible teneur en carbone.
Aujourd’hui Rio Tinto confirme une longue durée d’exploitation, estimée à quarante ans, avec un objectif de production de 53 000 tonnes de lithium par an. L’entreprise se réjouit d’avoir découvert que les réserves de minerai dans le sol seraient de 60 % supérieures à ce qui avait été estimé en interne il y a trois ans. D’où une rentabilité rapide et particulièrement pérenne.
Afin de parvenir à l’objectif projeté concernant la production, un investissement de 2,5 milliards de dollars est annoncé pour disposer d’une capacité de 60 000 tonnes. Nous en sommes encore loin avec les seulement 3 000 tonnes de l’usine pilote.
Sous réserve de l’obtention des permis nécessaires, l’enveloppe devrait permettre de démarrer dès mi-2025 la construction d’une extension créditée d’une capacité de 57 000 tonnes. La feuille de route prévoit un démarrage de la production dans le courant de l’année 2028. Il faudra toutefois environ trois ans de montée en puissance avant d’atteindre les objectifs annuels.
Rio Tinto souligne que son programme va permettre de créer de nombreux emplois sur place avec des opportunités pour des entreprises locales déjà existantes de se développer. « En nous appuyant sur les politiques économiques favorables de l’Argentine, sa main-d’œuvre qualifiée et ses ressources exceptionnelles, nous nous positionnons pour devenir l’un des principaux producteurs de lithium au monde », assure Jakob Stausholm.
Son entreprise veut faire du lithium un des piliers de son portefeuille de matières premières pour les décennies à venir. Ce programme privé sert également les intérêts de l’Argentine qui souhaite devenir un producteur de lithium de premier plan à l’échelle mondiale.
L’Etat a pour cela orchestré des réformes économiques qui vont dans ce sens, mettant en place un nouveau régime d’incitation offrant un environnement favorable aux grands investissements. Ce qui comprend des avantages tels que des taux d’imposition plus bas, un amortissement accéléré et une stabilité réglementaire pendant 30 ans qui doit protéger les projets des changements futurs de politique.
Jakob Stausholm promet : « Nous nous engageons à développer cette ressource de niveau 1, de classe mondiale, à grande échelle et à bas prix ». Et ce, en « respectant les normes ESG [NDLR : Environnementaux, Sociaux et de Gouvernance] les plus élevées ». Selon le directeur général de Rio Tinto, la « technologie de pointe » d’extraction directe du lithium employée dans l’usine permet de « réduire de moitié la quantité d’eau utilisée dans le traitement ».
Avec également pour effet d’abaisser la quantité des déchets, le processus complet favorise la production du carbonate de lithium de manière plus constante que d’autres méthodes. Il démarre par le captage de la saumure et une série de traitements qui vont être mis en route dans les futures infrastructures.
Pour rappel, le groupe minier a souhaité essayer dans la région de Pilbara, en Australie occidentale, les énormes tombereaux miniers électriques de Komatsu (930) et Caterpillar (793). Et ce, afin d’abaisser l’empreinte environnementale de ses activités. Ce choix cohérent avec l’activité de Rio Tinto ne concerne cependant pas le site de Rinco où les besoins en matériels d’extraction sont très différents.
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